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Eduardo Freitas : "Mon premier réflexe a été de dire non"

WEC
31 oct. 2021 • 12:00
par
lmercier
Le temps d'une course de côte, Eduardo Freitas a troqué le circuit pour les petites routes portugaises pour diriger les FIA Masters de Course de Côte à Braga.

Si vous suivez les courses WEC, European Le Mans Series et Asian Le Mans Series, c’est lui que vous entendez à la radio. A tout juste 60 ans, Eduardo Freitas est directeur de course des séries labellisées Le Mans. Né à Cascais tout près d’Estoril, Eduardo Freitas a logiquement baigné très tôt dans le monde du sport automobile. Il n’y a pas d’âge pour découvrir quelque chose de nouveau et le Portugais a officié il y a peu pour la première fois en course de côte à Braga (Portugal) pour les FIA Masters de Course de Côte. Une toute nouvelle expérience pour ‘la voix’ des équipes Le Mans. Avec la course de côte, on est loin des 24 Heures du Mans…

 

Que retenez-vous de cette expérience ?

 

« C’était mon tout premier poste en course de côte. Quand on m’a proposé le défi, mon premier réflexe a été de dire non, mais je ne pouvais pas refuser un bon challenge. C’était intéressant et je dois dire que c’était la première fois depuis de nombreuses années que je pouvais apprendre plus que je ne pouvais enseigner. C’était un processus d’apprentissage durant une semaine. C’était passionnant, étonnant et assez stressant à certains moments. D’un point de vue personnel et professionnel, l’expérience était très, très intéressante. »

La course de côte est totalement différente de ce que vous connaissiez jusqu’à maintenant ?

 

« Ici, nous comparons le vin vert (vin portugais, ndlr) et le vin rouge. Je suis habitué aux circuits avec les installations, les caméras de télévision, les routes de service et tout ce qu’il y a autour. La course de côte est une histoire totalement différente, il n’y a pas de routes de service, pas de caméras avec simplement une couverture qui n’est pas aussi précise et aussi bonne que celle que j’ai normalement sur les circuits de Grade 1 et 2. »

 

Le défi était donc de taille ?

 

« Oui le défi était important. Chaque fois que vous devez récupérer une voiture, vous devez repositionner tous les moyens de récupération parce que dans le cas contraire vous brisez les méthodes d’intervention et toutes les choses qui sont mises en place dans le programme de sécurité. Vous ne pouvez pas envoyer des voitures sur les routes extérieures pour les récupérer car il n’y a pas de routes extérieures. Tout est donc très limité, mais c’était sympa. »

Vous avez pu apporter votre touche personnelle ?

 

« J’ai apporté plus de choses à moi-même que je ne pouvais le faire durant le week-end. Je suis arrivé avec quelques nouvelles propositions. Des choses comme le contrôle technique préalable qui, au départ, était voué à l’échec, mais qui s’est finalement avéré positif. Nous avons fait 80% de toutes les voitures le jeudi alors que tout était censé être fait le vendredi. Les équipes ont apporté leur aide, nous avions 158 voitures inscrites et je pensais que ce serait difficile de contrôler toutes ces voitures en une journée. Alors, j’ai dit pourquoi pas, utilisons l’expérience d’autres événements et championnats, et ouvrons la fenêtre pour les contrôles techniques le jeudi. Je pense que le résultat final a été positif. »

 

Canaliser le public n’est pas trop compliqué ?

 

« La séance a débuté en retard en raison de problèmes avec le public, mais j’ai reçu une aide précieuse car, heureusement, nous avions des yeux partout et ils m’ont donné de bons retours. Avec la sécurité, il est préférable de faire quelque chose que de le regretter plus tard. Le samedi n’a pas été simple, j’ai appris et l’expérience des autres événements s’est avérée utile pour gérer une course de côte. »

Que diriez-vous sur les pilotes et les voitures ?

 

« C’était un grand mélange avec de très petites voitures de tourisme, des monoplaces, des prototypes. Nous avions des jeunes et des pilotes plus âgés. Ce qui m’a beaucoup interpellé en tant qu’homme de circuit, c’est que nous avons des séances d’une heure ou plus pour que les pilotes puissent travailler sur la piste, et ils se plaignent toujours qu’ils ont besoin de plus de temps de roulage. En course de côte, ils montent trois fois et ensuite ils sont à fond durant toute la montée, donc cela demande une très bonne mémoire de la part des pilotes et, pour être honnête, je trouve cela étonnant. La vitesse à laquelle ils peuvent rouler avec seulement trois essais, c’est quelque chose que je suis encore en train de digérer. »

Commentaires (1)

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Vette76

31 oct. 2021 • 20:44

Un métier pas facile certe mais pour un spectateur lambda comme moi, trop de longues "full course yellow" pour un oui ou pour un non...