24H Spa

La rédemption pour GRT et Lamborghini à Spa

GT World Challenge Europe
Intercontinental GT Challenge
29 juin. 2025 • 18:54
par
Pierre Tassel, à Spa
© MPS Agency

Dix ans. Cela fait dix ans que le programme Huracan GT3 a été lancé par Lamborghini Squadra Corse, avec forcément pour ambition de triompher sur les plus grandes courses d'endurance.

 

Impliquée dans le développement de la première version de la Huracan GT3, l'écurie Grasser Racing Team avait offert d'emblée sa première victoire à la voiture italienne dès la manche Endurance de Monza. Le début d'une histoire qui allait passer par d'autres victoires de prestige, notamment à Daytona et Sebring en GTD en IMSA.

 

Mais jamais les 24 Heures de Spa n'avaient voulu sourire à Lamborghini et aux troupes de Gottfried Grasser. A plusieurs reprises, les Huracan GT3 de la structure autrichienne ont été en bonne position, comme en 2018 voire en 2024, avec le meilleur résultat de Sant'Agata Bolognese sur le double tour d'horloge spadois.

 

Il aura finalement fallu attendre dix ans pour Lamborghini et GRT ne viennent enfin triompher en Belgique. La conclusion d'une histoire d'hommes entre Gottfried Grasser, son équipe et leur pilote fétiche Mirko Bortolotti, parfaitement épaulé par Jordan Pepper et Luca Engstler.

 

« Il va falloir quelques nuit, je pense, pour que je me rende compte de ce qu'il vient de se passer, nous confiait Gottfried Grasser au pied du podium de Spa. Nous avons toujours eu par le passé une voiture vraiment très forte ici, mais il y a toujours eu des choses qui n'ont pas fonctionné. Nous avons toujours eu des problèmes ou de petites choses qui au final nous ont empêché de briller. C'est une course tellement difficile. »

 

Avec une course sans pénalité, sans erreurs majeurs des pilotes, et pouvant compter sur un sacré rythme de la Huracan GT3 EVO2 n°63, notamment au matin quand il a fallu répondre à distance aux attaques de Ferrari et à la stratégie décalée de Rutronik Racing, GRT a également connu son instant de stress au moment du dernier, avec une voiture refusant presque de démarrer au moment de quitter son emplacement dans la voie des stands.

 

« Ce n'est absolument pas arrivé durant la course, précise Grasser. Et quand j'ai entendu le moteur, je me suis dit que nous avions gagné. Je l'ai su à ce moment-là.

 

Parce que ce n'était pas possible que la voiture démarre et de ne pas gagner derrière pas. C'était donc un moment de folie L'équipe a fait son travail avec une concentration parfaite et je dois dire que l'une des choses les plus importantes est de voir les efforts accomplis, la mentalité affichée. »

 

Et à la question de savoir si cette victoire allait désormais changer quelque chose pour le patron, la réponse est on ne peut plus limpide.

 

« Je veux juste gagner la prochaine course, enchaîne Grasser. C'est mon histoire, vous savez. Et quand ce ne sera plus le cas, je pense que je devrais arrêter ce sport. Mais je ne peux pas arrêter. »

 

Une première pour la dernière ?

 

Dans le clan Lamborghini, ce succès aux 24 Heures de Spa sonne quelque peu comme un chant du cygne pour la Huracan GT3 EVO2. Au bout de son développement après deux évolutions et une carrière de dix ans, la quasi « grand-mère » du GT3 va tirer sa révérence en 2026, avec l'arrivée d'une Temerario GT3 qui signera, sans doute pas sur un programme complet, le passage dans la nouvelle génération du Grand Tourisme pour Sant'Agata Bolognese.

 

« C'est un rêve qui se réalise et surtout, il y a une histoire avec Grasser parce qu'ils sont impliqués il y a 10 ans, nous confie Rouven Mohr, directeur technique de Lamborghini Squadra Corse. C'est un succès incroyable et je suis si heureux pour toutes les personnes qui ont été impliquées dans ce projet. »

 

Le moment d'incertitude avec la remise en action quelque peu compliquée au dernier arrêt n'aura finalement été qu'une éphémère source d'inquiétude pour le clan italien, peu gâté ces dernières années en matière de fiabilité en Belgique ou sur les grandes courses de 24 heures. En témoigne le souci d'arbre de transmission qui a ôté le podium à ABT le week-end précédent aux 24 Heures du Nürburgring.

 

« La fiabilité après ces 10 années de développement de la Huracan est plutôt bonne, tempère Mohr. Mais il est vrai que l'on ne sait jamais dans une course de 24 heures.

 

C'est sûr que la température a été une sorte d'incertitude. Cela impacte tout, de la gestion des pneus, à tous les composants. Il est clair qu'il s'agit toujours d'un test pour éprouver non seulement pour la voiture, mais aussi les pilotes. Cette température élevée n'est pas très favorable à notre moteur atmosphérique. Mais nous avons été assez constants.

 

Je dois dire que nous avons été surpris sur le plan de la dégradation des pneus. Avec un nouveau train, après deux ou trois tours, le niveau de performance était là et nous avons été très constants sur ce point. »

Commentaires (1)

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ben76500

29 juin. 2025 • 19:13

ma théorie perso veut que l'arrivée d'engstler a porté chance à lambo. 2 fois sur le podium en 3 ans ça court pas les rues chez les pilotes. il est promit à une brillante carrière ce gars