ITW Benoît Tréluyer (1/2) : « La Ligier JS Cup France est une super école »
Qu'est-ce qui vous a poussé à accepter ce rôle de parrain du Ligier Junior Programme ?
Si j'ai pu faire cette carrière, c'est parce que j'ai pu bénéficier d'un programme de formation permettant aux aspirants pilotes professionnels de montrer ce dont ils sont capables pour un budget que l'on pourrait qualifier de « raisonnable ». Me concernant, ce fût la filière Elf, au Mans, où j'ai fait la Formule Campus. J'ai notamment pu bénéficier de l'expérience, de l'expertise et des conseils de Henri Pescarolo. Aujourd'hui, c'est plus compliqué et ce système de bourse mis en place par la Ligier JS Cup France doit nous aider à y remédier.
Justement, quel est le mode de fonctionnement de ce Ligier Junior Programme ?
Aujourd'hui, le budget estimé par pilote Junior, selon qu’il intègre une équipe de deux ou trois pilotes et en fonction du temps de roulage choisi (certaines séances sont optionnelles. Ndlr) se situe entre 40 000 € à 70 000 € HT pour les cinq courses en fonction de l'équipe. Il ne peut y avoir qu'un Junior classé par voiture et c'est à eux de qualifier la voiture et de prendre le départ.
Ils font l'objet d'un classement spécifique et le champion se voit récompenser par une dotation équivalente à 100.000 € H.T. pour passer à l'étage supérieure et disputer une saison de Ligier European Series au volant d'une Ligier JS P4, championnat se disputant en lever de rideau des manches de l'European Le Mans Series et des 24 Heures du Mans.
Peut-on parler de rampe de lancement vers l'Endurance ?
Oui, c'est clairement l'idée. Aujourd'hui, l'Endurance est plus qu'une alternative à la Formule 1. La filière monoplace est excessivement onéreuse et le Ligier Junior Programme permet au champion d'accéder au premier étage de la pyramide de l'Endurance qu'est la Ligier European Series et qui a pour sommet le WEC et les 24 Heures du Mans.

L'exemple à suivre est Gillian Henrion, titré en Ligier European Series en 2022. Il a alors remporté une dotation de 150 000 € H.T. lui permettant de passer en Michelin Le Mans Cup (antichambre de l'ELMS. Ndlr), qu'il a remportée en 2023 avant de terminer cette année troisième de l'ELMS en LMP3 avec notamment trois podiums dont deux victoires. Maintenant, la Ligier JS Cup France offre un moyen d'accès supplémentaire à la Ligier European Series.
En quoi la Ligier JS Cup France est-elle, selon vous, une bonne école ?
Tout d'abord, la JS2 R – que j'ai eu l'opportunité de piloter – est une excellente voiture permettant de faire ses gammes, tant au niveau du pilotage que du travail sur le set up. Quant au championnat, en plus d'offrir beaucoup de temps de piste, il se veut permissif. Attention, permissif ne veut pas dire laxiste. Mais les instances privilégient la formation et l'éducation à la sanction.
Quel bilan tirez-vous de la première saison d'existence du Ligier Junior Programme ?
Tout d'abord, nous avons pu compter sur un total de 16 inscrits et quatre vainqueurs différents, ce qui est plus qu'excellent pour une première. Mais ce qui m'a fait le plus plaisir, c'est clairement de les voir tous progresser au fil de la saison. Ils ont, dans l'ensemble, été très réceptifs aux cours thématiques prodigués et aux différents conseils que j'ai pu leur donner à tous, notamment au cours des briefings.
J'ai pu particulièrement m'en rendre compter avec les deux que j'avais dans mon équipe Trajectus Motorsport : Vincent Bouteiller et mon fils Jules. Avec notamment trois podiums dont deux victoires, Romain Boeckler a été très solide et fait un très beau champion. J'ai hâte de suivre sa progression, l'an prochain, en Ligier European Series.

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