Nismo - 40 ans de gloire ... et de gadins (partie 3)
24 Heures du Mans, IMSA et séries GT internationales, Nismo, on l'a vu dans les deux premières parties de sa longue histoire (ICI et ICI) a connu de grands succès et de sérieux échecs. Mais la marque a su s'imposer au niveau mondial et est désormais incontournable tant en compétition que pour les modèles routiers.
En parallèle, la légende Nismo s'est aussi largement construite à domicile au Japon, avec notamment la mythique lignée Skyline. Un modèle aussi victorieux à l'international.
Le succès en proto ...
Comme en Championnat du Monde des Voitures de Sport ou en IMSA, Nissan se lance dès les premiers temps de Nismo à l'assaut du proto dans son championnat national. Ce sont d'abord les équipes privées qui soutiennent l'engagement des créations d'Yokohama.
Hoshino Racing, Hasemi Motorsport, Team LeMans sont les principaux bras armés de Nissan entre 1985 et 1987. Mais aucun succès ne vient récompenser les différents engagements, les Porsche 956 et 962C étant bien trop performantes. En 1988, Nismo prend les commandes du programme avec la R88C.
Il faut toutefois attendre 1990 et la R90CP, qui diffère de la CK vue en Europe et plus « adaptée » aux manches sprint, pour voir Nissan et Nismo triompher à domicile. Masahiro Hasemi et Anders Olofsson sont sacrés avec deux victoires face à leurs équipiers Kazuyoshi Hoshino et Toshio Suzuki, pourtant vainqueurs des 1 000 km de Suzuka. Ces derniers prendront leur revanche en 1991 avec le titre, avant qu'Hoshino ne soit le seul titré en 1992. Le championnat prend alors fin.
... et en Tourisme ...
En parallèle du championnat de voitures de sport, le Japon est une terre friande de compétitions de tourisme. De 1985 à 1993, le All-Japan Touring Car Championship fait s'affronter les créations locales face aux productions étrangères dans des versions Groupe A. Nissan se montre logiquement comme une force majeure de la série. Dès 1986, Aguri Suzuki, qui pilotera en F1, hisse Nismo au sommet de la hiérarchie avec la Skyline, poursuivant l'histoire victorieuse de ce modèle déjà largement utilisé dans de nombreuses courses. De 1989 à la fin de la série en 1993, les Nissan Skyline GT-R resteront invaincues.
Dès 1994, la version Supertourisme du championnat voit Nismo s'engager officiellement avec des Primera et des Sunny, sans renouer avec le succès.
Le Saviez-Vous ? Au niveau international, Nissan et les Skyline ont aussi largement brillé en tourisme. En 1991, Anders Olofsson, David Brabham et Naoki Hattori s'imposent aux 24 Heures de Spa avec une Skyline GT-R du Team Zexel presque officielle. Nissan Motorsport a également concouru en Supercars en Australie avec Kelly Racing entre 2013 et 2018. Les Nissan Altima ont failli décrocher la timbale de Bathurst 1000 en 2014 avec James Moffat et Taz Douglas, 2e derrière la Ford de Chaz Mostert et Paul Morris. Malgré quelques succès (James Moffat à Winton en 2013, Michael Caruso à Darwin en 2016, Rick Kelly à Winton en 2018), aucun titre ne viendra récompenser l'engagement. Les Nissan Skyline avaient par ailleurs brillé dans les années 80 et 90 dans la série australienne, empochant par deux fois Bathurst 1000 en 1991 et 1992 avec Jim Richards et Mark Skaife avec même une livrée hommage en 2016 pour Kelly Racing.
... Avant le super GT
D'abord connu sous l'appellation Japan Grand Touring Car Championship (JGTC), le championnat débute avec deux classes GT1 et GT2. Nismo y est présent avec ses Skyline GT-R et Silvia et le titre GT1 tombe logiquement dans l'escarcelle de Masahiko Kageyama qui double et triple la mise en 1994 et 1995, malgré l'arrivée de nombreuses équipes privées exploitant également les Skyline.
En 1996, les classes changent avec l'arrivée des GT500 et GT300. Nissan Nismo laisse le titre à Team Lark (McLaren) en 1996 puis Toyota en 1997 avant de renouer avec la couronne en 1998 avec Erik Comas et Masami Kageyama et la Skyline GT-R aux couleurs Pennzoil. Le Français conserve seul son titre en 1999.
Les duo Satoshi Motoyama - Michael Krumm (2003) et Satoshi Motoyama - Richard Lyons (2004) offrent deux nouvelles couronnes Pilotes à Nismo, mais l'ère Skyline est désormais révolu, Motoyama et Lyons étant titrés avec une Fairlady Z.
La période Super GT s'ouvre en 2005 et il faut attendre 2008 pour retrouver un titre pour le clan Nissan / Nismo avec, là encore, un pilote français : Benoît Tréluyer, deux ans après son titre Formula Nippon, et avant son passage victorieux en Endurance et au Mans avec Audi. A ses côtés sur le revenante GT-R, Satoshi Motoyama s'adjuge son troisième titre
En 2011, l'Italien Ronnie Quintarelli, alors associé à Masataka Yanagida décroche son premier titre mais Nismo n'est pas à l'exploitation de la GT-R championne, puisque c'est la structure MOLA qui porte le tandem au sacre, tout comme en 2012. Certes, Nismo n'est pas l'équipe exploitante, mais toutes les structures bénéficient d'un soutien du constructeur.
Quintarelli et Tsugio Matsuda sont en revanche bien au volant des Nissan GT-R sous bannière Nismo en 2014 et 2015. Cette même année, la version GT3 domine le GT300 avec GAINER et Andre Couto.
Il faudra ensuite attendre 2022 et le titre de Bertrand Baguette et Kazuki Hiramine pour que Nissan, avec Team Impul, ne renoue avec le titre GT500.
A noter que c'est bien souvent avec Michelin que Nissan et Nismo ont dominé le GT500, le Super GT étant l'un des derniers championnats à autoriser différents manufacturiers de pneus.
Et Nismo le motoriste ?
Ce tour d'horizon de Nismo en compétition ne peut pas se terminer sans une mention de la présence du département compétition japonais en tant que motoriste. En 2011, Nissan rejoint le LMP2 avec son bloc V8 VK45DE. En ELMS, Graeves Motorsport impose d'emblée sa Zytek propulsée par le bloc nippon, l'écurie britannique empochant en outre les 24 Heures du Mans en LMP2. Des résultats qui poussent bon nombre de structure à adopter le moteur issu du Super GT, qui décrochera plusieurs victoires et titres dans la catégorie, tant en WEC qu'en ELMS, avant la mise en place du bloc Gibson unique en 2017. Nissan sera par ailleurs choisi pour équiper les nouveaux protos répondant à la catégorie LMP3 dès 2015 jusqu'en 2024 avant le passage au moteur V6 Toyota en 2025. On rappellera également la victoire d'ESM avec la Ligier DPI - Nissan à Sebring en IMSA en 2018 avec Nicolas Lapierre, Johannes van Overbeek et Pipo Derani.
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Michel ENGELI
31 aoû. 2024 • 19:24
PitchCH
31 aoû. 2024 • 21:25
Desmo
2 sep. 2024 • 13:01