Au coeur du programme Ford Mustang GT3

La Ford Mustang GT3 va apporter un vent de nouveauté dans une catégorie GT3 toujours aussi compétitive. Dès 2024, la GT américaine sera présente sur quatre championnats : IMSA, WEC, ELMS, Fanatec GT. De quoi se faire une place au soleil ? C’est clairement l’envie de Ford Performance, une nouvelle fois en partenariat avec Multimatic Motorsport, déjà de l’aventure lors de la Ford GT.

Contrairement à la Ford GT, véritable prototype transformé en GT, la Mustang GT3 est réservée à un usage compétition-client, même si deux autos rouleront en GTD PRO aux Etats-Unis. Comme la GT, la Mustang fait partie des voitures mythiques de la marque à l’Ovale, ce que confirme Mark Rushbrook, directeur de Ford Performance Motorsports : « La Ford Mustang est notre icône. Elle représente une part importante de notre entreprise, de notre histoire et de notre avenir. C’est pourquoi il est important de la conserver en tant que voiture de route, à l’aube de ses 60 ans, et d’en faire une voiture de course tout au long de cette période. »

« Nous nous engageons dans la course avec les meilleurs partenaires, les meilleures personnes et, en tant qu’entreprise familiale, ils font partie de notre famille », poursuit Rushbrook. « Lorsque nous avons construit cette voiture, il était donc naturel de travailler avec les meilleurs, avec Larry (Holt) et son équipe chez Multimatic, et pour le moteur Coyote avec Malcolm Wilson et M-Sport. »

Dévoilée dans le cadre des 24 Heures du Mans en juin dernier, la Ford Mustang GT3 va débuter en compétition en janvier prochain aux 24 Heures de Daytona, où deux modèles seront au départ dans la classe GTD PRO sous Ford Multimatic Motorsports. Cette nouvelle collaboration réjouit Larry Holt, vice-président de Multimatic Special Vehicle Operations : « Nous apprécions beaucoup ce partenariat avec Ford, non seulement du point de vue de la course automobile, mais aussi parce que nous sommes un très gros fournisseur de Ford sur le plan industriel, pour de nombreuses pièces qui entrent dans la composition des produits Ford. C’est un projet très différent de la GT. C’était le moment du 50e anniversaire, tout ce qui s’est passé autour de la course de 2016, puis la compétition axée sur la course Pro. C’est différent en ce sens, et je pense vraiment que c’est la bonne chose à faire. Je pense que cela a joué un rôle important dans la décision de revenir. »

Ford Performance et Multimatic ont pleinement conscience de l’importance de la BoP en GT3. « Pour nous, le défi à relever du point de vue de l’ingénierie n’était pas de créer la voiture la plus performante, parce qu’au bout du compte, l’équilibre des performances ne nous permettrait pas d’en tirer parti », souligne Holt. « Nous nous sommes concentrés sur la conception d’une très bonne auto en termes de maniabilité, tout en répondant aux besoins des pilotes amateurs et des équipes privées, à savoir une auto facile à entretenir et peut-être même plus facile à piloter. »

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Du côté des pilotes, Joey Hand, Dirk Müller et Harry Tincknell vont retrouver une marque qu’ils connaissent bien, alors que Mike Rockenfeller rejoint le trio sur le championnat IMSA. Joey Hand, qui était de l’aventure Ford GT, revient aux affaires pour se battre devant. Le pilote américain de 44 ans est très enthousiaste à l’idée de relever ce nouveau challenge : « Je n’arrête pas de dire aux gens, même ceux à côté de moi desquels je suis assis dans un avion, que c’est le moment idéal pour s’impliquer dans les courses de voitures de sport. Vous connaissez le dicton ‘C’est un grand moment pour être en vie ?’ Eh bien, c’est une période formidable pour être en vie dans les courses de voitures de sport, en particulier avec Ford Performance et Multimatic. Nous avons tous connu des hauts et des bas en course automobile, et il s’agit clairement d’un haut. C’est un sommet. »

Ford a choisi des pilotes d’expérience pour son programme IMSA. A 32 ans dans quelques jours, Harry Tincknell fait partie des jeunots. Les trois autres sont des quarantenaires : Joey Hand 44 ans, Mike Rockenfeller 40 ans, Dirk Müller 47 ans. Est-ce que l’un des quatre sera au départ des 24H du Mans ? Larry Holt n’a pas la réponse, tout en précisant que des pilotes du WEC seront en renfort sur les courses longues en IMSA.

Avant les 24 Heures de Daytona, la Ford Mustang GT3 va poursuivre ses essais. « Il y a encore beaucoup de travail à faire au cours des trois prochains mois », précise Rushbrook. « Il faut terminer les essais d’homologation en Europe et toute la paperasserie avec la FIA, sans mettre de côté la construction des voitures, les essais, se rendre à l’atelier à Mooresville en Caroline du Nord, équiper les autos et les préparer pour la course. »

« Nous avons bien l’intention de vendre des voitures aux clients », rappelle Rushbrook. « Nous avons déjà annoncé deux voitures en WEC avec Proton et deux avec Dinamic en GTWC Europe. Nous continuerons ensuite à construire et à vendre. Il devrait y en avoir huit pour la saison 2024 et au-delà. »

On peut tabler sur deux en WEC avec Proton, deux en ELMS avec Proton, deux en Fanatec GT World Challenge Europe avec Dinamic et les deux officielles en IMSA.

Ford va mixer la compétition-client en Europe et un programme officiel en IMSA. Larry Holt tient d'ailleurs à faire la distinction entre les deux : « En WEC, il ne peut pas s’agir d’un programme d’usine. Pour l’instant, le WEC a des équipes privées. Nous avons donc des clients privés. Par exemple, pour le WEC, c’est Proton Performance. Nous ne pouvons pas les soutenir en tant qu’équipe d’usine. Le seul programme d’usine sera celui de l’IMSA, qui débutera à Daytona avec deux voitures. Nous avons également un certain nombre de voitures potentiellement pour des Am, que nous sommes en train de finaliser. On peut parler de quatre voitures, pas pour l’année prochaine, peut-être tout de même sur la seconde partie de saison. En 2025, nous espérons avoir un certain nombre d’équipes clientes Am en plus des Pro. »