24H du Mans 2023 – Jimmie Johnson : « Pas préparé à subir un tel choc en arrivant au circuit »

À quel point appréciez-vous l'expérience jusque-là ? 

Le Pesage, en centre-ville, c'était vraiment quelque chose de spécial. Mais en fait, j'ai la sensation que tous les jours le sont, avec chacun leurs spécificités. Je n'étais pas préparé à subir un tel choc en arrivant sur la circuit. La taille des installations, de l'enceinte... C'est génial. Jusqu'à présent, je suis vraiment super heureux.

Vous êtes arrivés relativement tôt n'est-ce pas ?

Oui, d'autant que je suis passé sur le simulateur (AOTech. Ndlr) mercredi. Ce qui m'a permis de travailler sur les procédures propres à cette course. J'ai pu rester tard pour optimiser le travail. Je suis ensuite venu ici quelques jours plus tôt pour passer du temps avec l'équipe, m'acclimater à l'endroit et me préparer au mieux.

Que pouvez-vous nous dire sur cette Nascar ?

Que les fans l'entendront arriver bien avant de la voir passer avec le son émis par le V8 Chevrolet. Je pense que ça va réveiller plus d'un campeur ayant planté sa tente dans la forêt. Nous sommes là pour faire du bruit !

Par rapport à votre ZL1 de Nascar, à quel point est-elle différente à conduire ?

C'est très différent. Cette voiture a deux fois plus de charge aéro, bien plus d'adhérence, des freins en carbone qui permettent de réduire considérablement la distance de freinage, une boîte de vitesses à palettes au volant, et elle est 180 kg plus légère. Au final, elle est probablement 12 à 14 secondes plus rapide au tour qu'une voiture de Nascar classique. Mais ça reste une Nascar. Elle est imposante et les pièces sont assez haut placées, ce qui fait que le centre de gravité est assez élevé. Et sur la piste, elle est constamment en glisse, ce qui la rend très amusante à piloter.

Ne pouvant prétendre à une victoire de catégorie, quels objectifs nourrissez-vous ?

Nous pensons que notre rythme de course nous placera au milieu du peloton GTE, ou dans la deuxième moitié. Si c'est le cas, cela signifie que nous aurons des voitures auxquelles nous confronter directement. Et à la fin, il y a tout de même un classement général. Mais avant tout, nous voulons rallier l'arrivée.

Avez-vous déjà envie de revenir tout en pouvant nourrir un objectif plus concret ?

J'aimerais beaucoup, sans nul doute. C'est une super opportunité pour moi que de pouvoir venir et découvrir Le Mans pour la première fois dans ces conditions. Mais j'espère vraiment avoir la possibilité de revenir et de concourir dans une catégorie, et pour un vrai trophée. En toute honnête, ça fait un certain temps que ça me trotte dans la tête, mais jusque-là, j'ai toujours eu une course ce week-end là, tant et si bien que je n'ai même pas eu le loisir de venir en tant que spectateur.

Vous avez, avec Jenson et Mike (Button et Rockenfeller. Ndlr), des parcours très différents. Ce partage d'expérience vous aide-t-il ?

Oui, toutes les leçons que j'ai apprises me serviront et m'aideront. Mes années de Nascar me sont bien évidemment utiles pour gérer la glisse si caractéristiques sur ce genre d'autos, ainsi que la dégradation des pneus. Je pense aussi que mes apparitions en IMSA me seront très utiles. Ayant déjà disputé les 24 Heures de Daytona, je sais ce que c'est que de rouler de nuit, de partager le volant avec des équipiers, de changer de pilote, et de se gérer pendant 24 heures... 

Y a-t-il un moment que vous attendez plus qu'un autre ?

J'aime être au volant quand le soleil se lève. Quand je pense à une course d'Endurance, c'est la première chose à laquelle je pense. Mais ce que je souhaite par dessus tout, pour l'équipe, c'est de voir le damier. Ce serait pour nous une petite victoire.