Le Mans

En immersion chez COOL Racing...

24 Heures du Mans
8 juin. 2023 • 13:00
par
lmercier, apprenti pilote mécano
Dans la foulée du Pit Stop Challenge, nous avons joué à l'apprenti pilote chez COOL Racing.

Vous l'aurez compris, nous vivons les 24 Heures du Mans entre la salle de presse et le paddock. Il est parfois bon de vivre des expériences en immersion. COOL Racing nous a gentiment ouvert ses portes en nous plaçant dans la peau d'un pilote sans toutefois prendre la piste. 

 

Le premier objectif était de remplacer Simon Pagenaud lors des vérifications techniques et administratives puisque le pilote IndyCar était absent pour cause de course à Detroit. Le but était de vous faire découvrir le passage d'un pilote et même d'être sur la photo de groupe de l'équipe. Une expérience à vivre une fois dans sa vie. Il arrive que des pilotes soient recalés par les officiels, nous aussi car cela n'a finalement pas pu être possible. Tant pis, on se rattrapera avec la combinaison. 

 

Il est toujours facile de critiquer un changement de pneumatique un peu lent, un pilote qui met du temps à sortir de la voiture quand on est assis tranquillement dans son canapé, une bière dans la main gauche, le téléphone portable dans la main droite. COOL Racing nous a donné l'opportunité de participer à différentes tâches sur l'Oreca 07 de Malthe Jakobsen, Nicolas Lapierre et Alexandre Coigny. Pour résumer, je m suis substituer à Nico Lapierre, retenu par d'autres obligations dans l'équipe. Ma mission : ôter le capot avant, le capot arrière, m'installer et sortir de l'auto, changer une roue. Tout un programme pour quelqu'un qui n'a rien d'habile avec un outil dans les mains et qui ne veut surtout pas gêner.

 

Avant de rentrer dans le vif du sujet, on débute par l'explication de la trousse d'outillage planquée dans l'Oreca 07. Il faut déjà suivre les explications de Maxime Scalabrini, ingénieur de la #37. On trouve dans cette trousse un bon vieux téléphone portable qui n'a rien d'un smartphone. Peu importe car l'objectif n'est pas de faire des stories Instagram en bord de piste. On parle d'un téléphone qui a comme seul numéro enregistré celui de l'ingénieur. Le téléphone dispose aussi d'un appareil photo au cas où il faudrait un cliché d'une pièce. La trousse comprend aussi un prolongateur pour la radio du casque afin que le pilote puisse bouger autour de la voiture sans dépasser les cinq mètres réglementaires. Une pince coupante, des colliers et une petite torche font partie des éléments de la trousse. Jusque-là, cela ne me concerne pas car je n'ai pas l'intention de rouler en course. 

 

C'est ensuite que les choses deviennent sérieuses avec le capot avant à ôter. Je passe en troisième après Malthe et Alex. Il faut dégrafer les deux côtés, lever la petite poignée rouge et tirer le capot vers l'avant sans se faire écraser les pieds. Mission accomplie. Même chose avec le capot arrière. Là aussi, objectif rempli tout en s'assurant de bien dégrafer le capot sous peine de ne pas pouvoir aller plus loin. 

 

Il faut ensuite mettre les bottines, la combinaison et le casque pour s'installer et sortir de l'Oreca 07. Je m'étais déjà assis dans une LMP2 mais en tee-shirt. Mon poids plume de 64 kg aide clairement à rentrer dans l'auto qui conserve toujours son volant pour éviter un potentiel souci électronique. Je me glisse assez facilement au volant, prêt à attendre les pneus (chauds). La porte se ferme mais je ne bouge pas d'un mètre. Je vous le dis clairement, il ne faut pas être claustrophobe. Vous pouvez à peine bouger, serré comme une sardine. Amis lecteurs, croyez-moi, cet habitacle n'a rien d'un canapé même si on s'y sent plutôt bien à l'arrêt. A plus de 300 km/h, l'histoire ne doit pas être la même. Pourtant, Anthony Megevand, directeur sportif de COOL Racing, nous explique qu'avec la vitesse, cet aspect de claustrophobie s'estompe. On ne le vivra pas, donc on le croit sur parole. 

 

Le bouton 'drink' sur le volant nous offre la possibilité de nous désaltérer. Où qu'elle est la gourde ? Une gourde ? Quelle gourde ? Il y a l'emplacement mais l'équipe ne met pas de gourde durant les relais. Les pilotes devront juste prendre la pipette à chaque arrêt. Ne comptez pas sur moi compte tenu de la température extérieure. Entrer et sortir de l'Oreca 07 est assez easy même s'il faut tenir compte que je fais cela sans pression chronométrique. 

 

Pour finir, place au changement d'une roue après les conseils de Quentin Barratier, chef mécano de la #47 qui s'occupe du pistolet lors des arrêts. Là, je peux vous dire que mes 64 kg sont clairement un handicap. Le pistolet pèse déjà plusieurs kilos et la roue complète dépasse les 20 kg. Il faut déjà bien enclencher le pistolet sur dévissage, le rentrer correctement dans l'écrou central, donner la bonne pression, ôter le tout. Pour la remettre, bien caler la roue, pistolet sur vissage et go ! Là, je vous le dis, je passe mon tour. Il faut la force et une concentration optimale. Le résultat d'une course peut reposer sur vous. 

 

Vous l'aurez compris, il n'est pas question pour moi de changer de métier car chacun le sien. Cette immersion temporaire chez COOL Racing m'a permis de voir une autre facette de l'Endurance.

 

La vidéo est à retrouver sur le compte Instagram endurance_info (merci de ne pas vous moquer).

Commentaires (1)

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jesnault

9 juin. 2023 • 1:29

Alors là, bravo Laurent!
Et merci de nous faire relativiser.
Petite idée, la même chose chez les commissaires ( des fois on râle et on ne comprend pas depuis le bord de piste, mais sincèrement chapeaux à ces bénévoles !).