Louis Delétraz (Team WRT) : « Deux ans qu’on se demande comment cette défaite a pu être possible »

La Journée Test a été positive ?

Plutôt positive même si nous avons eu deux heures de roulage en moins sur la journée. Avec la mise en place des nouvelles procédures de neutralisation, nous avons aussi perdu pas mal de temps. Nous n’avons pas pu travailler comme l’année précédente mais nous avons une bonne base. Nous ne sommes ni les plus rapides, ni les moins rapides.

Justement, quel est votre regard sur cette nouvelle procédure de neutralisation ?

Je n’étais pas dans l’auto au moment des tests de neutralisation. La procédure est assez longue de par la longueur du circuit. Au final, c’est assez bien fait. Ce nouveau système évite de ruiner une course comme on a pu le voir par le passé. Personnellement, je trouve que c’est une bonne chose.

Gagner en LMP2 semble être encore plus compliqué cette année...

Le plateau est impressionnant avec des équipes d'un très haut niveau, qu'elles viennent du WEC ou de l'ELMS. Les pilotes classés Silver sont quasiment des professionnels qui roulent comme nous. Sur les 24 autos au départ, je pense qu’une quinzaine peuvent l’emporter. C’est également relevé en Pro-Am comme on a pu le voir en European Le Mans Series avec Racing Team Turkey à Barcelone où nous avons gagné.

Nous avons beaucoup travaillé en tant qu’équipage. C’est vraiment la course que l’on veut gagner depuis 2021. Nous avons ce défi entre pilotes où l’objectif est de perdre du poids. Il faut donc faire du sport et manger intelligemment. Ente les trois pilotes de la voiture, le poids gagné est de l’ordre de 5 à 8 kg.

Il faut faire oublier ce final 2021...

On pense toujours à 2021 où nous avons perdu la course dans les dernières minutes. Cela fait deux ans qu’on se demande comment cette défaite a pu être possible. Avec Robert, la complicité est totale, et ce dès la première fois où on s’est vu. J’ai beaucoup appris à ses côtés et beaucoup évolué en tant que pilote. On passe beaucoup de temps ensemble sur le circuit et en dehors. Rui (Andrade) est aussi une vraie valeur ajoutée dans l’équipage. Il faut de la cohésion et j’ai totalement confiance en eux.

Rouler avec Robert Kubica est un vrai plus ?

Techniquement, être avec Robert fait que l'on apprend beaucoup. J’ai bien progressé en compréhension du set up, comment avoir une auto rapide et bonne sur 24 heures, comment voir les choses et de quelle façon. Tout cela ne s’achète pas. Il y a encore trois ans, je n’étais pas capable d’avoir cette vision globale du sport auto. Je dois beaucoup à Robert. Rouler en parallèle aux Etats-Unis m’aide beaucoup dans la compréhension de l’ensemble. Le trafic en piste est différent de la monoplace. Au début, j’ai eu un peu de mal et l’IMSA m’a bien aidé sur le sujet. Avec trois programmes, j’apprends de tous les côtés.

Votre début de saison chez Acura en IMSA est positif ?

On a une très belle voiture. Les résultats n'ont pas forcément été à la hauteur de ce que nous espérions même si nous avons pris la 2e place aux 24H de Daytona, ce qui pour une première avec la voiture est un bon résultat. A Sebring, nous nous battions pour la victoire avant une sortie de piste. En tant de troisième pilote, mon rôle n’est pas facile car je ne peux que perdre la course. Je dois mettre mon ego de côté, avoir en tête que je fois faire des relais parfois difficiles. Mon but est de rendre la voiture dans la meilleure position possible et je pense avoir fait le travail depuis Daytona. Je suis très heureux chez Acura qui a une grande confiance en moi.