Julien Canal : « J’ai appris à apprécier Le Mans au fil des années »
Quand on est Sarthois et qu’on est pilote, on pense forcément aux 24 Heures du Mans. Dans la famille Canal, Francis, le père, était inscrit à l’épreuve en 1974 sur une Mazda RX 3. Trente-six ans plus tard, c’est Julien, le fils, qui a débuté une longue série de participation à la classique mancelle toujours en cours, lui qui possède un établissement de restauration rapide sur le bord des Hunaudières et à quelques mètres de la Place de la République, lieu des vérifications techniques et administratives.
Depuis 2010, Julien Canal n’a jamais raté une édition. On le retrouve cette année sur une Oreca 07 engagée par Alpine avec à ses côtés Matthieu Vaxiviere et Charles Milesi. C’est donc avec une certaine émotion que Julien Canal va prendre son 14e départ en Sarthe. Après Francis et Julien, un autre membre de la famille Canal se verrait bien au départ dans quelques années.
Quel est votre sentiment à l’aube de ce centenaire ?
C’est forcément particulier car ce chiffre est symbolique et on ne peut le vivre qu’une seule fois dans sa vie. J’ai eu la chance de rouler il y a peu de temps dans la même Chenard et Walcker que celle qui s’est imposée en 1923. J’ai bouclé quelques tours du Circuit Bugatti et je dois avouer que c’était émouvant. C’était dingue de pouvoir l’essayer. J’ai trouvé cela complètement fou et j’étais rempli d’émotion. C’est une vraie chance d’avoir eu cette opportunité. Au début de ma carrière, je roulais en monoplace et je ne voyais pas les choses de la même façon. J’ai appris à apprécier cette course au fil des années.
Vous sentez que la ville est montée en puissance petit à petit pour ce centenaire ?
On sent l’effervescence au Mans chez les locaux et les commerçants. Il y a une vraie volonté prononcée de vivre tout cela ensemble. Tout le monde veut participer à la fête. La rançon du succès est que tous les billets sont partis, ce qui fait que tout le monde ne pourra pas être sur place. Je reçois régulièrement des messages me demandant des places.
Vous avez des souvenirs que vous avez gardez ?
J’ai un tas de souvenirs chez moi dans une armoire installée dans mon garage avec un chauffage pour éviter toute trace d’humidité. J’ai des photos, des pass et un tas de choses. J’ai aussi un tas de souvenirs en tête. En 1993, j’avais fait un coucou à Christophe Dechavanne qui roulait sur une Venturi. J’avais 11 ans. Plus tard, j’ai diné avec lui lors d'un meeting de Porsche Cup à Dijon. Le temps passe mais les souvenirs restent. Je vais disputer mes 14e 24H du Mans, j’ai deux enfants de 13 at 11 ans qui font du karting.
Les chiens ne font pas des chats…
Je ne peux pas faire l’égoïste et leur interdire de faire du sport auto. Je ne peux pas leur faire ça. Je ne pousse pas mais ils suivent le chemin logique pour y arriver. Le challenge est de leur faire comprendre que tout ne se fait pas du jour au lendemain. C’est un très bel apprentissage de la vie. J’ai emmené mes enfants à Lonato (piste très réputée de karting, ndlr) avec mon père. Il y avait beaucoup d’émotion.
Vous reproduisez le même schéma que votre père avec vous ?
Déjà, il faut que les résultats scolaires suivent (rires). Quand je roulais, mon père était toujours à mes côtés. Durant mon adolescence, on s’est souvent pris la tête quand il était en bord de piste. Je sais que c’est dur pour un père de voir son fils sur une piste. Avec mes enfants, je suis là mais je ne veux aucunement me substituer à l’équipe. Le côté financier est aussi à prendre en compte. Quand je roulais, c’était environ 250 000 francs pour un programme Italie + Mondial et j’étais pilote semi-officiel. Maintenant, on demande toujours 250 000 euros, mais en euros.
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