Antonello Coletta (Ferrari Attività Sportive GT) : « Être en position de jouer la gagne à Sebring » avec la 499P

Qu'avez-vous ressenti durant cette Ferrari Finali Mondiali ?

Ce fut un week-end magnifique, emprunt de passion. Aujourd'hui nous avons ouvert un nouveau chapitre du grand livre de l'histoire de Ferrari. Voir la LMH rouler sur la piste devant tous les tifosi et tous les collègues venus de Maranello, ce fut vraiment quelque chose de très fort, un moment riche en émotions. Qui plus est au côté de la 296 GT3, car si tout le monde parle de la 499P, elle a elle aussi effectué sa première sortie publique.

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Un sacré défi ?

Nous avons conçu en parallèle deux voitures totalement neuves en un laps de temps très court. Cela a demandé à l'équipe un effort incroyable et je me dois de remercier tout le monde car tous ont réalisé quelque chose d'extraordinaire. Et l'ambiance au sein de l'équipe est excellente. Sans cela, nous n'en serions pas là aujourd'hui.

Mais le plus dur reste à venir...

Assurément, car notre intention est bien d'être compétitif avec nos deux autos dès l'an prochain, donc à partir des 24 Heures de Daytona pour la 296 GT3 (28-29 janvier. Ndlr) et des 1000 miles de Sebring (17 mars. Ndlr) pour la 499P.

Et vous, cette 499P, vous en pensez quoi ?

Elle est très élégante, tout en étant agressive. Je pense que nos équipes, en collaboration avec le style, ont fait un boulot incroyable.

Justement, êtes-vous satisfait des essais menés jusqu'à présent ?

Nous abordons ce défi Hypercar avec énormément d'humilité, d'autant que nous sommes les derniers à avoir pris la piste, en juillet dernier seulement. Nous allons notamment affronter Toyota, qui s'appuie sur une expérience incroyable. Mais de notre côté, nous travaillons comme des fous pour solutionner tous les problèmes que nous sommes susceptibles de rencontrer. Après quatre mois de travail acharné, nous sommes là où nous pensions être, et je pense que c'est très positif. Ce n'est pas la meilleure situation possible, mais elle n'est pas si mal tout de même. Il nous reste encore quelques mois pour continuer à travailler, la route est encore longue, mais nous faisons tout notre possible pour faire honneur au passé de la marque.

Pourquoi faire rouler deux 499P en même temps en essais ?

Justement pour cette raison, pour accélérer le développement. Comme je le disais, la voiture n'a foulé la piste pour la première fois qu'en juillet donc tous les kilomètres sont importants et avec deux voitures nous les doublons. Et je suis persuadé aujourd'hui qu'il s'agissait de la meilleure décision. D'autant que si tu rencontres un souci avec une voiture, tu peux continuer à emmagasiner des informations avec la seconde.

Espérez-vous mener des essais à Sebring avant la manche d'ouverture du WEC ?

Sebring n'est assurément pas le circuit le plus facile pour débuter en compétition car il nous faut expédier le matériel aux Etats-Unis relativement tôt et donc mettre un terme à nos tests. Mais c'est la même chose pour tout le monde. À nous de faire en sorte d'être en position de lutter avec nos concurrents avec dignité, et même d'être en position de jouer la gagne. Pour répondre à votre question, nous avons ça en tête, mais serons-nous en mesure de le faire ? Je n'en suis pas sûr.

Etes-vous surpris par l'excitation engendrée par le projet 499P ?

Le soir de la présentation, je vous assure que j'ai vu des gens pleurer. L'émotion était unique. L'Endurance c'est important pour les tifosi, mais aussi pour nos clients. Leur fidélisation via l'Endurance, c'est aussi ce qui a fait notre histoire. Nous revenons dans la catégorie-reine après 50 ans d'absence et tous nous ont remerciés. Dans la nuit, j'ai reçu un nombre incalculable de messages. Donc il faut croire que ce que nous avons fait est vraiment extraordinaire (Rires. Ndlr).

Où en êtes-vous concernant vos équipages ?

Fin 2022-début 2023, vous connaîtrez nos deux trios. Mais il ne s'agira que de pilotes déjà sous contrat Ferrari. Nous avons la chance de ne pas avoir besoin d'aller recruter à l'extérieur.