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Clément Mateu : "Je m'attendais à un tel niveau"

1 juil. 2019 • 8:50
par
lm@endurance-info.com

Clément Mateu fait ses débuts cette saison en Porsche Mobil 1 Supercup au sein du Martinet by Almeras. L'homme fort d'Hexis fait face à une forte concurrence. Après de bons débuts à Barcelone, le Montpelliérain était dans les rues de Monaco avant de rejoindre Silverstone dans quelques jours où l'objectif sera de monter sur le podium de la classe Pro-Am. Premier bilan après deux meetings...

Au moment de débuter ta première course en Porsche Mobil 1 Supercup sur le circuit de Barcelone, qui plus est lors d’un week-end de F1 face à 100 000 spectateurs, comment te sentais-tu ?

Impressionné ! L’atmosphère était particulière. Je me souviens qu’il y avait beaucoup d’orange. Les fans du pilote belgo-néerlandais de F1 Max Verstappen sont nombreux et étaient présents en masse. Au moment de la sortie des stands et de la mise en grille, c’est vraiment spectaculaire ! Mais malgré l’excitation, il faut rester focalisé sur la partie technique avec la mise en température des pneus et des freins. Viens ensuite le tour de formation. Tu ne vois plus les détails, mais tu sens vraiment que tu es observé. Forcément, ça fait chaud au cœur et ça donne une motivation supplémentaire, une envie de bien faire. C’est le même sentiment pour tous les concurrents, tout le monde est surmotivé. Ça donne un start encore plus explosif qu’en temps normal !

Comment as-tu vécu ta toute première course en Porsche Mobil 1 Supercup ?

Avec une certaine pression. Il y a de nombreux éléments à prendre en considération dans ce type de course. Maintenant ces éléments et ces sensations sont enregistrés dans mon esprit donc je me sens beaucoup plus léger dans mon approche des futures courses. Face à autant de nouveautés et d’informations, il a fallu que je m’adapte. Tout cela est désormais assimilé et je suis confiant dans l’avenir. En tout cas, je m’attendais à un tel niveau et je ne suis pas déçu ! Évoluer dans une formule sprint de prestige comme la Porsche Mobil 1 Supercupest un réel challenge personnel et sportif avec une visibilité et une couverture média élevée. Le tout est parfaitement orchestré par le staff de Porsche et je suis dans les meilleures conditions possibles grâce au professionnalisme du team Martinet by Almeras.

Il y a ensuite eu la course à Monaco, qu’est-ce que cela t’a fait de piloter dans les mythiques rues monégasques ?

Monaco est l’une des pistes les plus prestigieuses. Tous les pilotes espèrent avoir un jour la chance d’y rouler et je peux dire que j’ai eu cette chance-là ! Personnellement, cela veut dire beaucoup de choses pour moi. Quand j’avais 15 ans, c’est le premier grand prix auquel j’ai assisté avec mon papa. C’est de là qu’est née ma passion et que j’ai commencé le kart. Avant la première séance d’essais libres, c’était fort d’un point de vue émotionnel. Un peu comme quand tu t’apprêtes à sauter en parachute ou à l’élastique, l’adrénaline est à son paroxysme. Le briefing de préparation en amont de la course de Monaco était particulier. Tu comprends rapidement à travers les recommandations du team manager que ce circuit est à part. Quand il te dit : « un bon week-end à Monaco, c’est déjà un week-end où tu finis la séance d’essais libres. Et surtout faites attention car il y a peu de pièces de rechange sur la pit lane et peu de temps entre la séance d’essais libres et les qualifs du lendemain donc si vous tapez le mur, ce sera compliqué pour réparer… » Ça met la pression d’entrée !

Il y a très peu de grip sur une piste avec un asphalte urbain avec nos gommes slicks par rapport à un circuit permanent, il faut s’adapter à son évolution. L’assimilation de tous ces éléments est extrêmement angoissante, mais c’est tellement bon d’avoir cette pression positive avant ta première qualif en Porsche Mobil 1 Supercup dans les rues de Monaco !

Quels ont été tes résultats lors de tes deux premières courses ?

J'ai manqué de réussite à Barcelone. Un concurrent était en perdition dans la parabolique. J’ai voulu éviter une violente collision avec lui et j’ai fini dans le bac… Il faut voir le côté positif, cela m’a valu une très belle visibilité média TV et une belle mise en avant de mes différents partenaires ! Mais un résultat blanc en terme de points au championnat… C’est la raison pour laquelle j’avais à cœur de réussir mon week-end à Monaco afin de lancer ma saison ! Et même si tout n’a pas été exceptionnel, je suis très satisfait de mon week-end sportivement parlant. 

Décris-nous la séance de qualif de l’intérieur.

Feu vert, c’est parti pour 30 minutes de qualif et potentiellement deux trains de pneus neufs. Je pars prudemment, car la piste est humide à cause des pluies durant la nuit, pour une mise en température et une montée des pressions pneus et freins. A mon grand étonnement, je sens une piste avec une haute adhérence et un bon grip général. Dans ma voiture, je sais très bien que si je ressens ça, les autres le ressentent aussi donc tous les pilotes vont rapidement pousser leurs limites. Le team m’arrête assez tôt dans la séance pour mettre le second train de pneus neufs. Je les en remercie car cela m’a permis d’avoir une fin de séance avec beaucoup de tours sur une piste qui devenait de plus en plus grippée et j’ai eu le temps de monter en température ce dernier train. Je me rends compte que mes chronos s’améliorent réellement par rapport à la veille de plus de 3 secondes. Tour après tour, le dashboard dans la voiture est en progression. Quand j’arrive au virage de la piscine en fin de séance, je vois que je suis en avance de plus de six dixième et le drapeau rouge est brandi. Un concurrent s’est violemment mis dans le mur. La séance est finie et elle ne reprendra pas. Mon chrono : 22e sur 28 et 4e Pro/AM. Croyez-moi, j’étais ravi de cette séance dans sa globalité, même si j’aurais pu espérer un peu mieux. Quand tu sais aussi que quatre concurrents n’étaient pas dans les 107% (la règle des 107% appliquée sur tous les circuits implique que le chrono de chaque participant doit être dans la limite des 107% de la pole position autrement il n’est pas qualifié pour la course, NDLR) et qu’ils n’allaient pas prendre le départ pour la course, tu es d’autant plus satisfait du job réalisé et tu peux enfin te focaliser sur la suite.

Et ensuite la course ?

Lors de la mise en pré-grille, il a commencé à tomber quelques gouttes. Le directeur de la course, avec qui nous sommes connectés à la radio, nous prévenait d’une piste potentiellement piégeuse et nous demandait d’être vigilant. Heureusement, la pluie s’est rapidement arrêtée. Mon départ fut bon. Je doublais deux voitures avant qu’une autre ne me repasse devant dans les « embouteillages » de la descente du casino. Je m’efforçais de piloter du mieux possible et prenait un maximum d’infos afin d’améliorer mon chrono. J’ai fait mon meilleur chrono du week-end dans mon dernier tour, en franchissant la ligne d’arrivée 20ème et 4e Pro/AM. Mes premiers points en championnat et un de mes rêves d’enfant réalisé ! Je suis définitivement prêt à y repiloter l’année prochaine, tout en gardant à l’esprit que la base est le respect de la principauté.

Quel est ton prochain rendez-vous important ?

Je ne pouvais malheureusement pas être présent au Red Bull Ring car à ce moment-là avait lieu la convention pour les 30 ans d’HEXIS. A croire que c’est fait exprès pour que je n’aille pas courir sur la terre de nos concurrents ! (rires) Je vais devoir attendre la course de Silverstone du 12 au 14 juillet prochain. Mon objectif n°1 est d’y décrocher un podium en Pro/AM ! Silverstone reste une piste réellement technique avec un climat anglais. Je suis impatient d’y être ! Je connais déjà cette piste, ce qui ne sera pas le cas lors des deux manches suivantes à Hockenheim et Budapest. Il faut donc à tout prix que j’atteigne mon objectif de podium en Angleterre. D’autant plus qu’HEXIS UK, l’un de mes principaux sponsors, et son manager, mon ami Scott Wilkins, seront présents avec des clients. Il faut donc que le week-end soit réussi. Rendez-vous le 14 juillet !

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