Chronique d'été - Bons baisers d'Italie
Un déplacement en Italie doit toujours bien se passer. Entre un beau meeting, espresso, pasta, gelato et soleil, tous les ingrédients sont réunis pour que le week-end se passe bien. Le couac principal du meeting de Misano a été le violent accident en course 2 du GT World Challenge Europe. Si le timing a pris beaucoup de retard, ce n’est qu’anecdotique par rapport à la violence des images et la chose primordiale est que le pilote, en l’occurrence le Bulgare Georgi Donczew, soit indemne. Tout est bien qui finit bien.
Si vous êtes des lecteurs réguliers d’Endurance-Info, vous savez que l’on aime vous faire part de nos aventures en dehors des circuits et celle que je vais vous raconter vaut son pesant d’or. Ce déplacement à Misano est plutôt éclair avec une arrivée le vendredi en fin de journée et un retour vers Bologne dimanche soir pour un vol lundi matin. Rien de plus normal.
Tout allait plutôt bien le samedi avec un pronostic de la course 1 rondement gagné en ayant le tiercé de tête où j’ai rossé tout le monde. Moins de chance en course 2 mais on ne peut pas gagner à tous les coups. La France a quitté l'Italie aux commandes du championnat de pronostics face à la Belgique.
Mon premier fait de course italien concerne les 7 heures d’attente à l’aéroport de Bologne car mon compère Thomas Bastin avait un vol bien plus tard que moi et nous partageons la même voiture de location. J’aurais pu lui faire le frein car Patrick Pilet, qui était dans le même vol aller que moi, aurait pu me déposer à Misano. J’ai conservé le plan initial même si l’aéroport de Bologne n’est pas le plus glamour. Entre les articles à rédiger et l’étape du Tour à suivre, le temps passe vite même si les 7 heures ont vite été transformées en 8 suite à un vol retardé depuis la Belgique. Qu’importe. Comme prévu, nous arriverons à Misano avant la nuit.
Pour le retour, changement de chauffeur car Thomas a préféré poursuivre l’aventure italienne durant deux jours avec son fils afin d’acheter une Ferrari, une Lamborghini et une Maserati. Ne le répétez pas, il y a une noire, une jaune et une rouge. Quoi de mieux que de signer trois bons de commande le jour de la fête nationale. Donc, je fais le copilote de Guénaelle Longy qui, elle, roule en Skoda. Nous avons le même vol retour le lendemain. Depuis les 24H de Spa, nous avons réservé dans le même hôtel pour une question de simplicité.
C’est à l’hôtel que les choses vont tourner vinaigre. Avec le report de la course 2, je n’ai pas eu le temps de suivre l’étape du Tour mais en regardant le replay, je vois que Julian Alaphilippe n’a quand même pas eu de bol. Le mec se remet l’épaule lui-même après une chute, il parvient à rentrer puis à attaquer et enfin lever les bras alors qu’il se bat finalement pour la 3e place. Dans la chute, la radio du coureur Tudor s’est cassée et aucun moyen de savoir que deux coureurs étaient à l’avant. C’est tout de même ballot, d’autant plus qu’une aventure plus ou moins similaire lui était déjà arrivée sur Liège-Bastogne-Liège 2020. Encore une histoire belge.
Bref, il est temps de dormir. Vers 1h du mat’, j’entends un boucan dans le couloir de l’hôtel pour une sombre histoire de réservation de chambre qui n’est pas bonne. L’affaire durant, je sors en criant un ‘shut up’. Le gars s’excuse et tout rentre dans l’ordre. Vers 2h30, j’entends frapper à ma porte de chambre avec une voix qui me dit : « veuillez ouvrir, il y a un souci avec votre réservation. » Nan mais mec, je suis dans mon lit, tu crois que je vais ouvrir la porte ? Déjà que tu me réveilles… L’histoire dure quelques minutes et je fais le « mort ». A un moment, j’entends la porte de ma chambre qui s’ouvre et le gars me répète sa phrase : « Il y a un souci avec votre réservation. Donnez-moi le numéro de votre réservation. » Encore dans le coltard, je prends mon téléphone pour lui filer ce p**** de numéro. Le mec me dit merci et se barre.
Trois minutes plus tard, le téléphone de ma chambre sonne. Le même gars au bout du fil qui me fait : « redonnez-moi votre numéro de réservation. » Là, je m’agace et je commence à lui brailler dessus. Il ne comprend rien et se propose de revenir. Cette fois, je me lève et je l’attends de pied ferme. Bon, il s’est avéré que le gars en question faisait au moins 100 kg. Je lui montre la réservation et là l’affaire prend une autre tournure. Le même souci qu’une autre personne 1h30 plus tôt. Le manager me dit : « Vous n’êtes pas dans le bon hôtel. » Pas dans le bon hôtel ? Il est trop tard, ou trop tôt, pour qu’un Thomas Bastin me monte une caméra cachée. On check la réservation et effectivement l’adresse n’est pas la bonne. C’est le même nom mais pas la même adresse. Il m’explique que je ne suis pas le premier mais ça je l’avais bien compris. Il y a eu un bug au niveau de la réservation. Ok mais on fait quoi ? Car il y a bien quelqu’un qui m’a donné la clé après avoir vérifié mon identité à l'aide de mon passeport. Une autre personne était à la réception dans l’attente de sa chambre. Là, le manager bodybuildé se fond en excuse, me dit que je peux retourner me coucher et qu’ils vont attribuer la chambre initiale au client à l’accueil et que l’hôtel prend en charge le désagrément. L'hôtel était complet.
Tout est bien qui finit bien ? J’ai du mal à me rendormir car je me demande comment une telle erreur peut arriver. L’important est que tout le monde puisse avoir une chambre. En me levant, message à Guena pour lui dire que j’ai été au centre d’une histoire assez improbable mais difficilement explicable par message. Elle, en revanche, avait mal dormi compte tenu du boucan dans le couloir sans savoir que c’était devant ma chambre.
Le petit déjeuner aura permis de démêler le sac de nœuds. Quand nous sommes arrivés à l’hôtel, la réceptionniste n’a pas trouvé la réservation de Guéna qui avait été réservée par la Porsche Carrera Cup France pour plusieurs personnes du staff et les noms des personnes n’avaient pas été donnés par l’agence. Comme nous sommes arrivés en même temps, la réceptionniste a dû penser que j’étais dans le groupe même si elle a pourtant vérifié avec mon passeport et que j’avais bien une réservation en mon nom qui a été mise, comme pour au moins une autre personne, à l’autre hôtel du même nom situé à quelques kilomètres de là. Un quiproquo tout de même rocambolesque.
Il est tout de même vrai que j’aurais préféré dormir à la belle étoile plutôt que de me remettre moi-même l’épaule en place à l’image de Julian après une chute de vélo. En revanche, je suis sincèrement désolé pour Arnaud qui est arrivé à l’hôtel en pleine nuit après 2h de route et à qui on dit que sa chambre a été prise.
Commentaires (1)
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henry_wattel
21 juil. 2025 • 19:04