Le Mans

Les deux A424 à l'arrivée, mais un manque de performance chez Alpine

24 Heures du Mans
16 juin. 2025 • 8:00
par
Pierre Tassel, au Mans
Alpine a cette fois vu l'arrivée des 24 Heures du Mans pour la première fois depuis le lancement du programme A424 l'an passé. Mais sans briller sur le plan du classement.
© MPS Agency

« Un des critères c'était de terminer, donc ça c'est c'est positif. » Frédéric Makowiecki apparait réaliste au terme des 24 Heures du Mans 2025, qui ont vu les deux Alpine A424 franchir le drapeau à damier.

 

Une nette amélioration au regard de la « claque » reçue l'an dernier, quand les blocs moteur des deux LMDh françaises avaient rendu l'âme après un quart de la course. Pourtant, les 10e et 11e places ne peuvent constituer une satisfaction pour le clan français. En nets progrès depuis la fin de campagne 2024, et après une deux podiums consécutifs à Imola et à Spa, les attentes étaient forcément plus élevées qu'un simple top 10.

 

Certes, la Balance de Performance et la piste sarthoise affichaient des caractéristiques différentes par rapport aux rendez-vous italien et belge. Mais jamais les A424 n'ont su se hisser en course dans le peloton de tête. Si, sur un tour, l'A424 avait démontré une certaine vitesse en qualifications et en Hyperpole, le rythme de course n'a pas été de la partie samedi et dimanche.

 

« On voulait aussi montrer un bon niveau de performance, souligne Frédéric Makowiecki. On a su le montrer par intermittence et au moins maintenant on sait l'écart qui nous reste à combler pour être capable d'aller gagner cette course, au général.

 

Il a manqué un ensemble de choses. Nous n'avons pas réussi à être assez performant dans toutes les phases de la course. Il y a certains moments, la voiture ne fonctionnait pas comme nous voulions et nous avions du mal à comprendre pourquoi. Mais il y a des choses que nous avons comprises, et ça c'est plutôt positif. Maintenant, il va falloir travailler dur. Gagner Le Mans se mérite. Ces courses de 24 heures ont vraiment une saveur particulière et il y a tout un aspect global qui est très difficile à appréhender. »

 

Interrogé sur le choix assez tôt des pneus tendres en début de soirée, le Français reconnait que cette idée venait en tentative de réponse au manque de tempo. « Cela donne une piste sur pourquoi au début, cela ne marchait pas comme nous le voulions, avoue Makowiecki.

 

Nous n'arrivions pas à retrouver les repères que nous avions en essais libres. C'est vrai que le début de course ça a été très compliqué. Les températures plus basses et la piste « verte » avec un niveau de grip assez faible ont probablement bien plus impacté que ce que l'on pense. Par rapport aux caractéristiques de notre auto, clairement c'est quelque chose qui peut avoir joué. Mais soyons clair, il en manquait toujours un peu pour être dans le top 5. Si nous avions réalisé une course « entière », nous aurions peut-être été capables de terminer entre 5e et 10e. »

 

Des enseignements positifs

 

Sur le plan purement moteur, le clan français semble avoir définitivement mis derrière les soucis vus en 2024. En rappelant que le clan français procèdera désormais au montage des V6 en interne à Viry.

 

Il faudra en revanche éviter les erreurs qui ont coûté cher notamment en début de course, notamment les deux excès de vitesse dans la pitlane pour les deux A424. Sans oublier le problème de pressurisation du circuit de refroidissement de la batterie sur la n°36, par ailleurs passée par le bac à graviers plus tard en course.

 

« L'équipe a bien réagi, sauf que nous avions pris beaucoup de retard, confesse Philippe Sinault, Team Principal de l'écurie. Aujourd'hui, revenir d'aussi loin, ça n'existe plus. Aujourd'hui, il faut être dans le même tour au matin et voir ce que tu peux faire. 

 

Il y a eu un soulagement à l'arrivée parce que ils ont mal vécu le début de course et la nuit. Il y avait une forme d'injustice pour les mécaniciens et les ingénieurs parce que je crois sérieusement que nous étions prêts. Il a fallu rebooster tout le monde en leur disant qu'un top 10 était jouable. C'est un peu mission accomplie d'avoir amené ces deux voitures à l'arrivée. Ce que veut l'équipe, c'est que cela fonctionne mécaniquement et quand il y a eu ce problème, cela les a anéanti parce que ils ont tous assumé une forme de responsabilité qu'ils n'avaient d'ailleurs peut-être pas forcément. Nous avons énormément d'éléments à analyser pour progresser. Nous sommes là pour jouer devant. »
 
Et pas seulement terminer. L'attente pour retrouver la Sarthe sera longue jusqu'en 2026. Mais d'ici là, Alpine va progresser, cela ne fait guère de doute.

Commentaires (11)

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Skyd

16 juin. 2025 • 13:05

Les bleues furent un peu en retrait en perf en courses, mais pas tant que cela en essai, car en hyperpole, ce n était pas si mauvais...
Mais en course, en retrait par rapport au Cad ou BMW...
Dommage. car. la fiabilité etait la, contredisant les. mal disants, y compris ici sur le forum, qui annonçait le retrait d Alpine avant celui du samedi ! 😜

Mais nous reviendrons très fort dès la prochaine course et encore plus l'année prochaine (oui je m y inclus, grand fan d'Alpine)
Et bravo 👏 à Peugeot que je voyais nulle part et qui par stratégie là joué intelligemment
Mais c est moi ou on sent de la lassitude chez les pilotes Peugeot ?

Beb

16 juin. 2025 • 13:19

Je ne pense pas que ce soit fun de faire du lift and coast délirant pendant 24h (ça se voyait la nuit, avec le clignotement des feux arrière) pour réussir à faire plus de tours que tout le monde avec moins de carburant. En plus ça expose à une tentative de sodo---- par une alpine de nuit...
Et je pense que la BOP leur a mis un sacré coup au moral, aux pilotes Peugeot.
Parce que même si cette voiture est loupée, elle ne mérite pas d'être la moins bonne en rapport poids/puissance et puissance et la moins bonne en allocation carburant par stint de tout le plateau.

philippedu77@yahoo.fr

16 juin. 2025 • 13:22

Moteur dégonflé pour favoriser l'endurance par rapport à la vélocité ? Sûrement un petit peu, mais sans les pénalités et les erreurs des pilotes, pas si loin quand même.

arthy908@gmail.com

16 juin. 2025 • 13:25

C'est quoi le rapport avec 2010 et 2011 chez Peugeot ? En 2011 Peugeot a menénun superbe duel avec Audi pour échouer à 13,854. Là Alpine fait 10e et 11e.... Et ne termine pas dans le tour du gagnant.

amenage

16 juin. 2025 • 14:58

Le jour où ils construiront une vraie voiture maison ça sera plus intéressant,la tout viens de partout sur cette voiture sauf de chez Alpine ou Renault comme a l'époque de la A442, ça c'était de la construction maison une vraie Alpine
Aucune envie de voir cette auto gagné quoi que ce soit...