Le premier appel d'offre pour le futur du LMP2 lancé

Le sujet alimente les conversations depuis de longs mois pour ne pas dire davantage. A quoi ressembleront les futures LMP2 ? La catégorie a-t-elle seulement un avenir ? Doit-elle faire place au LMP3 ? À diverses reprises, de grandes lignes directives ont été esquissées, mais aucun règlement réel n'a été édité.

L'émergence de l'Hypercar, le remplacement du LM GTE par le LMGT3, notre discipline de cœur a pas mal bougé ces dernières années. Et avec encore 21 autos engagées à l'année en ELMS, 12 en IMSA, 17 en Asian Le Mans Series et autant aux 24 Heures du Mans, la catégorie se porte toujours bien

Certains réclamaient même de prolonger encore l'homologation des Oreca 07 au delà de la saison 2027. Oui mais voilà, cette dernière ayant débuté en 2017, elle dispute actuellement sa neuvième saison de compétition.

Non, dès 2028, les 07 seront remisées au placard... ou dans d'autres championnats qui les accepteront encore. Mais à quoi ressemblera alors le LMP2 ? Tous les compteurs ont été remis à zéro, y compris pour le moteur, alors que Gibson Technology avait remporté le premier appel d'offre fin 2023.

Ce mercredi, le premier appel d'offre concernant le groupe moto-propulseur, période 2028-2032 a été lancé par la FIA. En voici les grandes lignes.

Le virage de la modernité

Par groupe motopropulseur, comprenez moteur, périphérie, électronique et boîte de vitesses. Deux possibilités s'offrent aux entreprises intéressées : location ou vente.

En cas de location, le prix, y qui compris l'unité de commande du moteur, ne doit pas dépasser l'objectif de 1 500 € (mille cinq cents euros) (hors TVA) par heure de fonctionnement. Dans ce cas, le prix de location (de 1 500 € maximum) est tout compris (avec assistance).

En cas d'achat, le prix dépendra :

• De la durée de vie du moteur, qui doit être supérieure à 14 000 km (ou 80h) avant l'entretien. Le coût d'un moteur, y compris l'unité de commande du moteur, ne doit pas dépasser l'objectif de 1 750 € (mille sept cent cinquante euros hors TVA) par heure de fonctionnement tout compris (pièces neuves, remises à neuf et assistance).

• La durée de vie de la transmission doit être supérieure à 14 000 km avant l'entretien. Le coût d'une transmission ne doit pas dépasser l'objectif de 550 € (cinq cent cinquante euros hors TVA) par heure de fonctionnement tout compris (pièces neuves, remises à neuf et assistance).

Quant aux spécificités du moteur, il s'agira d'un moteur turbo dont le poids ne devra pas dépasser les 160 kg. Il sera, par ailleurs, soumis à des dimensions maximales ainsi qu'à un centre de gravité à respecter. Doté de préférence d'une injection directe, il devra être capable de délivrer une puissance de 420 kW ajustable à 380. La BSFC (Brake-specific fuel consumption) devra être inférieure à 250 g (kW.h) et sa sonorité ne pas dépasser 100 dB(A). 

Coté boîte de vitesses, on se dirige sans surprise vers une boîte séquentielle à six rapports d'un poids inférieur à 85 kg et d'une durée de vie 14 000 km. Là aussi, le soumissionnaire peut proposer deux solutions : location ou à l'achat.

Le produit devra être disponible pour les fabricants de châssis au plus tôt en septembre 2026 et pour tous les concurrents inscrits aux compétitions au plus tard le 1er septembre 2027. Avant cette date, il ne doit être fourni à personne d'autre que la FIA/ACO. Les soumissionnaires ont jusqu'au 30 avril 2025 pour répondre.

Une entité répondant à cet appel d'offre groupe moto-propulseur pourra également répondre à celui du châssis, mais ne pourra être retenue que l'un des deux. 

La décision finale sera prise au plus tard le 10 juin et gageons que l'identité des candidats retenus seront connus à l'occasion des 24 Heures du Mans (14-15 juin).

Notons que l'appel d'offres concernant le châssis devrait émerger dans les tous prochains jours.