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WEC – Mick Schumacher (Alpine) : « C'est à moi de m'adapter »

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8 fév. 2024 • 14:30
par
Thibaut Villemant, à Enstone
Associé à Nicolas Lapierre et Matthieu Vaxiviere sur l'Alpine A424 n°36, Mick Schumacher va effectuer, cette année, ses débuts en Endurance. A Enstone, en marge de la présentation de sa nouvelle monture, l'Allemand de 24 ans s'est entretenu avec Endurance-Info avec une humilité qui l'honore.
© Alpine Endurance Team

Bonjour Mick. Avant de commencer, pouvez-vous nous rappeler comment le contact avec Alpine a-t-il été établi ?

Bruno (Famin, vice-président de Alpine Racing. Ndlr) est venu me voir relativement tôt l'an passé et m'a demandé si cela était susceptible de m'intéresser. A ce moment là, j'étais toujours très focalisé sur la Formule 1. Mais les portes ne se sont pas ouvertes pour moi et l'offre tenant toujours, j'y ai vu une super opportunité de débuter en Endurance, de reprendre la course. Mais aussi – dans le même temps – de rester très proche du monde de la Formule 1.

 

Racontez-nous vos premiers tours de roues...

J’avoue que j’étais un peu claustrophobe dans ce cockpit fermé au début, mais je me suis adapté très rapidement. C’est une voiture plus lourde que les monoplaces avec lesquelles j’ai grandi et on la pilote différemment, mais elle me rappelle d’une certaine manière ma voiture en F2. Je suis sûr que je vais prendre beaucoup de plaisir.

 

Certains disent que le pilotage d'une Hypercar se rapproche de celui d'une GT. Pour vous qui n'êtes pas habitué à ce genre d'autos, comment est-ce ?

N'ayant jamais piloté de GT, je ne peux comparer. Après, encore une fois, la voiture est lourde et, pour quelqu'un avec mon parcours, ne génère pas beaucoup d'appui. Mais comme pour toute voiture de course, c'est à moi de m'adapter. C'est à ce à quoi à je m'attelle. En revanche, je pense que - de manière assez générale - les systèmes sont relativement similaires à ceux que nous avons en F1. Et ils fonctionnent à peu près de la même façon.

© Alpine Endurance Team

Même au niveau de l'hybride ?

La façon de le gérer est totalement différente. Mais, au final, ça reste un outil qu'il faut réussir à gérer au mieux pour en tirer la quintessence.

 

Contrairement à la F1, vous ne pouvez chauffer les pneus. Comment gérez-vous cela ?

C'est très différent, c'est certain et ce sera l'un des défis avec lesquels nous

devrons composer. 

 

Justement, quels sont - selon vous - les principaux défis que vous aurez à relever ?

Ce n’est un secret pour personne, je n’ai jamais roulé avec une voiture au cockpit fermé et sur une grille aussi imposante. Le plus grand défi sera probablement de gérer le trafic. Je suis toutefois impatient d’acquérir de l’expérience dans ce domaine et d’élargir mes horizons.

 

En Endurance, il est vrai que plus encore que la vitesse sur un tour, c'est la constance et l'habilité dans le trafic qui font la différence...

La constance, ça vaut partout et nous avons tous l'habitude de la travailler sur le simulateur, particulièrement l'an passé en ce qui me concerne (en tant que réserviste du Mercedes-AMG F1 Team. Ndlr). La régularité n'est donc pas quelque chose qui m'inquiète. Je pense même que ça a été l'une de mes qualités durant ma carrière et que nous nous sommes prouvés, lors des derniers tests à Barcelone, que nous avions des atout dans ce domaine. Évidemment, nous verrons ce qu'il en est quand nous partagerons la piste avec d'autres concurrents et des GT lors des meetings, si cela se confirme ou non. Mais je suis impatient d'apprendre et d'expérimenter la chose.

© Alpine Endurance Team

Y a-t-il un domaine, depuis le début des essais avec la A424, où vous estimez avoir progressé ?

Nous travaillons dur et j'essaie de m'améliorer dans tous les secteurs du jeu. Matthieu et Nico peuvent s'appuyer sur leur grande expérience quand moi, je me contente en premier lieu - quand je monte dans la voiture - d'apprendre tout ce qui est nouveau pour moi.

 

Vous abordez cette saison en tant que rookie, aux côtés de deux pilotes expérimentés en Endurance : Nicolas Lapierre et Matthieu Vaxiviere. Comment travaillez-vous ensemble ?

Ça fait longtemps que je n'avais pas été un rookie. Mais c'est effectivement une excellente chose pour moi de partager la voiture avec deux pilotes nantis d'une grande expérience de l'Endurance. J'ai hâte d'apprendre à les connaître davantage, de m'inspirer de leurs méthodes de travail et d'apprendre ce nouvel environnement qui m'est encore relativement inconnu.

 

La décision de vous associer est-elle liée à des désirs de set up commun ?

Globalement, il semblerait que nous souhaitions tous trois aller dans la même direction. Le seul compromis que nous avons dû peut-être faire concerne la position des pédales. À part ça, je ne vois rien de particulier.

© Alpine Endurance Team

Et vous, que pensez-vous pouvoir leur apporter ?

Avec mon parcours en F1, j’ai des idées et des connaissances que d'autres n’ont pas, et je suis convaincu que cela sera bénéfique au développement de l’écurie. D'un autre côté, mes équipiers ont des connaissances différentes, d’autres manières de travailler et des points de vue différents, mais également beaucoup d’expérience pour certains. Je pourrai donc en bénéficier en retour. Nos discussions ont déjà été extrêmement intéressantes lors des essais et je crois que l’équipe peut grandement bénéficier de cet échange d’informations.

 

Le Mans va arriver vite. Avez-vous hâte ?

Ce sera bien évidemment pour moi le point culminant de cette année 2024. Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller par le passé et découvrir cet événement avec ces deux gars-là (Matthieu et Nicolas. Ndlr) promet d'être très spécial. 

 

Il n'y a plus qu'à...

Exactement. Ce qui est sûr, c'est que le WEC est un  passionnant, avec beaucoup de constructeurs et de nombreux pilotes de grand talent. Nous sommes dorénavant tous impatients de prendre la direction du Qatar pour le Prologue et la première course afin d'avoir un premier aperçu de ce que cela pourrait donner.

 

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Commentaires (1)

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Cabrelbeuk

9 fév. 2024 • 6:23

Belle interview. Quelque réponse un peu corpo-com mais il semble effectivement ne pas avoir la grosse tête.