Le Mans

Glickenhaus Racing, l'équipe 100% de réussite aux 24H du Mans

24 Heures du Mans
15 juin. 2023 • 10:06
par
lmercier (avec Pierre Tassel), au Mans
Comme lors des deux dernières éditions des 24H du Mans, Glickenhaus Racing a vu l'arrivée avec ses deux prototypes Hypercar.
Photo : MPS Agency

Qu’est-ce qui a changé depuis les 24 Heures du Mans 2021 chez Glickenhaus Racing ? La chose la plus flagrante est le rouge qui a viré au bleu. Pour le reste, la voiture est la même et quatre des six pilotes sont toujours dans l’effectif : Romain Dumas, Olivier Pla, Franck Mailleux, Ryan Briscoe. Richard Westbrook et Pipo Derani ont rejoint Cadillac, Nathanaël Berthon et Esteban Gutierrez ont rejoint l’écurie américaine dirigée par l’emblématique Jim Glickenhaus, toujours aussi apprécié des fans.

 

Ce qui a changé, c’est le niveau des adversaires car si en 2021 et 2022, Toyota et Alpine étaient les deux seuls concurrents à donner la réplique aux Américains, la donne a changé cette année avec bien plus de concurrence. « En 2022, il fallait terminer la course car il y avait seulement Toyota, qui était plus rapide, et Alpine », confessait Luca Ciancetti, directeur technique à Endurance-Info. « Cette fois, nous avons vraiment fait la course face à de valeureux compétiteurs qui font partie des meilleurs. Pour nous, c’est un très bel accomplissement. »

Photo : MPS Agency

Face à Ferrari, Porsche, Cadillac et Peugeot, difficile de lutter à armes égales. « Honnêtement, nous sommes l’un des plus teams de la grille », explique Ciancetti. « Terminer devant certains constructeurs sans aucun souci technique majeur durant la course, tout de même avec quelques moments compliqués, notamment les sorties de piste, est quelque de chose de très émotionnel. Toute l’équipe a beaucoup poussé pour aller chercher ces deux résultats. »

 

Les deux Glickenhaus 007 LMH ont tout de même connu quelques pépins sur le double tour d’horloge sarthois, notamment une sortie pour chaque auto dimanche matin à Indianapolis. « La #708 a connu un souci de suspension après la sortie de piste (6 minutes d’arrêt, ndlr) et sur l’autre, il a fallu changer les deux blocs », a précisé le team principal. « Nous avions un kit et demi par auto, nous avons donc géré en conséquence. C’est pour cette raison que l’avant de la #709 est si différent (rires). Pour le reste, les deux autos ont bien fonctionné durant la course. »

Photo : MPS Agency

« Il faut savoir comment nous sommes arrivés ici », poursuit-il. « Nous n’avons pas bouclé d’essais avant le début de saison mais nous avions une équipe prête à en découdre avec une très bonne connaissance de la voiture depuis deux ans. C’était le plan initial de faire un bon Le Mans et nous ne pouvons qu’être satisfaits. »

 

L’entame des 24H du Mans a été agitée avec une #708 handicapée par un problème technique avant même 16 heures, d’où un départ depuis la voie des stands. « Nous avons eu une fuite d'huile au niveau de la boîte de vitesses », a expliqué Ciancetti.  « C'est notre faute, car la veille de la course, nous ne faisons généralement rien sur les pièces mécaniques les plus importantes de la voiture. Cependant, nous avons dû régler le différentiel parce qu'il y a une règle concernant la vitesse maximale du couple du différentiel et nous n'étions pas sûrs d'être conformes en course. Nous avons donc procédé au changement de quelques pièces. Durant le warm up, nous avons remarqué une fuite et nous avons dû la réparer. 

 

« Nous sommes partis avec un tour de retard et la seule solution pour nous de remonter était d’être éligible pour le pass around. Pour cela, il fallait rester en dehors des problèmes. On ne pouvait pas faire n’importe quoi au niveau des arrêts sous peine d’être repoussés trop loin des leaders et de ne pas pouvoir remonter notre tour de retard. Nous devions survivre. »

 

Luca Ciancetti retient des nouvelles procédures qui sont plutôt positives : « Pour une petite équipe comme la nôtre, qui n’a pas le même rythme que les équipes de pointe, c’est un bel outil. C’est intéressant car cela nous permet de ne pas être coupé de la course en tête après trois heures. On ne va pas se cacher, les procédures mises en place en début de course ont contribué à nous relancer. Je ne pense pas que ces procédures aient affecté le résultat final de la course. Je ne pense pas que quelqu’un puisse dire que le résultat a été influencé par une de ces procédures. »

Photo : MPS Agency

Du côté de l’homme au chapeau, c’est aussi la satisfaction qui prime : « C’était une course très difficile pour tout le monde. Nous avons eu plusieurs incidents mais nous avons su réparer les dommages assez rapidement. Nous en sommes à six arrivées aux 24 Heures du Mans ce qui me rend vraiment fier. Notre "petite" équipe a battu Porsche dans la catégorie reine. Il y avait trois 963 officielles et une voiture privée. C’est vraiment incroyable pour une structure comme la nôtre. Je suis vraiment content, et nous espérons pouvoir continuer. »

 

S’il y en a un qui espère bien revenir au Mans avec Glickenhaus, c’est Franck Mailleux. Le Breton, qui a terminé huit de ses neuf participations au Mans dans le top 10 de sa catégorie, dresse un bilan plus mitigé : « Nous n’avons pas eu une course aussi propre que nous aurions souhaité. Dès que l’on sort de la routine, on trouve la course longue. Nous avons rapidement rencontré un souci sur une roue qui n’était pas serrée. Ensuite, nous avions des pressions trop basses, d’où une pénalité qui a eu pour conséquence de nous faire sortir du bon rythme. Ce n’est pas la course que nous devions faire. J’ai un souvenir différent de l’année passée car nous avons un déficit en performance. Cette course d’attente n’était pas la plus excitante. »

 

Sans les soucis, la #709 aurait-elle pu être plus haute dans la hiérarchie ? « Le résultat final n’aurait pas pu être beaucoup mieux mais nous aurions pu être plus proches », retient Mailleux. « Je ne regarde pas la 6e ou 7e place, mais bien les tours qui nous séparent de la tête. On savait que nous ne pourrions pas jouer devant. »

 

Comme ses collègues pilotes, Franck Mailleux a fait connaissance avec les nouvelles règles en piste : « C’est un peu trop long, je pense qu’il faut utiliser au maximum les slow zones car cela permet à la course de se poursuivre. Le safety-car est bien si on veut du spectacle et des voitures dans le même tour, mais je ne pense pas que ce soit l’esprit de la course européenne, mais plutôt américaine. Neutraliser une seule partie de la piste a du sens. »

 

 

 

 

Commentaires (10)

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Surgères

15 juin. 2023 • 10:47

Bravo à eux et à Pipo Moteurs !

vvf36

15 juin. 2023 • 11:12

Bravo à tous les membres de cette équipe.

CYRP

15 juin. 2023 • 12:06

Eh oui, 1er moteur français classé: le moteur Pipo de la Glickenhaus...
voilà, voilà...
trois prestations de rang maîtrisées sérieusement, sans pipeau, avec la fidélité aux pilotes, prestations qui auraient mérité un peu plus de considération sur le plan de la BOP: Bop Bop BOF...
Chapeau ... bas!

Cabrelbeuk

15 juin. 2023 • 13:13

J'apprécie Glick mais BoP ou pas quand tu touches pas ta voiture pendant 8 mois, à un moment faut pas espérer des miracles.

La BoP est pas une baguette magique.

En attendant bravo à l'équipe et aux pilotes, et quand bien même je suis critique envers l'abscence total de roulage et développement j'applaudis tout de même le projet et le rêve qu'il porte.

dmeyers

15 juin. 2023 • 14:00

Chapeau Mr Glickenhaus, vraiment dommage que des partenaires financiers ne soient pas venu aider ce projet, l'an dernier après une première année déjà prometteuse je suis persuadé qu'il y avait qq chose faire, et pas que au Mans, sur l'ensemble du championnat. il est à craindre qu'il soit maintenant trop tard, avons nous même la certitude que l'auto engagée en WEC va finir la saison ?