Alessandro Pier Guidi (Ferrari) : « Confiants sur notre rythme pour rester en tête »

Comme Porsche en 1976 et 1977, comme Audi en 2012, Ferrari a mis un point d'honneur à remporter la même année les 24 Heures du Nürburgring et les 24 Heures du Mans au général.

Un rare doublé où à chaque fois, la voiture italienne s'est montrée la plus véloce sur le double tour d'horloge, tant la 296 GT3 que la 499P.

Aligné sur la n°51, Alessandro Pier Guidi a été l'une des chevilles ouvrières de cette première victoire au général pour son retour depuis 1973 (pour un engagement officiel). Pourtant l'Italien est passé par toutes les émotions durant la course.

Auteur d'une rare erreur à la première chicane des Hunaudières durant la nuit, le Transalpin a été aussi celui qui a mis le dernier coup de collier pour ramener la Ferrari n°51 aux avant-postes.

« J’ai attaqué autant que je pouvais pour créer cet écart, analyse Pier Guidi après course sur ce retour aux avant-postes. Parfois vous avez de la chance sur le trafic, parfois non. Cela dépend de là où vous le rencontrez. Si c’est au début des virages Porsche, vous pouvez perdre 3 ou 4 secondes sur un tour. Sur un relais, vous perdre quelques secondes, sur un autre, vous en gagnez. Mais nous avons eu un peu plus de rythme au matin. Quand vous en arrivez (à revenir après la sortie de piste) oui, vous pensez à l’emporter. Le problème est que dans la nuit, vous pouvez être rapides, mais il reste encore tellement d’heures. Y penser oui, pouvoir le faire ... En termes de rythme, au départ, nous savions que nous pouvions être dans le coup, mais rejoindre l’arrivée sans encombres ... Sur ces 24 heures, pour gagner, il faut être parfait, ou presque parfait. Un petit problème peut tout gâcher. »

Coeur rouge

Revenu dans la lutte pour la victoire, Pier Guidi a su se montrer à la hauteur du challenge posé par la Toyota n°8. Avec Brendon Hartley, l'Hypercar japonaise a un temps réduit l'écart sur la Ferrari de pointe avant que Ryo Hirakawa ne commette une erreur rédhibitoire au freinage d'Arnage. 

«  A cet instant, ils étaient un peu plus rapides que nous, dans les conditions chaudes, avoue Pier Guidi. Mais nous avons eu une bonne stratégie sur le plan pneus, avec beaucoup de trains restants jusqu’à la fin. La pluie a fait partie du jeu, mais aussi gérer la nuit et rester longtemps sur le même train de pneus pour en garder pour la fin. La dernière heure aurait ainsi pu être plus compliquée, mais nous étions confiants sur notre rythme pour rester en tête. »

Le succès d'Alessandro Pier Guidi avec James Calado, accompagnés d'Antonio Giovinazzi, tamponne une nouvelle page de l'histoire commune entre le tandem italo-anglais et la firme italienne.

« J’ai commencé chez Ferrari avec lui, et j’ai gagné avec lui, rappelle le désormais vainqueur du Mans au général et en GTE Pro. Nous nous connaissons bien, et notre relation est super, dans la voiture et en dehors. Cette relation est un élément essentiel dans la victoire. C’est très important. En tant qu’Italien, je suis ravi de piloter pour cette marque qu’est Ferrari. Et avoir réussi à marquer un peu l’histoire de la marque est incroyable. »