Ferrari AF Corse remporte l'édition du centenaire des 24H du Mans
Pour cette édition du centenaire des 24 Heures du Mans, il fallait une course dont tout le monde se souviendrait longtemps. Sur ce plan, la mission est remplie et le public a bien fait de faire le déplacement sur une 91e édition à guichets fermés. Entre une météo capricieuse et une nouvelle procédure de neutralisation, le spectacle a été au rendez-vous.
Nous y reviendrons ultérieurement mais il y a à redire sur les nouvelles règles et les slow zones. Dans les deux cas, les pilotes ont été plutôt négatifs. Toyota et Ferrari, les deux marques handicapées par la nouvelle BOP avant Le Mans, à savoir +37 kg pour la Toyota et +24 kg pour la Ferrari. Sur la piste, les stratégies pneumatiques différentes ont tourné à l'avantage des Italiens le dimanche.
Toyota Gazoo Racing a pourtant tout donné mais cela n'aura pas suffi à ramener le grand trophée à Cologne. Les Japonais ont même eu une belle frayeur quand Hirakawa est sorti de la piste à Arnage. On attendait plutôt le rapide Seb Buemi pour le final mais on a fait le choix du seul japonais de l'équipage pour terminer.
Pour son retour au Mans dans la catégorie reine après plusieurs décennies d'absence, Ferrari n'a pas tardé à imposer sa 499P, plus précisément la #51 de Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi. Le compte de Ferrari passe à 10 victoires. Les deux Ferrari 499P sont à l'arrivée dans le top 5.
La Toyota #8 de Buemi, Kobayashi et Hartley doit se contenter de la 2e place. La dernière marche du podium revient à la Cadillac de Bamber, Lynn et Westbrook. Trois marques différentes dans le tiercé de tête et on peut en mettre deux autres à l'honneur.

A l'entame de la nuit, Cadillac, Toyota, Peugeot, Porsche et Ferrari ont pris la tête à un moment ou à un autre à la faveur des arrêts des uns et des autres. Les nouvelles procédures ne resteront pas dans les annales, ni l'utilisation des slow zones. C'est d'ailleurs ce qui a causé l'abandon de la Toyota #7 de Kobayashi dans la 8e heure. Le Japonais, qui revenait pour la 2e place, a été heurté à l'arrière par deux autres autos dans une slow zone. Tous les espoirs du constructeur japonais ont reposé sur les épaules de la #8 de Buemi, Hirakawa et Hartley qui a connu quelques petites alertes : un réglage de volant, une crevaison et un changement de capot avant. Pour le reste, RAS pour une auto partie en soft quand les Ferrari étaient en medium.

Avec trois Cadillac V-Series.R au départ, la marque américaine pouvait nourrir de grandes ambitions. La #311 de Action Express Racing a réduit les envies de victoire à deux autos. La #3 de Bourdais, van der Zande et Dixon a connu elle aussi son lot de pépins sur la piste pour terminer au pied du podium, derrière la #2 de Bamber, Lynn et Westbrook, auteure d'une course sage sans souci majeur.

Dans le camp Peugeot, on a de quoi avoir le sourire après un début de saison WEC compliqué. Les deux 9X8 ont été fiables en menant la course. La plus grosse alerte a été une sortie de Gustavo Menezes, qui menait à minuit, à la première chicane des Hunaudières. La #94 s'est ensuite arrêté une vingtaine de minutes dimanche matin histoire de contrôler les températures. La #93 a pris le relais pour terminer au 8e rang. Une chose est sûre, il y a de quoi être fier chez Peugeot car jamais les 9X8 n'avaient été autant à la fête depuis Monza 2022, même si la #94 a terminé très loin.

Déception chez Porsche avec en ligne de mire une 5e place pour Makowiecki, Christensen et Cameron au volant de la #5. Malheureusement, la Porsche a été rentrée dans son stand à moins de 30 minutes du damier pour finalement terminer au 9e rang. Du côté de la #6 de Estre, Vanthoor et Lotterer, doit se contenter d'une anecdotique 22e place après des sorties et un souci de refroidissement. Quant à la #75, elle a abandonné en début de nuit (pression d'huile). Guère plus de chance pour Hertz Team Jota qui a abdiqué sur sortie de piste.

Avec deux 007 LMH dans le top 5 des 24 Heures du Mans 2022, dont une sur le podium, le constructeur américain restait sur une belle performance en Sarthe. Le dimanche matin a causé des sueurs froides à l'écurie de Jim Glickenhaus et deux sorties au même endroit pour la #708 et la #709. Les deux 007 LMH terminent 6e et 7e. Six Glickenhaus au départ depuis 2021, six à l'arrivée.

Quelle prestation fallait-il attendre de la Vanwall Vandervell 680 pour ses débuts aux 24H du Mans ? Clairement, il n’était pas question de jouer la victoire. La #4 de Tom Dillmann et Esteban Guerrieri, qui voyait le renfort de Tristan Vautier en remplacement de Jacques Villeneuve, avait pour mission de voir le damier. L’objectif n’a pas été atteint avec un abandon dimanche matin consécutif d’un problème moteur alors que Vautier était au volant. La seule satisfaction sera d’avoir bouclé deux tours de plus qu’en 2019 avec l'ENSO, à savoir 165 boucles.
Sur les 16 prototypes Hypercar au départ, 4 n'ont pas vu le damier.
Le classement de la course est ICI
Commentaires (14)
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Beb
11 juin. 2023 • 22:23
Déjà une édition qui de part les conditions météo et de part le plateau qui a été loin d'être soporifique.
Je mettrai pas dans ce qui a avantagé cette superbe édition cette safety car antisportive et moisie qu'il fait de suite mettre dans les poubelles des fausses bonnes idées.
Content que Ferrari gagne, ils l'ont mérité avec une voiture techniquement très raffinée.
Mais paradoxalement les plus floués par la SC n'ont pas été Toyota.
Non, et c'est une surprise pour moi aussi, c'est la 94 qui a été le plus perturbée par les SC. Oui surprise car autant on pouvait savoir que ce concept bizarre était à l'aise sous la pluie (cf une séance à spa, seule séance où elle voyait le jour)). Autant la voir suivre les autres en medium au départ m'a surpris. Je ne me faisais aucune illusion avant le départ et me provoyais une désillusion. je me suis pris à rêver en me couchant à 1H à une victoire. Bon après la suite n'a pas été du même tonneau... Et puis les ennuis qui sont arrivés bien plus tard que prévu ne m'ont pas fait regretter la sortie de Mennezes et le coup de gaz de trop de vergne...
Sinon des questions se posent (et sont posées mine de rien par cadillac et Peugeot par l'intermède de Bourdais et Vergne) :
Comment on explique qu'à iso trainée théorique et à iso puissance régulée et à iso accélération juqu'à 250 ensuite on ait 2 constructeurs dont les Hypercar accélèrent beaucoup plus fort ? Et ce plus particulièrement en qualifs.
Astuce aéro du genre décrochage du fond plat ou des ailerons ?
Xa
11 juin. 2023 • 23:22
Un résultat historique pour Ferrari, pour Toyota peut être la fin d un cycle, et pour Porsche ... Rdv l annee prochaine.
Mon bravo aux Américains de GM pour construire des autos grand spectacle, cadillac, corvette ou camaro.
Et Bravo EI pour les articles, live textes et vidéo ?
Adrien72
12 juin. 2023 • 13:15
dom.larue@wanadoo.fr
13 juin. 2023 • 7:02
Ne pas oublié que la 51 a fait aussi son bac gravier et reviens ds le jeu avec un safety
Le résultat aurait été sans doute différent avec l ancien système safety car …