Bertrand Baguette : «  Pas là où on voulait être  »

Quel bilan tirez-vous de ces deux premières courses de la saison ? 

Nous ne sommes pas du tout là où on voulait être. Honnêtement, à Okayama, je crois qu'on a sauvé les meubles, par rapport aux conditions difficiles que l’on a eu durant la course, où ça alternait entre le sec et la pluie, le sec et la pluie. Je me suis bien amusé en course. Notre rythme de course n'était pas exceptionnel, mais on a réussi quand même à terminer sixièmes. 

Ici, ça a été clairement désastreux. On était l'une des voitures les plus lentes en piste. On ne sait pas trop pourquoi. Il faut vraiment qu'on travaille dur avant Suzuka, qu'on analyse les données, qu'on regarde et qu'on trouve ce qui ne va pas, parce que ce n'est pas du tout une performance digne de notre statut de champion. On ne comprend pas trop ce qui se passe. 

Les Nissan de façon générale ont été en retrait ici ? 

Oui, mais plus particulièrement nous. Les autres Nissan étaient assez lourdes. Nous étions plus légers, comme la Z Yokohama (NDA : Kondo Racing) qui marchait plus fort. L'année passée on était devant eux ici à Fuji. Aujourd’hui, quand on regarde les temps au tour, on ne parle pas de trois ou quatre dixièmes, on parle de beaucoup plus. Les écarts étaient énormes, il faut comprendre pourquoi et trouver la solution. 

Avec deux courses de recul, quel est votre ressenti sur l’utilisation du nouveau carburant synthétique ? 

Je pense que les écarts entre les différentes voitures, les différents moteurs sont sensiblement pareils qu'avant. Je ne pense pas qu'il y ait un constructeur avec un avantage par rapport à un autre. Si on considère le setup et les charges sur les voitures, il y en a certains qui sont plus vite en ligne droite à certaines courses et d'autres qui sont plus vite ailleurs. Si on peut être un peu meilleur avec la planète, tant mieux, ça me convient. 

Quel est le ressenti du pilote au niveau du moteur ? 

A bas régime c’est parfois c'est un peu plus compliqué, il y a un peu moins de puissance, mais on voit que les temps autour sont quand même sensiblement identiques. Il y a une petite différence de ressenti au niveau pilotage mais ce n’est pas énorme. 

Il y a en ce moment un débat sur le préchauffage des pneus en WEC. En Super GT, les pneus ne sont pas préchauffés. Quelle est votre perspective sur cette question ? 

En Super GT on a des pneus qui évoluent sur chaque course, il n'y a pas de règles au niveau des pneus. Il n'y a pas de couverture ou d’armoire chauffante mais on adapte la gomme par rapport à chaque course, on regarde la météo un petit peu avant, on sait s’il va faire chaud ou pas et on ne va pas amener des pneus prévus pour une température de 35°C sur une course où il va faire 10°C. 

D'après ce que j'ai entendu, dans le règlement en WEC les spécifications sont choisies pour toute la saison. Clairement, c'est extrêmement compliqué pour un manufacturier de faire un pneu qui marche aussi bien à 35°C que quand il fait 4°C. 

Je crois que c'est une décision louable de dire qu’on interdit les couvertures chauffantes, mais il faut laisser aux manufacturiers de pneus la latitude d'adapter leurs pneus aux conditions. Je ne sais pas tout, c'est mon avis personnel, mais il paraît clair que si Michelin a prévu des pneus qui doivent aussi bien marcher à Bahrein qu’à Spa Francorchamps, pour les mettre en température à Spa- Francorchamps, c'est plus compliqué que les mettre en température à Bahrein. 

Donc je pense que c’est au WEC d'adapter ce règlement et de permettre aux manufacturiers de pneus de tenter de rendre la vie des teams un peu plus facile, en adaptant les pneus à la température. 

Pour nous ici ça se fait très bien, il n'y a pas de souci, on voit rarement des pilotes faire des tête-à-queue à cause des pneus, donc c'est tout à fait possible de le faire.