Daniil Kvyat (Lamborghini / Prema) : « Nous nous sommes rencontrés au bon moment »

Avez-vous parlé avec l'association Lamborghini / Prema / Iron Lynx avant même de commencer cette saison 2023 du WEC en LMP2 ?

Oui. C'est fait depuis un moment, mais nous voulions l'annoncer ici (à Portimao. Ndlr).

Devenir un pilote officiel d'Hypercar était-il l'objectif lorsque vous avez signé l'an passé avec G-Drive, pour un programme qui n'a hélas pas abouti ?

Lorsque vous vous attaquez au LMP2, l'objectif suivant est d'intégrer la catégorie reine, en l'occurence l'Hypercar. C'était l'objectif depuis le début. Lamborghini recherchait un pilote rapide et expérimenté, nous nous sommes donc rencontrés au bon moment. Le timing était parfait et tout a fonctionné. Les négociations ont été très faciles.

Étiez-vous déjà en contact avec Lamborghini lorsque vous avez signé votre contrat avec G-Drive l'année dernière ?

Non, car le programme de Lamborghini n'en était qu'à ses balbutiements. J'étais en contact avec d'autres constructeurs, mais il est inutile d'entrer dans les détails maintenant, c'est du passé.

Qu'est-ce qui vous attire dans les courses d'Endurance ?

C'est l'une des meilleurs championnats au monde. Plus encore ce moment, avec le nombre de constructeurs automobiles qui arrivent. Sept, huit, neuf, quelque chose comme ça... C'est donc un championnat extrêmement attrayant, le le plus attrayant après la F1.

Avez-vous apprécié l'expérience jusque-là ?

Ma première course à Sebring a été très agréable. Nous nous sommes battus pour la victoire pendant toute la course, puis avons terminé sur le podium. L'équipe a fait un excellent travail. Nous pouvons nous appuyer sur un groupe de personnes très professionnelles. J'ai vraiment apprécié. Cela faisait un moment... Je n'ai pas beaucoup couru ces derniers temps, alors c'était super de retrouver le chemin de la lutte pour la gagne et de renouer avec le podium. C'était vraiment cool.

Le fait de devoir partager les réglages et de faire des compromis ne vous a pas gêné ?

C'est comme ça ici. Mais à la fin, vous montez dans la voiture et vous essayez de rouler aussi vite que possible. Cela ne change pas grand-chose, même si le fait que nous soyons une équipe est différent. Je n'ai jamais vécu cela, mais c'est cool. Et nous avons un très bon trio (avec Doriane Pin et Mirko Bortolotti. Ndlr). Nous nous comprenons très bien et cela a été très prolifique jusqu'à présent.

Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez repris la compétition ?

Pour moi, il s'agissait simplement de faire mon travail. Mais oui, c'est sûr, après la course, j'ai ressenti un grand soulagement. J'ai couru en Nascar à Charlotte et j'ai fait une très bonne course. Ce fut un sentiment très agréable aussi, mais c'était juste une 15e place. Ce qui est très honorable pour de la Nascar, mais ici, nous nous battons pour la victoire, nous sommes dans la course.

Avez-vous déjà passé beaucoup de temps dans le simulateur ?

Pas beaucoup, mais nous allons bientôt commencer.

En F1, le développement se fait en amont. Le développement d'une voiture est-il quelque chose que vous aimez ?

Il est très important d'être impliqué dès le début, car c'est la voiture que nous allons conduire l'année prochaine en course. Et pouvoir y apporter sa propre contribution, essayer d'adapter la voiture le mieux possible aux pilotes... Je pense qu'il est très important d'avoir un maximum d'influence dès le début.

Aurez-vous l'occasion de tester la Lamborghini Huracan GT3 ?

Je l'ai déjà testée à Sebring. Je ne sais pas, mais mon programme est flexible.

NIO vous a demandé de participer au rookie test en Formule E. Est-ce un championnat qui vous intéresse ?

Qui sait ? Peut-être. Pour l'instant, c'est un peu trop tôt. Mais s'il n'y a pas de conflit de dates (avec son programme Lamborghini. Ndlr), bien sûr. Je n'ai pas beaucoup couru ces derniers temps, alors j'ai faim. Je veux courir autant que possible, je veux gagner autant que possible.

Avez-vous tiré un trait sur la Formule 1 après 2020 ? Avez-vous cherché d'autres opportunités ?

Soyons honnêtes : la F1 est le summum du sport automobile. J'ai été pilote de réserve Alpine pendant un certain temps et j'ai été en contact avec d'autres teams pour des baquets. Mais cela n'a pas fonctionné. J'ai ensuite discuté avec beaucoup de gens, dans divers championnats. Mais il faut toujours voir où se trouve la meilleure opportunité, où l'on est le plus désiré et ce qui a le plus de sens. Et le timing est très important. J'ai traversé des périodes difficiles et, pour être honnête, je n'étais pas loin d'envisager de mettre un terme à ma carrière... avant finalement d'être ici aujourd'hui, dans une situation plutôt sympathique. Je suis donc très reconnaissant à Lamborghini de croire en moi.

Avez-vous vraiment pensé à prendre votre retraite ?

À un moment donné, rien ne se présentait vraiment, alors vous avez ce genre de pensées. Mais en fin de compte, on se donne une dernière chance et ça a marché.