Dans les pas de Mirko Bortolotti (Partie 1)

Tout sourire, Mirko Bortolotti nous rejoint dans la foulée du briefing des pilotes en ce mardi, veille des premiers roulages au Mans. Une constante pour le pilote italien mais facilement imaginable en cette après-midi. Car si les courses de 24 heures, Mirko Bortolotti les connaît bien dans ses programmes GT avec Lamborghini, cette semaine, c’est dans la peau d’un rookie qu’il se présente aux 24 Heures du Mans.

Engagé sur l’une des Oreca 07 LM P2 de l’armada du Team WRT, Bortolotti retrouve un environnement toutefois connu lors de son bref passage en tant que pilote officiel Audi en 2020. De quoi lui offrir un élément de stabilité dans ce qui constitue une totale découverte, du circuit à la voiture. Mais qui ne serait pas ravi de débuter sur le double tour d’horloge manceau.

« Chacun a son sentiment, mais dès que vous mettez un pied dans le paddock ici, vous sentez cette atmosphère spéciale, confirme l’Italien à Endurance-Info. C’est incroyable, et vraiment une chance d’être ici avec WRT en LM P2. Après deux années difficiles du fait de la pandémie, non seulement pour les 24 Heures du Mans mais pour le sport automobile en général, c’est super de retrouver ce feeling. C’est aussi bien de revoir les fans dans le paddock et autour de la piste. »

Passé par la monoplace dans ses jeunes années, avec notamment le titre FIA Formula Two 2011, Mirko va retrouver une auto possédant bien plus d’aéro que les GT3, un paramètre qu’il a pu appréhender dès la Journée Test, mais pas autant que souhaité.

« Il était simplement question d’apprendre la piste et d’accumuler les tours, ce que je n’ai pas pu réaliser comme nous l’attendions, car nous avons eu un souci technique et nous avons dû stopper pour environ 2h30 dans le box. Nous avons donc perdu beaucoup de temps de piste, ce qui est dommage, car chaque tour est important dans cette phase de la semaine.

Cela aurait pu nous aider à être plus rapide. Ce n’est pas idéal, mais les tours que j’ai réalisés étaient plutôt bons. Je me suis concentré à apprendre la piste, et à m’habituer à la voiture. J’avais déjà pu réaliser deux journées d’essais auparavant avec l’équipe. C’est un premier pas positif, et j’attends avec impatience les premiers essais libres. »

Semaine d’importance

Parmi les données essentielles de la semaine mancelle, la gestion du trafic constituera à n’en point douter un point d’attention particulier pour le pilote WRT. Une gymnastique toujours particulière d’autant plus dans un peloton où il lui faudra gérer Hypercars et GTE.

« J’ai déjà eu des courses en GT où j’ai été dans la classe la plus rapide, mais aussi la plus lente, commente Mirko Bortolotti. Je suis assez habitué, mais ici la voiture n’est plus la même. C’est intéressant de voir que l’écart de vitesse est assez différent de ce à quoi je m’attendais avec les GTE. Je pensais que ce serait plus important. Elles sont très rapides.

C’est parfois piégeux dans les zones de freinage car on peut avoir le sentiment qu’elles peuvent freiner très tard du fait de leurs pneus. Cette gestion sera évidemment un élément important de la semaine. Pour cela, la Journée Test a été primordiale, car j’ai pu me focaliser sur ce point avec l’environnement de la LM P2. A partir de demain, nous allons pouvoir nous concentrer sur d’autres choses. »

Et ainsi se forger une expérience qui pourrait lui servir dans un avenir proche. Le pilote de 32 ans, fait en effet partie du giron Lamborghini, et demeure l’élement central de l’engagement de Sant’Agata Bolognese en GT3, tant en Fanatec GT World Challenge Europe qu’en DTM avec Emil Frey. Champion Endurance Cup en 2017, le natif de Trente est considéré comme l’un des plus rapides pilotes du plateau, affichant un tableau de chasse en qualifications dont peu peuvent se targuer.

De quoi en faire un logique favori pour viser une place dans le nouveau programme LMDh (avec le soutien de Ligier) récemment annoncé par les troupes de Giorgio Sanna.

« C’est fantastique que cela arrive, confesse Bortolotti. C’est incroyable pour la marque et c’est une étape logique à franchir après tout ce que Lamborghini a fait de bien jusqu’à présent, notamment en GT3. J’attends avec impatience le futur. »

Un tel avenir ne peut que donner le sourire, mais Mirko reste focalisé sur le futur immédiat. « En ce qui me concerne, pour le moment, je ne peux que me concentrer sur 2022 sur mes programmes en GT et en DTM où nous sommes performants, mais aussi me concentrer sur les 24 Heures du Mans. »