Earl Bamber (Ganassi Racing) : "Chip allait probablement me virer lundi"

Cinquième du Petit Le Mans pour ses débuts en Cadillac DPi-V.R chez Ganassi Racing, Earl Bamber a pris la 6e place des 24 Heures de Daytona avant de remporter les 12 Heures de Sebring le week-end dernier. Le Néo-Zélandais, ancien pilote Porsche, a vite trouvé sa place en DPi. Les 12H de Sebring auraient tout de même pu s'arrêter bien avant le damier pour Earl Bamber, Alex Lynn et Neel Jani. Le pilote Ganassi n'a pas ménagé ses efforts pour remonter en tête de course.

Avec un peu de recul, que retenez-vous de cette course à Sebring ?

« Elle a été très mouvementée. Je pense que dès que les voitures ont été descendues du camion, nous savions que la #01 et la #02 seraient fortes. Le test bouclé à Sebring avait été productif. En tant qu’équipe, nous avions l’impression d’avoir une très bonne vitesse à Daytona, mais nous n’avons pas pu montrer tout notre potentiel. Nous étions vraiment impatients d’essayer de montrer ce que nous avions à Sebring. Nous sommes partis P4, et je pense que du côté de la #02, nous sommes encore en train d’apprendre. Même si j’ai fait de l’IMSA pendant un certain temps, le style de course GTLM et DPi est très différent. Danielle (Shepherd, l’ingénieure de la #02) a fait un excellent travail en nous permettant de gagner quelques positions. Je me souviens qu’à l’issue de mon premier relais, je lui ai dit que si elle parvenait à nous mettre en tête ou près de la tête, nous arriverions à nous échapper, et elle a réussi à le faire dans mon deuxième relais où j’ai réussi à créer un bon écart. Alex est parvenu à maintenir cet écart, mais je l’ai perdu suite à un drive through en fin de relais avant de revenir en tête. Je pense que ça a donné à Chip, Danielle et tout le monde trois crises cardiaques de plus que ce dont ils avaient besoin. Sans la bonne voiture de Chip Ganassi Racing et de Cadillac avec laquelle nous sommes arrivés, il n’aurait pas été aussi facile de se remettre de ces erreurs. Nous avons une équipe pour aller de l’avant. Pour moi, gagner à Sebring est énorme. Je voulais cocher cette course et ce n’est pas souvent que vous avez cette opportunité avec une si bonne voiture. »

Danielle a une part importante dans la victoire ?

« Si vous n’avez pas les meilleures personnes derrière vous, les meilleurs ingénieurs, la meilleure équipe, alors vous ne pouvez pas non plus gagner la course. Vous avez besoin que tout aille de pair. Je crois vraiment que nous avons l’une des meilleures personnes du paddock avec Danielle au chronomètre. Je me souviens que notre premier test était à Atlanta en octobre dernier et c’était le moment où ils ont décidé de faire le programme avec Alex. Danielle était là au chrono et je me souviens que l’équipe a demandé : ‘Qu’en pensez-vous ?’ J’ai répondu : ‘Nous devons l’avoir’. J’y ai cru dès le premier jour. Nous venions juste de commencer à travailler ensemble et je la dérangeais à toute heure de la journée avec des appels et des questions très aléatoires. »

Vous avez failli tout perdre avec une collision…

« Je suis sorti des stands et je savais que l’écart était d’environ 25 secondes. En réalité, j’étais assez calme et tranquille. J’ai entendu le spotter dire qu’une LMP3 venait de sortir devant moi. Les LMP3 freinent très tôt et je suis passé à l’intérieur tranquillement, mais le pilote a freiné très, très tard. Je savais que j’allais être appelé pour une pénalité car c’était de ma faute. Donc, je savais ce qui allait arriver et je savais déjà que nous allions sortir 3 ou 4 secondes derrière. Je savais que nous avions le meilleur rythme, alors j’ai gardé la tête froide et j’ai essayé de rattraper mon retard. J’ai dû gérer l’essence pour m’assurer que nous ne brûlions pas trop de carburant en rattrapant le retard. »

Vous avez eu un autre contact par la suite…

« J’ai rattrapé Westbrook et j’ai dit à la radio ‘allons gagner cette course’. Deux virages plus tard, j’ai eu un contact avec une Ferrari, ce que je ne pouvais pas croire. Nous avons eu de la chance de ne pas avoir de crevaison. Puis, j’ai pensé que si je ne ramenais pas cette voiture à la maison, Chip allait probablement me virer lundi alors que nous avions une voiture très forte. Je suis revenu sur Westy assez rapidement et je l’ai dépassé lorsqu’il s’est embrouillé dans le trafic. Pour être honnête, c’est l’un des gars les plus justes que vous pouvez avoir dans tout le paddock IMSA. J’ai roulé contre lui durant plusieurs années en GTM, et s’il y a une personne avec laquelle vous pouvez avoir un combat dur et juste, c’est quelqu’un comme Westy. »