Thierry Bouvet (ACO) sur la catégorie Hypercar : "Il n'y a pas de non-dit"
Entre l'IMSA et l'ACO, les relations sont au beau fixe. La catégorie Hypercar, qui prend le nom de GTP de l'autre côté de l'Atlantique, a rapproché les deux entités au point d'avoir des autos qui peuvent gagner aussi bien les 24 Heures de Daytona que les 24 Heures du Mans sans modification. Ce qu'on pensait impossible il y a encore quelques années est devenu réalité. Cette association se traduira dès l'année prochaine par des prototypes communs à l'IMSA et au WEC.
Le Super Sebring, qui réunit les deux championnats sur un même meeting, est l'occasion pour les différents acteurs de participer à un TWG (Technical Working Group) que l'on peut qualifier de groupe de travail. Six heures de réunion et 21 personnes réunies autour de la table pour échanger sur le futur.
En fin de journée, les journalistes étaient conviés à discuter avec les différents intervenants : ACO, IMSA, Bosch, Williams, Xtrac.
Du côté de l'ACO, Thierry Bouvet, directeur technique, se félicite de la relation entre tous les participants qui tirent tous dans le même sens. "Tout le monde a les mêmes envies et les mêmes attentes", a déclaré Thierry Bouvet à Endurance-Info. "C'est peut-être pour cela que ça fonctionne. Il n'y a pas de non-dit, on avance tous ensemble."
"La sensation est agréable", poursuit le directeur technique. "Compte tenu de la situation sanitaire, nous avons fait beaucoup de visio et je pense que le Covid-19 a rapproché les gens. Sur chaque réunion, tout le monde est content de se voir. Le Covid-19 a changé les choses car ce qui semblait impossible avant est justement devenu possible."
Après l'annonce faite juste avant le début de la pandémie aux 24 Heures de Daytona 2020, les choses auraient pu capoter. L'objectif était d'être prêt pour les 24 Heures de Daytona 2023 et le planning sera respecté.
On parlera de GTP en IMSA et de Hypercar en WEC. Avoir deux noms pour une seule catégorie peut sembler étrange au premier abord quand on parle de convergence, mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.
"Il faut bien faire comprendre qu'il y a une seule catégorie", précise Thierry Bouvet. "Au sein de cette catégorie se trouvent deux plateformes avec LMH et LMDh. La philosophie des deux est différente. Le LMDh est un cran plus fermé." Les marques présentes en LMH construisent leurs propres châssis, contrairement au LMDh où il faut partir d'un des quatre fabricants homologués (Dallara, Ligier, Multimatic, ORECA).
La catégorie reine de l'endurance voit la mise en place d'une Balance de Performance. Le législateur va devoir étalonner des prototypes qui utilisent différentes technologies. Quand on sait que la BOP reste un jeu de poker menteur entre les constructeurs, faut-il y voir là un sujet qui pourrait vite devenir politique ?
Thierry Bouvet se veut rassurant sur la présence d'une Balance de Performance dans la catégorie reine avec des constructeurs qui savent jouer : "Tout le monde a besoin de savoir qu'il peut gagner. Le règlement LMP1 contrôlait bien plus la conception avec des "boîtes" pour la partie l'aéro. Avec la catégorie Hypercar, des largesses sont données dans le règlement et c'est plutôt la sortie qui est contrôlée. Il y a clairement de l'intérêt pour les deux plateformes de la catégorie Hypercar. L'Endurance a réussi à remonter la pente."
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