Stéphane Ratel : "Laisser un héritage à nos enfants"
On ne vous apprendra rien en vous disant que le sport automobile demande de consommer du carburant et de changer des pneumatiques. L'écologie prend au fil du temps une part de plus en plus importante dans la vie de tous les jours et le sport auto n'y échappe pas. Les différents promoteurs mettent en place des actions en faveur de l'écologie. Stéphane Ratel s'est exprimé sur le sujet.
Qu’est-ce qui vous a décidé à travailler sur une stratégie de durabilité chez SRO ?
« Une expérience de près de trois décennies à la pointe d’un secteur en constante évolution nous a permis de nous établir fièrement comme le leader mondial des courses GT. Assumer ce rôle de leader avec tout son poids impliquait d’être conscient des conséquences environnementales de nos opérations mondiales. Cette prise de conscience, ainsi que le fait d’avoir vu la nature revenir en beauté dans les villes sous toutes ses formes pendant l’année de la pandémie 2020, ont été déterminants dans ma volonté d’améliorer l’environnement. La motivation supplémentaire pour résoudre le problème du CO2 a été la volonté de SRO d’établir une collaboration avec des partenaires dont la sauvegarde de l’environnement est une priorité. »
« Néanmoins, gérer notre activité en tenant compte de son impact sur l’environnement nécessitait du temps et des investissements financiers importants. C'est devenu réalisable ces dernières années grâce aux différentes avancées technologiques qui ont permis de réduire les divers coûts de production. Le temps était la dernière pièce manquante du puzzle, et en 2020, nous avons décidé que le moment était venu de commencer à travailler sur notre stratégie de durabilité et de notre part pour l’environnement, mais aussi de l’avenir du sport automobile, des prochaines générations et de la planète. »
Que faites-vous personnellement dans votre vie quotidienne pour l’environnement ?
« J’ai un mode de vie très actif qui m’oblige à voyager fréquemment pour des raisons professionnelles, mais aussi personnelles, dont j’essaie de compenser l’impact en finançant des programmes de vols responsables. La réalité est qu’à l’heure actuelle, la plupart des actions de notre vie quotidienne sont inextricablement liées à la création de carbone, c’est pourquoi je suis favorable à l’engagement de programmes de compensations de carbone vérifiés par des normes internationales. Etant quelqu’un de pragmatique, j’ai toujours été contre le consumérisme inutile et le gaspillage des ressources d’une manière inefficace qui nuit à l’environnement. »
Concrètement, quelles actions vont être prises par SRO cette année ?
« Nos deux principaux objectifs en 2022 sont l’absence de déchets plastiques dans les paddocks et l’utilisation de matériel promotionnel durable pour tous nos événements. Nous avons interdit l’utilisation de plastique à usage unique et avons recherché des alternatives recyclables pour tous les matériaux liés aux événements que nous organisons. Nous essayons également d’encourager les déplacements écologiques vers les événements et nous utiliserons de l’énergie verte sur les circuits, lorsque cela sera possible. Cette année, nous allons continuer à compenser nos émissions de carbone résiduelles en soutenant un système écologique vital de forêt tropicale en Indonésie. Les crédits carbone investis compensent l’empreinte carbone de SRO, ainsi que celle de nos concurrents. Notre évaluation de l’empreinte carbone a mis en évidence l’empreinte de nos concurrents comme étant le plus grand contributeur à nos émissions. »
Quel est votre principal message à faire passer ?
« Avant tout, c’est la bonne chose à faire. Il s’agit de laisser un héritage à nos enfants. Il s’agit également de la pertinence future de notre sport, nous devons donc nous assurer que le sport automobile reste l’un des sports les plus attrayants et qu’il a sa place dans notre monde. Nous ne pouvons pas nier que notre sport est un sport de passionné, et tant que les gens seront passionnés, ils continueront à s’engager. C’est donc à nous de faire de notre mieux pour montrer l’exemple et fournir des conseils pour un avenir durable des sports mécaniques. Je crois qu’en travaillant ensemble, nous pouvons protéger l’avenir de ce que nous aimons et garder l’esprit des sports motorisés bien en place. »
Où voyez-vous SRO en termes de durabilité en 2030 ?
« Si l’on parle strictement de notre modèle économique, SRO ne serait pas durable si nous ne réalisions pas des améliorations avec nos partenaires de carburant et de pneus. En ce qui concerne le carburant de course durable, je nous vois en partenariat avec des innovateurs dans le domaine du carburant en utilisant un e-carburant dans toutes nos activités de course en 2030. Nous offrons une expérience sensorielle et, bien que les véhicules électriques fassent partie de notre avenir, les carburants alternatifs sont nécessaires pour le spectacle des fans et le plaisir des pilotes. En ce qui concerne les pneumatiques, nous souhaitons inspirer un état d’esprit à faible émission de carbone et utiliser des pneumatiques conçus de manière durable, qui durent plus longtemps, pour parvenir à un recyclage maximal des pneumatiques usagés d’ici 2030. Enfin, nous allons réduire réellement nos émissions de carbone dans chaque domaine de travail, pour arriver en 2030 à des émissions de carbone minimales et inévitables, qui seront compensés par des projets environnementaux crédibles et pertinents au niveau local. »
Commentaires
Connectez-vous pour commenter l'article