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24H Daytona : victoire sur le fil de Pfaff Motorsports, Porsche rafle GTD Pro et GTD

IMSA
30 jan. 2022 • 19:50
par
lmercier
Les 24H de Daytona ont été fidèles à leur réputation en GT. Il a fallu veiller toute la course pour en connaître le dénouement. Une Porsche 911 GT3 R n'était plus montée sur un podium à Daytona depuis 2017, l'année de la victoire Alegra Motorsports. Cette fois, Porsche rafle les deux catégories, le GTD Pro avec Pfaff Motorsports, le GTD avec Wright Motorsports.

La période de disette de Porsche en GTD est terminée. La marque allemande repart de Floride avec le doublé en GTD Pro et la victoire en GTD. A l'issue d'un final époustouflant, Mathieu Jaminet, Felipe Nasr et Matt Campbell s'imposent avec 2.185s d'avance sur la Ferrari/Risi. La dernière marche du podium revient à la Porsche/KCMG.

 

Laurens Vanthoor, Alexandre Imperatori, Patrick Pilet et Dennis Olsen étaient pourtant en tête à l'entame du dernier tour pour le compte de KCMG. Mathieu Jaminet et Laurens Vanthoor n'ont pas ménagé leurs efforts avec de multiples contacts entre les deux pilotes officiels Porsche. Ce qui devait arriva avec un contact plus viril qui envoya Vanthoor en tête-à-queue. Le contact de trop ! Le temps de repartir, la Ferrari/Risi a récupéré la 2e place. 

 

En GTD, Jan Heylen, Zacharie Robichon, Richard Lietz et Ryan Hardwick impose la Porsche de Wright Motorsports. Cinq marques différentes dans le top 5 : Porsche, Aston Martin, Mercedes, Ferrari, McLaren. 

 

Avant le départ de la 60e édition des 24 Heures de Daytona, on savait que cette édition 2022 ne serait pas comme les autres en GT. La fin du GTLM a laissé place à une seule catégorie GTD, scindée en deux : GTD Pro, GTD. Une seule catégorie avec comme seule distinction la présence d’un gentleman obligatoire en GTD. Pour le reste, la réglementation technique est identique. On comptait 35 GTD au départ (13 GTD Pro et 22 GTD), le tout représentant dix marques (8 en GTD Pro, 9 en GTD). Que le meilleur gagne !

Après la course qualificative très disputée, on s’attendait à des 24 Heures de Daytona très ouvertes. Quatre marques se sont vite détachées en GTD Pro et les GTD sont venues se mêler à la course en tête en début de course. Sans grande surprise, les GTD Pro ont devancé les GTD.

 

La dernière heure des 24H de Daytona a été très animée pour la victoire. Il y a eu la baston entre Jaminet et Vanthoor, les deux pilotes officiels Porsche ne se faisant pas le moindre cadeau, sans oublier Vasser Sullivan et Risi Competizione prêts à profiter du moindre faux pas des deux Porsche. 

Porsche, la force tranquille…

 

Dès le début de la quinzaine, Porsche a été dans le coup en alignant les kilomètres sans se préoccuper de la BOP. WeatherTech Racing et Pfaff Motorsports ont continué leur duel vu sur la course qualificative, mais la bagarre n’a pas duré très longtemps. La 911 GT3 R/WeatherTech Racing de Andlauer, Picariello, Cairoli et MacNeil a abdiqué (problème électrique). Une Porsche peut en cacher une autre et c’est KCMG (Pilet, Imperatori, Vanthoor, Olsen) qui a donné le change à Pfaff (Jaminet, Nasr, Campbell) et à la concurrence. Les deux équipes n’ont rien à se reprocher. En fin de course, Jaminet (Pfaff) et Vanthoor (KCMG) ont fait le show en se battant comme des chiffonniers. KCMG marque son retour à l'international par un podium. Pour la petite histoire, Vanthoor s'est battu contre son équipe 2021. On a bien compris ce qu'était la compétition-client chez Porsche.

Les espoirs de Porsche en GTD reposaient sur les épaules de Wright Motorsports (Heylen, Lietz, Robichon, Hardwick). L’équipage de la #16 a déroulé malgré une belle résistance de AF Corse et Inception Racing.

 

Ferrari invisible au Roar, dans le coup en course…

 

On attendait beaucoup de la Ferrari 488 GTE/Risi Competizione de Calado, Rigon, Serra et Pier Guidi. Très loin au Roar, il y avait de quoi avoir quelques inquiétudes sur le potentiel de la GT italienne et son équipage de choc. Pourtant, après moins de deux heures de course, la #62 s’offrait le tour le plus rapide près de deux secondes plus vite qu’au Roar. De quoi susciter des interrogations de pas mal de pilotes GT sur Twitter. Sandbagging ? Bien possible sachant que les chronos de la Ferrari/AF Corse en GTD étaient eux aussi très bons par rapport au Roar. Le législateur avait la possibilité de taper du poing sur la table s’il avait constaté quelque chose d’anormal. Risi Competizione a joué l 

 

Sans un drive through à 30 minutes du damier, la Ferrari/AF Corse de Nielsen, Mann, Perez Companc et Vilander pouvait encore revendiquer la victoire en GTD. 

Des hauts et des bas chez Mercedes…

 

Avant le départ, on a compris qu’il fallait mettre la Mercedes-AMG GT3 dans les voitures à battre en GTD Pro et GTD. La marque allemande restait sur un succès à Daytona (Winward Racing). Cette édition 2022 a été plus compliquée. SunEnergy 1 Racing, qui faisait rouler le 200e châssis Mercedes-AMG GT3, a connu une grosse sortie de piste. A la peine en début de course avec un Cooper MacNeil qui naviguait parmi le peloton de GTD, WeatherTech Racing a retrouvé des couleurs au fil des heures. Gounon, Engel et Juncadella n’ont pas ménagé leurs efforts pour prendre la tête en dépit d’une pénalité de 3:30 mn (deux tours perdus) pour un pass round non respecté. C’est finalement le moteur qui a causé l’abandon de la #97. La seconde Mercedes/WeatherTech (Proton Competition) de Müller, Assenheimer et Cindric a pris le relais mais à distance de la tête pour se classer au 5e rang. On attendait beaucoup de Winward Racing en GTD mais c’est finalement Gilbert Korthoff Motorsports qui décroche le meilleur résultat de Mercedes en terminant sur la dernière marche du podium. 

Lamborghini à la peine…

 

Vainqueur de trois des quatre dernières éditions en GT, Lamborghini espérait bien tirer une nouvelle fois tirer son épingle du jeu mais c’est la douche froide pour la marque de Sant’Agata Bolognese. On attendait beaucoup de la Lamborghini Huracan GT3/TR3 Racing de Bortolotti, Mapelli, Ineichen et Caldarelli, qui s’était élancée depuis la pole. La #63 a abandonné des suites d’un contact. C’est en GTD qu’on retrouve la mieux classée des Huracan GT3 à la 8e place grâce à T3 Racing qui découvrait la course.

Course à oublier pour Corvette Racing et BMW M Team RLL…

 

Avec sa Corvette C8.R ‘GTLM’ modifiée pour répondre à la réglementation GT3 (ABS, nouvel aileron, pneus compétition-client), Corvette Racing ne savait pas trop à quoi s’attendre. Il est peu de dire que les deux C8 ont souffert face à la concurrence. A aucun moment les GT américaines n’ont pu jouer devant sur la durée même si on y a cru en début de course. Après 4h20 de course, les Corvette ont pourtant pointé aux commandes mais la fête a été de courte durée. La #3 de Garcia, Taylor et Catsburg a perdu 13 tours suite à un changement d’alternateur durant la nuit. La #4 de Milner, Sorensen et Tandy n’a guère été vernie. Plus de deux heures d’arrêt pour un changement de diffuseur, d’échappement et de démarreur. Marco Sorensen a été la victime bien involontaire d’un contact. Copie à revoir pour les C8.R. Pour résumer les propos de Nick Tandy avec humour : "La Corvette GTD est comme la GTLM sauf qu'elle n'avance pas." 

Les débuts de la BMW M4 GT3 en IMSA n’ont pas été sans douleur. Les premières heures ont causé bien des soucis aux GT allemandes. Il va falloir attendre pour fêter dignement le 50e anniversaire de la branche M. La #24 de Eng, Wittmann, Yelloly et van der Linde a été retardée par une crevaison qui a causé d’autres soucis. La #25 de De Phillippi, Edwards, Farfus et Krohn a elle aussi vite perdu du terrain. Turner Motorsport a rapidement tiré le rideau en GTD.

McLaren, Acura, Lexus, Aston Martin…

 

Les deux McLaren 720S GT3 ont fait plus que se montrer, aussi bien Crucial Motorsports que Inception qui ont pris la tête de la catégorie GTD à la régulière. Jon Miller a fait chauffer le chrono chez Crucial mais un contact a mis hors du coup l’équipage de la #59 qui a connu un souci mécanique consécutif de l’accrochage. Jusqu’à 4 heures de l’arrivée, Inception Racing pouvait jouer la victoire avec un très bon Frederik Schandorff. Il a fallu surveiller le système de freinage en fin de course, d’où une chute dans le classement avant de remonter aux portes du podium. Dans le camp Acura, Gradient Racing a connu un gros souci de perte de puissance.

Le salut de Lexus ne pouvait venir que du GTD Pro puisque la RC F GT3 engagée en GTD a été la victime collatérale d’un contact très tôt dans la course. Du côté du GTD Pro, Barnicoat, Kirkwood et Hawksworth ont bien donné la réplique en pointant régulièrement dans le top 5. Aston Martin a très vite perdu la Vantage GT3 de Riberas, Martin et Gunn. L’Espagnol a été pris bien malgré lui dans un accrochage. C’est en GTD qu’il faut retirer du positif chez Aston Martin avec la belle prestation de Magnus Racing qui découvrait la Vantage GT3. Lallly, Potter, Pumpelly et Adam a pointé en tête pour finalement se classer à la 2e place six ans après son succès avec Audi. 

 

Le classement de la course est ici

Commentaires (4)

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jmmmusic

30 jan. 2022 • 20:14

Tout à fait d'accord. Ferrari est un récidiviste dans ce domaine. Les pouvoirs sportifs ne réagissent pas, sans doute du fait du prestige de la marque, mais ces métamorphoses de performance entre essais et course sont assurément très suspects.

Math Pzn

30 jan. 2022 • 20:21

Finalement une 2ème place qui fait du bien pour Aston Martin, merci à Magnus Racing d'avoir fait le taff. Pas eu de chance pour les 3 autres, frustré de n'avoir pas pu soutenir la #23 plus longtemps avec un bel équipage.
Course incroyable au global encore un fois, ce sport est un kiff total.

spiritofsebring

31 jan. 2022 • 22:14

malheureusement une course a oublié en GTDpro car ici aussi le legislateur decide de qui perd gagne ou corvette et BMW ont été une nouvelle fois pénalisé a la deuxieme bop alors qu apres la premiere bop les performances ne s'étaient pas vraiment améliorés et je déplore d entendre que Ferrari a fait du sandbaging...y a til un anniversaire quelconque a feter chez Porsche cette année??...........

spiritofsebring

31 jan. 2022 • 22:16

je pense egalement qu il faut reduire les performances des GTD sinon a quoi bon avoir deux catégories.