Sim Racing

Arthur Rougier (partie 2) : « Le Sim Racing rend notre sport plus accessible »

GT World Challenge Europe
25 oct. 2021 • 15:00
par
tbastin
Champion de la Fanatec Esports GT Pro Series, Arthur Rougier est notre guide pour mieux comprendre les liens qu’il peut y avoir entre le sport automobile réel et le Sim Racing. Dans une série en trois épisodes, le jeune espoir français nous fait découvrir l’envers du décor.

Dans une première partie (à relire ici), Arthur Rougier nous expliquait ce que lui avait apporté le fait de rouler en Fanatec Esports GT Pro Series. Le pilote Emil Frey Racing revient dans une deuxième partie sur son implication, l'importance du sim racing et les différences entre le virtuel et le réel. 

 

Arthur, ce n’est pas un secret de dire que votre ambition est de devenir pilote officiel pour un constructeur. Est-ce que vos performances en Sim Racing, notamment grâce à ce titre en Fanatec Esports GT Pro Series, peuvent vous aider ?

 

"Ça ne peut en tout cas pas faire de tort ! Parfois, je me dis que c’est une corde de plus à mon arc pour plaire à un constructeur, même si je sais que ce sont avant tout mes performances dans la réalité qui sont analysées."

 

Vous avez été parmi les plus impliqué dans la Fanatec Esports GT Pro. Pourquoi ?

 

"Quand je fais quelque chose, j’aime m’investir à fond. Je savais que ça pouvait donner des points, du cash – via les primes assez généreuses – et de la visibilité à mon équipe. Je me suis donc bien entrainé. Je me concentrais sur le jeu pendant 4 ou 5 jours, avec l’aide de mes amis de l’équipe de Sim Racing R8G qui m’aidaient à mieux comprendre les subtilités du Sim Racing et d’Assetto Corsa Competizione. Ils m’ont aussi bien aidé en partageant les réglages des voitures avec moi. Ils semblaient contents de pouvoir partager cela avec un pilote du monde réel et moi ça m’a souvent motivé à m’entrainer quand, parfois, je n’en avais pas spécialement envie."

Comprenez-vous l’importance accordée au Sim Racing actuellement ?

 

"Je pense surtout que le Sim Racing est une manière de rendre notre sport plus accessible. Et ça, c’est positif ! Même si c’est de la simulation, ça permet aux joueurs de comprendre un peu mieux ce que l’on ressent. Ça leur permet d’approcher ce qui, pour beaucoup, ne sera jamais qu’un rêve, notamment – voire principalement – pour des raisons financières. Je pense donc que le Sim Racing ne peut que participer à la promotion de notre sport, et des courses de GT en particulier, en amenant un nouveau public qui a envie de voir les courses en vrai puis d’essayer de les vivre virtuellement. Le fait d’avoir un jeu comme Assetto Corsa Competizione, qui est le jeu officiel avec les « vraies » voitures, les « vraies » équipes et les « vrais » pilotes, permet aux fans de s’identifier davantage. Je le vois aussi avec certains de mes partenaires."

 

Quelles sont les plus grosses différences entre le Sim Racing et la réalité ?

 

"Le temps de roulage ! En Sim Racing, tu n’es pas limité et même les pilotes officiels des constructeurs ne passent jamais autant de temps au volant que les Sim Racers ! Il n’y a pas de problème de budget pour les essais et donc tu peux passer des heures et des heures à t’entrainer et à chercher les meilleurs réglages.

À ce sujet, il y a aussi une grande différence entre le réel et la simulation. En réel, les conditions de piste évoluent. Parfois, sans comprendre pourquoi, tu perds quelques dixièmes d’une séance à l’autre. Les réglages sont les mêmes, les conditions semblent les mêmes, mais le chrono n’est pas le même. Parfois, c’est l’inverse ! C’est quelque chose que l’on ne retrouve pas en Sim Racing. Même si, selon les jeux, les conditions peuvent parfois évoluer, ce n’est pas si marqué. En Sim Racing, c’est plus prévisible."

Que voulez-vous dire ?

 

"Tu sais quel chrono tu dois faire pour être performant, tu sais comment la piste va évoluer, tu sais comment le pneu va se dégrader… En réel, il faut beaucoup plus de capacités d’improvisation. Parfois, la piste est rapide, parfois pas. Parfois le pneu chauffe plus vite, parfois moins. Je vous donne un exemple : en qualifications, le pic du pneu va toujours venir au moment prévu en Sim Racing. Dans le réel, on se rend parfois compte pendant la séance que c’est dans le deuxième tour plutôt que dans le premier (ou l’inverse) alors que l’on imaginait autre chose.

"Enfin, la plus grande différence, c’est le bouton « Échap ». J’aurais même dû commencer par là ! Tu peux tenter des choses en Sim que tu ne tenterais jamais en vrai ! Quand je suis au volant de ma Lamborghini, je démarre calmement puis je pousse de plus en plus fort au fil des tours. En Sim, tu peux attaquer dès le début et tu peux tenter. Si tu te crashes, tu pousses sur un bouton et tu repars. En vrai, ce n’est pas comme ça…"

 

À suivre…

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