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Vincent Beaumesnil : "Une marque automobile n'est pas une marque de pizza ou de téléphone"

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WEC
17 déc. 2019 • 11:35
par
lm@endurance-info.com

Monter de toute pièce un programme Le Mans Hypercar n’est pas à la portée de toutes les bourses et pas à la portée du premier philanthrope venu. Des règles ont été établies, un Comité Endurance a été mis sur pied et seul lui pourra décider de faire entrer tel ou tel projet. 

Le dernier Conseil Mondial de la FIA a précisé les choses, comme quoi les participants doivent faire rouler une voiture homologuée sous le nom d’une marque automobile, ce qui pourrait laisser penser que les projets privés pourraient être mis de côté. Le Comité Endurance veillera au grain en faisant du cas par cas. En deux mots, si Elon Musk décide de faire rouler une hypercar Tesla 100% sans système hybride (c'est beau de rêver), cela ne posera pas de problème. En revanche, si Jeff Bezos veut engager une Amazon Prime, le Comité Endurance aura besoin de statuer sur la finalité du projet.

« Une marque automobile n’est pas une marque de pizza ou de téléphone », a déclaré Vincent Beaumesnil. « Nous ne voulons pas mettre des milliers de critères autour de cela, comme des volumes de production. Cette règle vise à faciliter et non à restreindre. Je peux prendre l’exemple de Glickenhaus. Glickenhaus fabrique bien des voitures de route. Ensuite, comme nous ne voulons pas avoir des milliers de critères qui pourraient créer des problèmes dans la façon dont nous gérons cela, tout sera laissé à la discrétion du Comité Endurance. »

Le cas Glickenhaus ne pose donc pas le moindre problème. Quant à Kolles, dont les nouvelles se font rares ces derniers mois, son cas devrait être lui aussi facilement réglé puisque l’objectif est de vendre des autos pour la route. Tous les petits constructeurs ne sont donc pas impactés.

« Il leur appartient d’apporter tout le soutien nécessaire à la Commission Endurance pour analyser tout cela », poursuit le directeur des sports de l’ACO. « Mais nous comprenons tous le principe. Ce que vous verrez est une voiture que les gens puissent reconnaître et la marque est quelque chose de fort. C’est pourquoi nous serons heureux d’avoir Ferrari, Porsche, Bentley, Maserati ou autre, mais aussi Caterham et de plus petits constructeurs. Toutes ces voitures sont des voitures de rêve qui roulent sur la route. Nous ne voulons pas être restrictifs.

« Une marque est ‘ce volume de production qui doit être enregistré dans blah blah blah…’ Si nous écrivons tout cela, alors nous tuerons de nombreux projets. Nous ne voulons pas tuer de projets. » 

Il faut être clair, tout le monde veut aller au Mans. Cela concerne les pilotes mais aussi tous les constructeurs. Cela va de Pagani à Koenigsegg en passant par Lotus, Mazda, Alpine et un tas d’autres marques. 

L’éligibilité du moteur rotatif pourrait bien séduire Mazda qui n’a jamais caché son envie de revenir au Mans, envie qui serait à coup sûr renforcée dans le cas d’une plateforme globale incluant les Etats-Unis. « Peut-être connaissez-vous un constructeur qui pourrait être intéressé par ce genre de choses », a expliqué Beaumesnil. « Je pense que notre philosophie est une nouvelle approche. Nous avons plafonné l’aéro et les performances du moteur avec un processus qui nous donné une grande flexibilité en termes de forme de voiture et de configuration du moteur.

« Nous voulons de la diversité, nous ne voulons pas que toutes les voitures se ressemblent avec les mêmes moteurs, et qu’elles se battent pour de petits détails. C’est toujours un gros défi, mais le réglage final sera effectué par la BOP. Si vous regardez aujourd’hui, c’est probablement la seule compétition où vous avez des véhicules aussi différents qui s’affrontent. En DTM, Formule 1 et Formula E, ce sont toutes les mêmes voitures. Nous voulons une plateforme avec de la diversité. Je pense que notre concept est assez innovant. A partir de là, nous n’avons aucune raison de dire non à certains constructeurs qui veulent courir avec des moteurs rotatifs. Nous avons un processus pour surveiller cela. » 

On fait le pari que si une plateforme commune devait être trouvée, l'Endurance a de belles années devant elle. Domino's Pizza viendra nous livrer sur les circuits en voiture électrique pendant qu'on tournera en thermique...

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