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Stéphane Ratel : "Nous sommes tous dans le même bateau"

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GT World Challenge Europe
16 avr. 2020 • 16:22
par
lm@endurance-info.com

En plus de 25 ans d’activité, Stéphane Ratel a connu des hauts et des bas. On peut citer le succès puis la fin du BPR et le prometteur World GT1 qui n’a malheureusement duré que deux ans. Jusqu’à maintenant, les quelques désillusions rencontrées n’étaient que sportives et pas extra-sportives comme la situation actuelle. A chaque fois, le président-fondateur de SRO Motorsports Group a su rebondir avec les succès que l'on connaît. La pandémie actuelle laissera forcément des marques dans le monde et le sport automobile n’y échappera pas. Selon Stéphane Ratel, l’industrie a tout de même la capacité de rebondir. (In English)

Le paddock au complet attend la reprise des courses, ce qu'a confirmé Stéphane Ratel auprès de nos confrères de Sportscar365 : « Tout le monde attend. Officiellement, aucune équipe n’a dit ‘merci mais nous sommes hors du coup’. Nous avons également traversé une récession auparavant. Nous avons traversé la grande crise de 2008/2009 et, malgré cela, nous avions encore des courses. Nous avons même réussi à lancer un Championnat du Monde GT1 en 2010 avec à l’époque une grille solide. Nous avons de nombreux clients, équipes et pilotes très passionnés. Ce n’est pas seulement une chose secondaire dans leur vie. Ils abandonneront beaucoup de choses avant de renoncer à la course. »  

« Bien sûr, nous souffrirons en cas de crise économique majeure et nous l’avons déjà connu en British GT de 2010 à 2011. A l’époque, nous avions vraiment beaucoup souffert. Mais c’est revenu. L’important est que nous soyons dans une position suffisamment forte pour traverser la tempête. Je pense que oui, mais ça va être dur, c’est sûr. » 

« Le Nürburgring a été construit dans les années 1930 durant la pire période de récession en Allemagne », rappelle Stéphane Ratel. « Peut-être qu’on ne peut pas comparer la chose près de 100 ans plus tard, mais quand même, le sport automobile est en quelque sorte un peu extraordinaire à bien des égards et une passion très addictive. »

Lancé dans la foulée de la crise financière de la fin des années 2000, et contre l’avis de beaucoup d'observateurs, le Championnat du Monde GT1 a dès le début permis de réunir 24 autos pour aller rouler aux quatre coins du monde.

« Je me souviens avoir parlé à un ami argentin lorsque le FIA-GT (2008) a roulé à Portrero de Los Funes (San Luis) », se souvient Stéphane Ratel. « Le pays avait fait faillite et vous ne pouviez pas retirer 10 pesos d’un distributeur. J’ai demandé s’il y avait encore des courses, et il a dit ‘oui tous les championnats sont en cours’. Nous avons traversé cela plusieurs fois. Nous allons tous souffrir, mais nous sommes dans le même bateau. Tout le monde sera dans la même situation. Nous devons simplement passer au travers, comme nous l’avons fait par le passé. Ce n’était pas particulièrement facile en 2010. La crise financière a été très dure, mais la course s’est-elle arrêtée ? Non. Nous devrons également passer au travers. »

Comme les autres promoteurs, SRO Motorsports Group doit mettre en place différents plans pour la saison 2020 qui n’a pas débuté en Europe et en Asie : « Pour nous, le plus important est de donner aux concurrents une plateforme. S’il n’y a pas de plateforme, il n’y a pas d’entreprise. Il y aura quelque chose où les équipes et les pilotes pourront vivre leur passion et travailler. Je pense que les séries nationales sont les premières que nous pouvons espérer reprendre ou commencer. Peut-être qu’avec ces séries, nous pourrions voir le bout du tunnel plus tôt que les autres. En ce qui concerne tous les championnats internationaux, ce sera le cas lorsque les frontières seront complètement rouvertes. La plus grande préoccupation sur le plus long terme est que tous les pays ne sont pas entrés dans la pandémie en même temps et n’ont pas débuté le confinement au même moment. 

« Peut-être que l’Italie sortira un peu plus tôt, la France un peu plus tard, l’Angleterre encore plus tard. Nous avons une situation identique en Asie. La Chine s’améliore, mais que va-t-il se passer au Japon ? Avant que les frontières ne rouvrent dans toute l’Asie pour permettre d’avoir le championnat asiatique ou dans toute l’Europe… C’est un gros point d’interrogation qui pourrait retarder les choses. Espérons que même si les gens ne peuvent pas voyager, ils pourront se déplacer dans leur propre pays. La première étape est que les championnats nationaux en Amérique, Angleterre, Allemagne et France devraient reprendre en premier. »

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