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'On aurait bien fait une autre partie mais on n'a eu le droit de jouer que 24 heures'

1 juin. 2020 • 14:40
par
lm@endurance-info.com

En 2008, PlayStation et Nissan avaient pour objectif de répondre à la question suivante : est-ce qu’un joueur de Gran Turismo peut devenir un véritable pilote de course ? Douze ans plus tard, on s’apprête à vivre les 24 Heures du Mans Virtuelles en guise de palliatif à la course réelle lancée en 1923. La vie est parfois étrange car les gamers vont maintenant conseiller les pilotes.

Le concept de la GT Academy était de mettre des gamers dans une voiture de course et maintenant on inverse la situation en mettant des pilotes dans un simulateur pour participer à une course qui va réunir un plateau cinq étoiles. 

Lors du lancement de la GT Academy, ils étaient 25 000 venant de 12 pays à tenter leur chance en téléchargeant le monde contre-la-montre de Gran Turismo 5. A la fin de la période, les 20 meilleurs de chaque pays s’affrontaient lors de finales nationales avant une finale internationale à Silverstone, berceau du sport automobile.

Ils étaient 22 à rejoindre l’Angleterre avec autre chose que du gaming : tests écrits, médicaux, entraînement physique, ateliers sur la psychologie, course de karting de 4h, roulage sur Caterham, Nissan 350Z et GT-R. De 12 000, ils sont passés à 22 puis à 8, dont deux Français : Fabrice Bernard, Arnaud Lacombe. Lucas Ordonez et Lars Schlömer sont sortis vainqueurs mais Ordonez fut préféré après un ultime test durant lequel l’Espagnol se montra plus apte à s’adapter à la transmission séquentielle que l’Allemand. 

Après les 24 Heures de Dubai 2009 en compagnie de Johnny Herbert, Rob Barff et Alex Buncombe, le pilote espagnol âgé de 23 ans a roulé en Coupe d’Europe GT4 sur une Nissan avant de faire ses débuts aux 24 Heures du Mans 2011 sur une ORECA 03 alignée par Signatech-Alpine avec Franck Mailleux et Soheil Ayari. La carrière de pilote de l'ancien étudiant était lancée avec à l'arrivée une deuxième place de catégorie LMP2.

« C’est tout simplement incroyable », confie Lucas Ordonez. « Jamais, je n’aurais pu imaginer être au départ des 24 Heures du Mans pour de vrai. Plus jeune, j’aimais les jeux de combat mais, assez vite, j’ai basculé dans l’univers de la voiture. Au début, je m’étais inscrit pour le fun, mais tout s’est vite accéléré. On était sélectionné sur un tour d’un circuit virtuel, au volant d’une voiture identique pour tous. Ensuite, une nouvelle vie a commencé. J’ai perdu plus de 8 kg en moins de trois ans. » 

Lucas Ordonez a limé le bitume en virtuel sur le circuit du Mans. Son record était un 3.49 mn au volant d’une Nissan GT-R (GT1). Il a bouclé un 3.48 mn lors de la Journée Test sur l’ORECA 03. « La grande différence entre le jeu et la réalité ? Quand on part à la faute, on ne peut pas rejouer immédiatement », sourit Ordonez. « On ne peut pas non plus conduire deux heures en mangeant des chips. » 

« Le Mans était mon rêve depuis l’âge de 10 ans », précise le premier lauréat de la GT Academy. « C’est la course la plus importante au monde et un événement très important pour ma famille. Mon père a tous les annuels, que je lisais quand j’étais gamin, sans jamais penser être au départ un jour. Même après avoir remporté la GT Academy, je ne pensais pas aller aussi loin. » 

Darren Cox, manager du marketing Nissan Europe, a été l’un des premiers à croire dans le concept de la GT Academy : « Les 24 Heures du Mans 2011 nous ont offert une magnifique opportunité de montrer au monde que Nissan est à l’avant-garde de l’innovation automobile. La GT Academy n’a pas été conçue pour comme un coup publicitaire isolé, mais comme une approche réellement différente pour trouver de nouveaux talents en sport automobile parmi la longue liste de joueurs. »

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