Auto

K-Motors planche sur un nouveau concept électrique pour la compétition

Featured
Divers
23 avr. 2020 • 10:00
par
lm@endurance-info.com

Parallèlement au programme de course avec K-Worx, Nelson Lukes planche sur un projet électrique via K-Motors. L'objectif de l'entreprise française est clair : proposer une auto électrique qui dispose des mêmes performances qu'une GT4. Le projet a dépassé le virtuel puisque le moteur tourne actuellement au banc. La présentation de l'auto doit avoir lieu en fin d'année avant une année 2021 passée à faire des essais sur circuit. Il sera ensuite temps de lancer le championnat Ke-Series en 2022. Nelson Lukes, jeune entrepreneur de 30 ans, nous en a dit un peu plus sur ce projet français. Cocorico !

Où en êtes-vous du développement ?

"Le projet avance bien avec un moteur qui tourne au banc. Nous avons le soutien de différents organismes, ce qui montre le bien-fondé de notre projet. Le gros avantage de la technologie hybride + des batteries lithium est de pouvoir récupérer 90% de l'énergie lors des zones de freinage. On pourrait quasiment se passer de frein mécanique."

Qu'en est-il du poids ?

"Le poids de l'auto est proche du thermique, à savoir seulement 50 kg en plus. Avec 330 chevaux, 250 Kw, le prototype est capable de tourner dans les mêmes chronos qu'une Ginetta GT4 sur le circuit de Barcelone. Il y a un moteur à l'avant et un à l'arrière. L'auto a peu d'aéro, mais un très bon grip mécanique."

L'autonomie est de quel ordre ?

"L'objectif est de faire des courses de 30 à 40 minutes. On parle d'un prix de voiture de 100 000 euros. La Formula E est faite pour des tracés urbains et n'est pas du tout adaptée à un usage sur circuit. On veut avoir les mêmes clients qu'en thermique. Des gentlemen ont déjà montré de l'intérêt, mais également des jeunes. L'électrique a une mauvaise image de par son manque de performance. Là, on veut les mêmes performances qu'une GT4."

A terme, vous visez donc un championnat ?

"Des discussions sont en cours car les organisateurs veulent de l'électrique, mais ils n'ont pas d'autos. Un promoteur pourrait s'occuper du championnat ou nous pourrions sous-traiter l'organisation tout en gardant la main sur la série. On espère pouvoir diviser par deux ou trois le coût d'une saison. Déjà, l'auto est figée, ce qui ôte toute évolution. Pour schématiser, c'est un iPhone sur roue. Au fil du temps, le véhicule électrique va se simplifier. Le sport auto va vivre l'évolution de l'automobile avec un décalage de quatre à cinq ans."

Vous pensez que les mentalités vont évoluer ?

"C'est juste un changement de culture. Il faut aussi s'ôter de la tête qu'une voiture électrique est compliquée. On a des batteries, des supercondensateurs et un moteur. Il est très facile de faire un diagnostic. La Formula E et l'e-TCR font la part belle au lithium, ce qui limite la puissance. Dans notre cas, le lithium se décharge comme une pile de télécommande."

Tout le monde aura donc une voiture identique ?

"L'auto aura un châssis tubulaire et tout le monde sera logé à la même enseigne. Peut-être que l'on pourra déployer des carrosseries différentes avec l'aval des constructeurs. Des discussions sont en cours avec plusieurs constructeurs. Ce qui est sûr, c'est que la base sera identique pour tout le monde. On prévoit de laisser libre le logiciel de certains paramètres à plus long terme."

La technologie peut encore évoluer ?

"Elle évolue très vite. Il y a encore un an, nous étions à 25 minutes contre 40 maintenant. On a aussi un volet industrie pour les bus de ville. La technologie dépasse le monde du sport auto. On se sert du sport auto pour montrer que ça fonctionne et développer la technologie dans l'industrie. Le projet est 100% français."

L'après crise pourrait aller dans votre sens...

"On vit une période jamais vécue dans le passé. Le mode de consommation va changer, le sport auto également. Aujourd'hui, celui qui a le plus d'argent est devant. Avec l'électrique, les choses sont nivelées. L'écart entre le 6 cylindres de la Ginetta et le V8 de la Mercedes ne sera plus là. Peut-être que nous sommes encore un peu en avance sur cette technologie, mais il faut y aller. L'opportunité est là, alors il faut la saisir. En 20 ans, le sport auto n'a guère changé. On espère attirer de nouveaux clients sur une auto amortie sur 5 ans sans aucune évolution. Actuellement, le temps de recharge est de 45 minutes, mais là aussi les choses vont évoluer."

Vous avez un objectif sur le nombre d'autos ?

"On veut vendre 16 autos en 2021 avant de lancer le championnat en 2022. Je suis encore jeune, mais on a tellement à exporter en France. On a un écosystème exceptionnel sur le plan du sport auto avec la crème de la crème : SRO, ACO, ORECA, Ligier, AKKA-ASP, Saintéloc, etc... On a un savoir-faire, alors profitons-en."

Plus d'infos sur le projet ici

Commentaires

Connectez-vous pour commenter l'article