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Entretien avec Pascal Zurlinden sur le programme Porsche LMDh

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WEC
23 déc. 2020 • 16:00
par
lm@endurance-info.com

L'arrivée prévue de Porsche en LMDh a forcément fait battre la chamade le coeur des passionnés des courses d'endurance. Il reste encore deux ans à attendre pour voir le nouveau prototype développé par Porsche aux 24 Heures de Daytona. Deux ans à l'échelle de la période trouble qu'on traverse, c'est court et long à la fois. Moins d'une semaine après l'annonce, Pascal Zurlinden, responsable des programmes officiels chez Porsche, nous en a dit un peu plus sur ce nouveau projet développé à Weissach.

Les retours doivent être positifs depuis l'annonce du LMDh ?

" (sourire) C'était quelque chose d'attendu pour les fans. Porsche a une histoire avec les courses d'endurance et cette annonce a été perçue d'une façon très positive. On espère que cela va faire venir d'autres marques dans la catégorie Le Mans Hypercar."

En 1982, Porsche avait disputé une saison via un engagement officiel de la 956 avant de vendre des autos aux clients. Même chose en 1996 avec la Porsche 911 GT1. Il en sera de même en LMDh ?

"Aucune décision n'a été prise pour le moment sur un quelconque planning sachant que Porsche tient à fournir des autos à des clients. Tout reste ouvert, aussi bien pour le WEC que pour le marché américain."

Les Etats-Unis demeurent un marché important ?

"L'IMSA est en toute logique sur les tablettes. Le marché américain est très important pour Porsche. Il convient maintenant de faire grossir le nombre de victoires au général."

Le visuel présenté sera conforme à la voiture finale ?

"Le visuel a été créé par notre propre équipe de designers. C'est un peu à l'image de l'ouvrage Porsche Unseen qui est sorti très récemment. Ce visuel n'est pas destiné qu'à un simple communiqué de presse."

Le châssis sera choisi sous peu ?

"Les quatre constructeurs de châssis sont pris en compte (Dallara, Ligier, Multimatic, ORECA, ndlr). Nous avons un favori et nous confirmerons notre choix dans les prochaines semaines. Pour ce qui est du planning du premier roulage, tout dépendra à quel moment nous prendrons possession du châssis."

Contrairement aux précédents programmes, Porsche doit choisir parmi quatre constructeurs de châssis. Est-ce un handicap ?

"La règle est de limiter les coûts et ce choix parmi quatre constructeurs va dans le bon sens. Avoir une Balance de Performance signifie qu'on ne peut pas acheter la performance. L'auto est figée pour cinq ans, avoir des pièces uniques permet aussi de limiter les coûts. On le voit en DPi avec des courses qui sont très disputées."

Le LMDh est un bon produit marketing ?

"C'est un programme d'ensemble. On compte quinze constructeurs autour de la table des discussions sur le LMDh. Si la moitié appuie sur le bouton vert, on peut avoir jusqu'à 24 voitures en comptant les Hypercars. On pourrait retrouver un âge d'or de l'endurance des années 80/90."

Vous ne craignez pas que la situation sanitaire actuelle pose des problèmes ?

"Le règlement a été écrit et dévoilé avant la situation que l'on traverse. La présentation a eu lieu fin janvier à Daytona. Le principe de base n'a pas changé. On peut voir dans les autres championnats que les règlements ont été repensés, retravaillés. Ce n'est pas le cas en LMDh. L'ACO et l'IMSA ont été très visionnaires avec une base qui est restée la même. Il faut donner beaucoup de crédit à l'ACO et l'IMSA d'avoir mis sur pied un règlement qui tient compte de la réduction des coûts."

Le coût est moindre que le GTE ? Le soutien aux clients LMDh sera le même qu'en GT ?

"Il fallait que le coût soit au maximum équivalent au GTE. Si on a des Porsche privées, cela ne fera pas de différence. Porsche traite tous ses clients de la même façon avec le même soutien. Pour nous, ce sont toutes des Porsche et il faut qu'une Porsche gagne, peu importe laquelle..."

Le nom de l'auto est connu ?

"Non."

Porsche a appris de cette crise ?

"Ce que l'on vit depuis mars a permis de comprendre beaucoup de choses. Le télétravail a été développé même sur le programme américain où l'effectif Porsche était réduit. Nous avions un seul ingénieur sur place, le reste se faisant en direct depuis Weissach. La situation nous a appris être bien plus digital que par le passé. Bien entendu, rien ne remplace le contact humain sachant que le sport auto est avant tout une aventure humaine."

Porsche sera prêt début 2023 dans les deux championnats (IMSA/WEC) ?

"L'objectif est clairement d'être là sur les deux championnats complets en 2023. Comment ? Sur ce plan, tout reste possible."

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