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Cinq questions à... Alain Tannier

15 juin. 2018 • 15:00
par
David BRISTOL
Nom : Alain TannierRôle : commissaire de standRegardiez-vous les 24 Heures du Mans à la télé quand vous étiez jeune ? Etiez-vous intéressé ? « A mon époque, il n’y avait pas beaucoup de télévision (rires) et donc on ne regardait pas Le Mans. Par contre, je suis venu au Mans pour la première fois lorsque j’avais 10 ou 12 ans, je dirais en 1961…»Quels sont vos premiers souvenirs des 24 Heures du Mans ? « J’ai été commissaire de piste pour la première fois en 1978 et suis passé dans les stands à partir de 1981. C’était une autre ambiance mais, avec le recul, on réalise qu’on a vécu des époques dangereuses. IL n’y avait pas encore ce type d’arrêt au stand où les équipes cherchaient à gagner du temps à tout prix. Les pilotes rentraient dans les stands plus tranquillement que maintenant, où ils sont encore 60 km/h juste avant leur stand. Ils freinent et le ravitaillement commence. Les stands sont devenus bien plus dangereux. On a enlevé les personnes qui n’avaient rien à y faire au fil des années puis on a fait comprendre aux médias que l’on avait besoin d’eux, mais qu’il fallait qu’ils se mettent en sécurité. On n’est jamais à l’abri d’un accident. »Quelle est l’équipe des 24 Heures du Mans que vous a fait rêver ? « C’est difficile. L’équipe qui m’a fait rêver et avec qui j’ai eu les meilleures relations a été Audi Sport. Elles étaient bonnes mais toujours très professionnelles. Nous sommes là pour faire comprendre aux équipes qu’un incendie, par exemple, est toujours possible, il faut donc les mettre en sécurité. Nous ne nous sommes pas présents pour les faire perdre, mais pour les faire gagner proprement. Je veux dire par là qu’aucune autre écurie ne portera réclamation contre eux. C’est une tâche difficile. Lorsque j’allais chez Audi, je voyais souvent Ralf Jüttner et parfois le Dr Ullrich. Ça se voyait qu’ils n’étaient pas contents quand j’arrivais dans le stand, mais jamais ils n’ont eu un mot de travers à mon égard. Ils étaient plus mécontents de ce qu’avait pu faire leur équipe. Toyota est aussi une superbe équipe, ils sont sympas et essaient de toujours bien faire. »Quelle voiture vous a fait rêver aux 24 Heures du Mans ?« Je citerais des autos qui remontent à loin. J’ai rêvé devant les Ford GT40, les Matra et autres Renault Alpine de 1978. Je suis émerveillé par toutes les autos de toutes les époques. Actuellement passe devant nous la nouvelle Aston Martin, c’est une belle auto. Je ne vais pas jouer les blasés, mais je connais trop ces voitures, je les vois de trop près tout le temps. Je les trouve toutes belles. Plus récemment, j’aimais bien les Porsche 919 Hybrid qui étaient vraiment jolies, les Porsche 911 RSR et les Ferrari, une marque mythique. »Quel pilote des 24 Heures du Mans vous a fait rêver ?« Allan McNish. Lorsque j’avais un souci avec lui, surtout lors de la période Audi R8, il sortait tout de suite de l’auto avant même qu’elle ne s’arrête (rires). J’allais alors voir le Dr Ullrich et il me disait à chaque fois : « qu’est ce qu’il a encore fait ? » (rires). Il y a plein de pilotes sympas dans le paddock. J’ai une pensée pour Thomas Laurent que je trouve très gentil et d’une grande simplicité. Si je remonte dans le temps, je pense aussi à Jacky Ickx, un Monsieur ! Tom Kristensen est aussi un grand du Mans ! Pour finir, je citerais Henri Pescarolo pour qui j’ai une grande admiration. Il a été capable d’être pilote et de mener une équipe avec peu de moyens tout en faisant de belles performances. C’est admirable. Dans la même idée, Yves Courage a aussi fait de belles choses avec des  moyens limités. » 

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