Tour de France - L'aéro de la voiture suiveuse au coeur d'une étude

L’aérodynamique porte sur l’analyse des écoulements de l’air et sur le sujet, le sport auto est bien servi. Il suffit de regarder de près les différents prototypes de la catégorie Hypercar pour voir que chaque constructeur a travaillé l’aéro du mieux possible. Alors que les 157 cyclistes du Tour de France disputent aujourd’hui l’unique contre-la-montre entre Combloux et Passy sur une distance de 22,4 km, l’aéro prend tout son sens.

Si une fois qu’une voiture de course est en grande partie figée réglementairement une fois l’homologation passée, il en est tout autre sur deux roues même si le poids minimum d'un vélo est de 6,8 kg. En fonction du parcours, montagneux ou pas, il est possible de choisir un vélo spécifique pour l’exercice avec roue lenticulaire à l'arrière, prolongateurs sur le guidon, jantes spécifiques plus hautes, bidon plat ou carrément pas de bidon, roues équipées de bâtons et casque profilé sans aération. Certains, sur le contre-la-montre du jour, n’hésitent pas à changer de vélo en cours d’étape. L’objectif est en tout cas de toujours conserver la meilleure position aéro sur le vélo.

L’Université de Leuven (Belgique) s’est penchée sur le sujet via une étude menée en partie par Bert Blocken et Fabio Malizia. Les professeurs d’aéro ne se sont pas penchés sur les vélos mais sur les voitures qui suivent chaque cycliste. Comment aller plus vite avec l’aide d’une voiture suiveuse ? Les passionnés de cyclisme se souviennent certainement du contre-la-montre de Tirreno-Adriatico 2022 où Filippo Ganna (Ineos Grenadiers) était parti seul contre le chrono avec derrière lui une voiture suiveuse équipée de 10 vélos sur le toit. Remco Evenepoel en avait 8 et Tadej Pogacar 1 seul. L’Italien s’était imposé avec 11s d’avance sur le Belge et 18s sur le Slovène. Inutile de préciser qu’avoir 10 vélos sur une galerie derrière un seul coureur n’a aucun intérêt. Alors pourquoi embarquer autant de vélos ?

Une voiture roulant derrière un cycliste donne logiquement un avantage aérodynamique. L’UCI (la FIA du vélo) donnait une distance minimale de 10 mètres entre le vélo et la voiture, distance portée à 25 mètres. Toutefois, aucun commissaire pour contrôler cette distance sur la route. 

L’étude belge porte sur différents cas : sans vélo sur le toit, 1 vélo, 3 vélos, 5 vélos, 10 vélos, 2 vélos placés perpendiculairement, pancarte sur la voiture. Les chiffres de l’étude montrent que l’empilement des vélos sur le toit peut augmenter de manière significative l’avantage aérodynamique pour le cycliste.

Le tableau ci-dessus, issu de l'étude belge, montre le gain possible sur l'étape du jour en fonction du nombre de vélos sur la galerie. Avec un écart de 5 mètres entre le vélo et la voiture suiveuse, le gain peut aller jusqu'à 13 secondes si la voiture est équipée d'une pancarte. 

L'étude complète est à retrouver ICI