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La McLaren F1 n'aurait jamais dû rouler en compétition...

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3 aoû. 2018 • 14:00
par
Laurent Mercier
Il n’était pas prévu que la McLaren F1 devienne une auto de course mais avec le recul, il aurait été dommage de s’en priver. Gordon Murray, designer de l’auto, n’avait pas conçu la F1 pour aller rouler sur les circuits mais bien pour rester sur les routes ouvertes. La feuille de route était de créer une Supercar rapide, efficace, pratique et confortable. Pour cela, Gordon Murray a gardé une idée en tête : ‘Voudriez-vous conduire une telle auto dans le Sud de la France ?’« Tout était fait pour avoir une auto routière », admet Gordon Murray. « C’était bien ça. Ce sont les propriétaires de la voiture qui ont pris la décision pour nous. Ils ont appelé McLaren en disant qu’ils avaient l’intention de courir avec ou sans notre aide. J’étais inquiet car s’ils prenaient tout cela pour eux et que la voiture devait être lente, dangereuse et peu fiable. »C’est alors que Gordon Murray a imaginé un kit pour mettre sur la piste la F1 GTR qui s’est rapidement imposée en GT sur la scène internationale. Par la suite, les clients ont souhaité participer aux 24 Heures du Mans, ce qui représentait un tout autre défi pour l’équipe de Gordon Murray. Un kit a été conçu pour aller au Mans.A la dernière minute, McLaren a demandé à Lanzate Motorsport de préparer une auto supplémentaire pour un sponsor japonais qui souhaitait prendre participer aux 24 Heures du Mans 1995 aux mains de Yannick Dalmas, Masanori Sekiya et JJ Lehto. « Nous n’étions qu’une demi douzaine », se souvient Paul Lanzate, patron de l’équipe. « Nous n’avions rien de plus et rien de moins que les clients. L’erreur est qu’ils ont voulu tout faire par eux-mêmes. Personnellement, ne connaissant pas la voiture et les équipes, j’ai demandé conseil auprès de l’usine. Nous avons eu de la chance car nous n’avons pas rencontré le moindre problème. »« Ce que je voulais, c’était ramener la voiture à la maison », précise Paul Lanzate. « Nous ne courions pas. Mon travail consistait à faire en sorte que la voiture soit performante et que nous ne fassions pas de bêtises. »Yannick Dalmas faisait office de capitaine d’équipage de la McLaren noire : « Notre stratégie était de pousser, mais pas n’importe comment. Nous étions très précautionneux avec la boîte de vitesses. A chaque arrêt, nous ajoutions de l’huile. Nous avons sauvé la voiture et, même si on regarde les temps au tour, nous n’avons pas perdu trop de temps. Je ne veux pas critique, mais d’autres équipes sont parties bien plus vite. »Jeff Hazell, qui dirigeait le soutien aux équipes, se souvient de la pointe de vitesse de JJ Lehto : « Il était étonnant. Nous lui avions demandé de ralentir. Il disait : "mais j’ai déjà ralenti et je m’amuse". »« La politique a ensuite pris le dessus » explique Paul Lanzate. « J’étais ennuyé, j’ai alors appelé Yannick et JJ en leur disant : "il va y avoir un nouveau plan, nous allons faire tout notre possible pour gagner cette course et je pense que nous pouvons le faire." Yannick devait faire le dernier relais comme prévu, mais je lui ai expliqué que si nous avions besoin de hausser le rythme, je mettrais JJ dans la dernière heure. Si une seule personne méritait le crédit d'avoir gagné, c'était bien JJ. Yannick était lui aussi très bon. Avec son expérience du Mans, il était notre capitaine. Il disait toujours à JJ de faire attention en lui faisant un signe du doigt. Le Mans est un effort d’équipe et ne pas avoir faim dès le début nous a aidés. Nous étions très prudents au début, passionnés plutôt que chasseurs de primes seulement là pour l’argent et la gloire. »

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