Hugues de Chaunac : « En 1998, la tension était extrême ! »
« Après deux participations sans podium avec la Viper, 1998 était une année très importante. Nous nous étions mis beaucoup de pression : c'était le moment pour faire gagner la Viper et nous avions beaucoup travaillé durant l'hiver. Pour être tout à fait franc, j'étais plutôt confiant jusqu'au jour où, un mois avant l'épreuve, j'ai appris que Dodge-Chrysler affrétait un avion pour faire venir l'ensemble de la direction de la marque ! La pression est alors devenue maximum.
« D'une manière générale, je n'aime pas décevoir et c'était encore plus vrai pour ce programme avec Dodge, qui avait fait confiance à des Frenchies. C'en était presque une affaire personnelle : nous devions réussir. J'étais convaincu que cette édition allait être déterminante pour la suite de notre aventure avec Dodge, et même pour l'avenir du team.
« C'était un mélange de sentiments comme rarement j'ai eu. Il y avait une certaine joie d'être là, de voir que nous étions aux commandes avec nos Viper. Et puis la peur que ces deux autos rencontrent un problème. Le ressenti était étrange... et il y avait beaucoup de monde dans le stand. J'étais un peu déstabilisé parce que les gens de chez Dodge semblaient ne pas s'attendre à se trouver en position de mener les 24 Heures du Mans. Quelque part, j'étais surpris de les voir surpris.
« J'ai dû attendre 1999 pour vraiment savourer ce podium. La deuxième fois, on a le recul nécessaire. On sait comment les choses se passent et on prend davantage le temps de savourer, de goûter cet instant. Et notamment d'admirer ce public incroyable, avec cette vue exceptionnelle et unique du circuit. On contemple le mythe tout simplement.
« Il y a eu une troisième victoire en 2000, une édition aussi particulière. Nous étions le double tenant du titre et nous engagions trois Viper. La victoire était donc obligatoire. Mais en parallèle, nous engagions deux protos. Là, c'était une vraie phase d'apprentissage. Engager cinq voitures, dans deux catégories différentes, c'était encore une de ces choses un peu folle... Je crois qu'aujourd'hui, personne n'ose imaginer cela. Ce n'est pas concevable. C'était juste fou. Je ne le referais pas, mais je suis fier qu'ORECA y soit parvenu avec Dodge. C'est l'un des beaux chapitres de notre histoire commune. »
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