L’interview 4×3, part 4… (Panis, Lapierre, Duval)
Pour tout pilote qui se respecte, les 24 Heures du Mans représentent le must du must avec tout ce qui va avec : une course de 24 heures, une ambiance si particulière, une semaine complète de présence au Mans, un circuit atypique de plus de 13 km, etc... On arrêtera là, tant les exemples sont nombreux. En 2010, nous étions allés à la rencontre de plusieurs pilotes, pour qu'ils nous parlent de ce mythe. Le but est de leur poser quatre questions en trois minutes, d'où le nom 4x3. Pour cet épisode, place à l'équipage de la Peugeot 908 HDi FAP du Team ORECA-Matmut : Olivier Panis, Nicolas Lapierre et Loïc Duval.
Retour en 2010 et vous noterez les réponses à la dernière question...Votre premier souvenir des 24 Heures du Mans remonte à quand ?
Olivier Panis : « Le Mans a toujours été l’une des courses les plus célèbres. Même quand j’étais jeune. Après, le moment qui m’a marqué, c’est clairement lorsque les Mercedes se sont envolés. Je me suis demandé ce qui se passait. Jamais je n’aurais imaginé voir une voiture décoller. »
Nicolas Lapierre : « Un souvenir du Mans, ce serait une victoire de l’OM ici ! Plus sérieusement, je n’ai pas trop suivi les 24 Heures dans ma jeunesse. J’étais plutôt axé monoplace et c’est venu relativement tard. Ça doit être à l’époque de 2004 ou 2005, au milieu de la domination Audi. »
Loïc Duval : « La première fois que je suis venu ici, c’était pour le critérium du jeune pilote. J’étais parti en Bretagne en vacances et j’avais gagné le droit de disputer la finale au Mans. Je devais avoir 5 ans. Pour ce qui est d’un souvenir marquant, c’est l’envol de la Mercedes de Dumbreck. C’est vraiment ce qui me vient à l’esprit quand on me parle du Mans. »
Quel est le meilleur moment de la semaine ? Et le pire ?
Olivier Panis : « Le pire, c’est avec toi (rire) ! Non, sérieusement, c’est l’attende avant que l’on prenne la piste. Le meilleur, c’est le départ. Tu sens que c’est parti ! La première fois, j’ai été marqué par l’ambiance. C’est magique, il y a un vrai rituel. »
Nicolas Lapierre : « Le pire, c’est l’attente. La semaine est vraiment longue. Entre les différentes activités, il faut être patient. Le meilleur, c’est quand je monte dans la voiture le mercredi, pour les premiers tours. C’est le moment que l’on attend depuis un an ! »
Loïc Duval : « Le début de semaine. D’un côté, nous avons à la fois plein de choses à faire… et pas grand chose. C’est épuisant moralement : on veut en découdre. Le meilleur, c’est le dimanche à 15h lorsqu’on a la chance de terminer. Lors de ma première fois, deux moments m’avaient marqué : la première fois dans les Hunaudières et l’arrivée."
Si tu avais la possibilité de rouler au Mans dans une auto de ton choix, ce serait laquelle ?
Olivier Panis : « La Toyota GT-One. De l’extérieur, elle était magique. J’avais eu l’occasion de la voir à l’Usine, lorsque j’étais chez eux en F1. C’était une voiture avant-gardiste, et elle ne serait pas démodée aujourd’hui. C’est dommage car à l’époque, je n’avais pas le droit de rouler ailleurs qu’en F1… »
Nicolas Lapierre : « La Toyota GT-One. Tout le monde dit que cette auto était en avance sur son temps. »
Loïc Duval : « La voiture qui me fait rêver, je l’ai ! C’est la Peugeot 908 HDi FAP. Sinon, j’aurais dit la Toyota GT-One. »
Comment vois-tu Le Mans dans dix ans ?
Olivier Panis : « Avec des technologies différentes. C’est dans l’heure du temps. J’espère que ce paramètre sera bien géré. Le niveau monte de plus en plus, et beaucoup de constructeurs sont intéressés. Au niveau des spectateurs, c’est difficile de juger de mon point de vue, mais venant de la F1, j’ai l’impression qu’ils ont accès à plus de choses. Il ne faut pas perdre ça… »
Nicolas Lapierre : « Le circuit n’a pas trop évolué et j’espère que ça restera le cas. J’imagine qu’il y aura toujours autant de spectateurs… mais moins de bruit ! Et je serai toujours là… »
Loïc Duval : « C’est plutôt un souhait. J’aimerai que l’on garde le même tracé, qu’il ne soit pas dénaturé par trop de dégagements. Quelque part, c’est ce qui nous fait vibrer : savoir qu’il n’y a pas le droit à l’erreur, qu’il faut apprendre à dompter Le Mans. J’espère aussi qu’il y aura de plus en plus de constructeurs, avec l’introduction de nouvelles technologies. Et que j’aurais gagné deux ou trois fois l’épreuve (rire)… »
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