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Des filets de protection étaient à l'étude aux 24 Heures du Mans 1966

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8 juin. 2020 • 13:41
par
Laurent Mercier
Le 6 avril 1966, Walter Hansgen se tuait au Mans sur une Ford GT40 Mk II engagée par Shelby American Inc durant les essais préliminaires des 24 Heures du Mans. Le pilote américain, âgé de 47 ans, sortait de la piste au bout de la ligne droite des stands sur une piste détrempée. 'Walt' avait deux possibilités : essayer de prendre la courbe ou se diriger vers l'échappatoire.Il choisit la deuxième solution mais cette voie était très courte (environ 35 mètres), contrairement à l'année précédente où elle était ouverte. La Ford percuta une fascine et les sauveteurs ont bataillé durant 23 minutes pour dégager le pilote de son habitacle. La scie rotative à moteur à essence n'avait pas d'essence et le temps d'aller faire le plein, les équipes Ford dégagèrent leur pilote de l'amas de ferraille. Hospitalisé à Orléans, Walter Hansgen devait décéder le lendemain des suites de ses blessures.Jacques Loste, alors directeur de course des 24 Heures du Mans, a demandé à la société Aerazur, qui travaillait par la suite pour arrêter le Concorde, de plancher sur un concept de filets de protection capables d'arrêter une voiture lancée à pleine vitesse sur une distance réduite. L'objectif était de reproduire le même principe que pour stopper un avion. Ces barrières arrivent à freiner un Mirage III de dix tonnes arrivant à 400 km/h en moins de 200 mètres.
Ces barrières, larges de 45 mètres, hautes de 3m70, se composent de deux câbles horizontaux reliés entre eux par des sangles verticales espacées de 50 cm les unes des autres. Maintenues à leurs extrémités par des poteaux, elles sont en temps normal posées au sol. En cas d'accident, elles se relèvent et se tendent automatiquement en moins d'une seconde. Sous son poids, le nylon s'allonge sans se rétracter afin de supprimer les effets néfastes d'un ressort. L'équipement pèse tout de même 170 kg.Chez Aerazur, on avait comme idée de mettre plusieurs filets avec une succession de nasses qui envelopperaient la voiture afin qu'elle ne dévie pas de sa trajectoire. Contrairement aux avions, une voiture de course n'arrive pas toujours à 90 degrés. Il fallait donc que les filets puissent happer et fixer la voiture à l'endroit même du point d'impact.Le système, qui aurait pu être en place dès les 24 Heures du Mans 1966, n'a finalement pas vu le jour.

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