#Throwback Tom Kristensen met en avant les progrès techniques
Je me rappelle nettement ma première course au Mans en 1997. A l'époque, j'ai reçu un appel de Ralf Jüttner quelques jours seulement avant l'épreuve. Je ne connaissais ni la voiture ni le circuit, aussi j'ai commencé par le reconnaître en en faisant le tour en jogging après mon arrivée. Néanmoins, j'ai gagné tout de suite avec Michele Alboreto et Stefan Johansson. Ce fut le début de ma grande histoire d'amour du Mans. Depuis, j'ai remporté la course huit fois et je vais disputer cette épreuve unique pour la 14ème fois cette année.
Les voitures ont radicalement changé depuis ma première course au Mans. A bord de la Porsche-Joest que je pilotais en 1997, nous avions encore un levier de vitesses en "H". Comme la voiture était une conduite à droite, je devais changer de rapports avec la main gauche -ce qui était inhabituel et évidemment beaucoup plus difficile qu'aujourd'hui dans notre Audi R15 TDI où nous changeons de vitesse grâce à une assistance pneumatiques et des palettes au volant.
A cette époque, nous n'avions pas non plus la direction assistée. Et la voiture était à la base une bi-place avec un arceau simple au-dessus du pilote et du passager, avec beaucoup de place dans le cockpit. Encore à cette même époque, les gens ne pensaient pas trop à l'aérodynamique, qui est beaucoup plus sophistiquée et complexe aujourd'hui. Les ingénieurs se battent pour chaque millimètre et c'est pouurquoi la position de conduite est également complètement différente.
Audi a influencé et piloté les changements au Mans au cours des dix dernières années de manière très importante. Avant qu'Audi ne s'engage au Mans, il était pratiquement impossible de faire toutes les 24 Heures sans changer les disques de frein. C'était également un problème chez Audi au début mais les ingénieurs de Audi Sport ont résolu cela rapidement. Aujourd'hui, les disques de frein de la R15 TDI durent même jusqu'à 30 heures sans problèmes.
Il y a eu un changement majeur en 2001 quand Audi a combiné pour la première fois la suralimentation par turbo et l'injection directe. Nous n'aurions pas pu trouvé une meilleure année pour le faire car en 2001 nous avons eu une course sous une pluie battante et sans le moteur TFSI cela aurait été dix fois plus difficile pour nous. Le moteur TFSI supprimait le temps de réponse du turbo. Le TFSI répond preque aussi bien qu'un moteur atmosphérique.
Tour le monde sait ce que nous avons réussi avec la technologie TDI depuis 2006. Nous avons écrit un important chapitre dans l'histoire du sport automobile et avons une nouvelle fois encore souligné l'importance du Mans pour le progrès technique. Dès la première course en 1923 de nombreuses technologies ont été utilisées pour la première fois au Mans et plus tard sur les voitures de série tout aussi bien, comme les phares à halogène ou les pneus radiaux. Même le développement des freins à disque et des essuie-glaces ont été influencés par les 24 Heures du Mans.
Les pneumatiques ont aussi changé de manière spectaculaire ces dernières années. Quand j'ai remporté ma première victoire en 1997, nous avions un seul type de pneus. Aujourd'hui, nous disposons de nombreuses versions diifférentes. Nous utilisons même la nuit des pneus Michelin différents de ceux que nous avons dans la journée.
La télémétrie est un autre exemple du progrès technique. En 1997, le système d'acquisition des données que nous avions à bord était un système Bosch comme maintenant. Mais à l'époque il ressemblait davantage à un électrocardiogramme. Nous analysions les données conjointement avec Michel Demont qui fait encore la même chose chez Joest. Aujourd'hui, cependant, la R15 TDI a plus de 100 capteurs qui envoient constamment des signaux au stand et qui fournissent une grande richesse d'informations en temps réel. Il faut plusieurs ingénieurs pour tirer les bonnes conclusions à partir de ce flot de données.
Bosch est également un important partenaire du projet Audi Le Mans dans plusieurs domaines car -comme pour la R10 TDI- les injecteurs du moteur TDI turbo-diesel sont des injecteurs Bosch. Ils permettent maintenant des pressions d'injection que personne n'aurait pensé possibles il y a quelques années. Et les clients d'Audi en bénéficient également car les avancées du Mans sont directement reportées sur le développement des voitures de série.
Une voiture magnifique que j'ai pilotée au Mans en 2003 avait un moteur également développé par Audi Sport : la Bentley Speed 8 est la seule voiture fermée que j'ai jamais pilotée au Mans. A l'époque, nous utilisions des pneus plus fins que ceux des protos ouverts. Et, mis à part la motricité et l'aérodynmique, le développement de la Speed 8 était spécifiquement axé sur la température à l'intérieur de la voiture et sur les portières qui doivent bien fonctioner sur une voiture au Mans.
En parlant de Bentley, j'ai eu une fois l'opportunité de piloter la voiture victorieuse au Mans en 1928, une Bentley Bower, et aussi une Riley, gagnante de sa catégorie en 1938. Tout comme avec les Auto Union de Grand Prix que je pilote pour Audi Tradition de temps en temps, on se rend compté du progrès que la technologie automobile a fait au cours des dernières décades - particulièrement au Mans et grâce aux 24 Heures.
C'est pourquoi cette course convient à Audi et à notre engagement sur le "Progrès par la Technique" aussi parfaitement."
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