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Marcel Fässler : « Avec l’âge qui avance, tu deviens rarement plus vite »

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25 nov. 2025 • 16:00
par
Laurent Mercier, à Daytona
Photo : MPS Agency

Alors que André Lotterer poursuit sa carrière en Endurance chez Genesis, que Benoit Tréulyer a monté son équipe en rallye et sur circuit, Marcel Fässler a choisi une voie différente. Le troisième larron de l’équipage triple vainqueur des 24 Heures du Mans (2011, 2012, 2014) sur une Audi est certainement celui des trois qui a coupé le plus avec le monde du sport auto. Pourtant, le Suisse de 49 ans remet le casque et la combinaison quand il le peut mais sans le stress de la compétition à haut niveau.

 

Le week-end dernier, Marcel Fässler était de retour à Daytona pour le meeting Historic Sportscar Racing où il pilotait une Lola T70 MkIII B et une Cadillac DPi partagée avec Gérard Lopez, toutes deux supervisées par Iconic Racing, la structure luxembourgeoise de Florent Moulin.

Photo : Art & Revs

Le tandem Fässler/Lopez a quitté le Daytona International Speedway avec deux succès supplémentaires. De quoi garnir un peu plus une armoire à trophées déjà bien garnie. Tout oppose la Lola de 1969 et la Cadillac de 2019, qui ont toutes deux disputées les 24 Heures de Daytona. Cinquante ans séparent les deux modèles. 

 

« Les deux autos sont sans grande surprise très différentes à piloter, a confié Marcel Fässler à Endurance-Info. Forcément, la Cadillac se rapproche plus de ce que je connais. Je peux comparer la Cadillac DPi à l’Audi R18 TDi ultra 2011 sans système hybride. Les deux prototypes sont vraiment très proches. Dès que je suis en piste avec la Cadillac, je retrouve le même feeling que l’Audi. »

La Lola T70 MkIII B demande beaucoup plus d’attention à son volant et en dehors. « Avec la Lola, tu n’as pas l’impression d’aller vite sachant qu’elle n’a pas d’appui, retient le Suisse. Clairement, il faut anticiper le freinage avec la Lola et moins attaquer dans les virages. J’ai un respect immense pour tous les pilotes qui ont pu rouler dans ce type de voiture. »

 

Faire une comparaison entre la Lola et la Cadillac n’a guère de sens mais après leur double victoire de 2023, Marcel Fässler et Gérard Lopez ont récidivé dimanche dernier dans les deux prototypes. 

 

Le champion du monde d’endurance 2012 compte une victoire de catégorie GTLM aux 24 Heures de Daytona en 2016 (7e au général) sur une Corvette C7.R officielle pour seulement 334 millièmes sous le damier. Un final qui a marqué l’épreuve floridienne de début d’année. On lui doit cinq départs à Daytona sur Corvette entre 2016 et 2020, sans oublier un succès aux 12 Heures de Sebring 2013 au volant d’une Audi R18 e-tron quattro en compagnie de son ami Benoit Tréluyer et Oliver Jarvis.

« Rouler à Daytona représente toujours quelque chose de spécial même si ce n’est pas mon circuit préféré, sourit l’ancien pilote Audi. La partie intérieure n’est pas la plus sympa (rires). Rouler avec la Cadillac sur un tracé comme Watkins Glen, c’est autre chose. Les chronos sont similaires comparés à ceux des Cadillac V-Series.R actuelles. En course, nous étions plus rapides que les autos actuelles. »

 

Retiré de la compétition automobile à haut niveau, Marcel Fässler garde un pied en sport auto. « Jusqu’à la fin de l’année dernière, j’étais team manager dans la structure suisse Sportec qui évolue en Porsche Sports Cup Suisse, explique-t-il. J’ai réorganisé l’équipe qui dispute également des track-days. J’ai arrêté la compétition fin 2020. Rouler en historique comme je le fais est très chouette et je prends beaucoup de plaisir chez Iconic Racing. En dehors de cela, je ne cherche pas de volant pour rouler. Avec l’âge qui avance, tu deviens rarement plus vite (rires). »

Marcel Fässler toujours passionné par les courses d'endurance ? « J’ai quasiment coupé tout suivi des courses même si je regarde les 24 Heures du Mans, précise-t-il. Je regarde aussi ce que font Neel (Jani) et André (Lotterer). Je me contente de regarder les résultats. Je suis revenu au Mans chez Cadillac afin de gérer les VIP. C’est quelque chose de sympa car quand tu es pilote, tu ne peux pas participer à toutes les activités annexes. Cette expérience m’a aussi permis de revoir les gens. Maintenant, je passe beaucoup plus de temps à la maison. Il est prévu que je fasse un peu de coaching en 2026 chez Sportec mais sans tout le travail autour. »

Commentaires (2)

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LittleBen

25 nov. 2025 • 16:16

Merci Laurent pour cette interview d’un de mes pilotes préférés.
Je n’oublie pas qu’à ses débuts il a roulé et gagné avec une Ferrari sur laquelle était apposé un sticker « Endurance Info »!
Pour le reste, c’est intéressant de se dire que la DPi va plus vite en course que la V-Series.R 😉

zorglub18

25 nov. 2025 • 16:41

Une Lola T70, ça doit effectivement le changer, et il faut aussi manier le levier de vitesses et la pédale d’embrayage, sans doute faire des double-débrayages et des talons-pointes, manier une direction non assistée.
Et à l’époque, Daytona se courait à 2 pilotes (la Porsche gagnante en 1968 en avait 5 parce qu’ils avaient regroupé les équipages des voitures qui avaient abandonné).