Le Mans

Charles James, un visionnaire avant l'heure

24 Heures du Mans
28 déc. 2024 • 13:00
par
Laurent Mercier
Jean Rondeau et Charles James au Mans

Il était la personne par qui tout est arrivé. Il manquait un rien à Jean Rondeau pour arriver à ses fins de mettre une voiture de sa conception au départ des 24 Heures du Mans. Son salut est venu de Charles James que l’on peut qualifier de visionnaire. Le gérant de la société Inaltera, spécialisée dans les papiers peints, avait compris l’intérêt de la marque d’être au départ de la plus grande course au monde.

 

Décédé le 24 décembre, Charles James a suivi de près toute l’épopée Inaltera puis Rondeau. Il était là le samedi 15 juin 1980 l’année de la victoire de la Rondeau M379B partagée par Jean-Pierre Jaussaud et Jean Rondeau. La seule fois depuis 1923 où un pilote s’est imposé au volant d’une voiture de sa conception. Autour de Charles James et Jean Rondeau, une poignée de personnes, toutes aussi dévouées que compétentes, allait permettre à Rondeau de réaliser son rêve de gosse : gagner Le Mans.

Charles James, Jena Rondeau, Jean Ragnotti et Jean-Pierre Jaussaud lors de la victoire de 1980

« Charles James était un visionnaire, a déclaré Hubert Rohée à Endurance-Info. Il était le premier à donner le nom d’une société à une voiture de course. Charles était très en avance sur le plan marketing. »

 

Président de l’association Jean Rondeau, remise sur pied il y a peu avec le concours appuyé de Charles James, Hubert Rohée était responsable du bureau d’études.

 

« Charles était avant tout un meneur d’hommes, poursuit-il. Il a su percevoir l’envie et le rêve de Jean. Tout est arrivé par un concours de circonstances. Charles a eu plusieurs vies. En plus de la gestion d’Inaltera, il a été ingénieur d’essais en vol, il a géré une compagnie aérienne et fait beaucoup d’alpinisme. »

Henri Pescarolo Vic Elford, Christine Beckers et Charles James

A cette époque, avoir le nom du partenaire principal comme constructeur était mal vu car cela était considéré comme de la publicité déguisée. « Le fait que la voiture porte le nom d’Inaltera était très mal perçu, se souvient Hubert Rohée. Aussi bien à la radio qu'à la télévision, il était interdit de prononcer le nom de la voiture. A ce sujet, un des commentateurs avait été rappelé à l’ordre par sa hiérarchie. Pourtant, Inaltera avait les choses bien en modifiant les statuts de la société qui avait une branche de constructeur automobile. »

 

Les plus anciens se souviendront certainement de ce poster édité pour les 24 Heures du Mans où sur le capot avant, Inaltera avait été remplacé par Gitanes. Remplacer une marque de papiers peints par un cigarettier, un comble de nos jours !

Si Charles James a amené Inaltera, il a aussi été décisif pour avoir d’autres partenaires. « Si nous avions des sponsors tels que ITT Oceanic et SKF, Charles y était pour beaucoup, précise le président de l’Association Jean Rondeau. Charles était un homme d’exception. »

 

Du côté de l’Association Jean Rondeau, la restauration de la M382 se poursuit avec toujours en ligne de mire Le Mans Classic 2025.

Commentaires (3)

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TG-TO

28 déc. 2024 • 20:33

On est pas près de revoir une histoire de la sorte. Un petit poulet qui vient défier avec réussite un ogre.
Belle époque. C était mon premier Le Mans cette victoire Rondeau et depuis je n ai pas loupé une minute.

JIPE1050

30 déc. 2024 • 6:21

Je viens de commander les deux tomes consacrées à l'épopée Inaltera-Rondeau. Effectivement, une époque révolue que cette aventure magnifique. Pescarolo n'est pas passé loin, mais le Soheil n'a pas brillé cette année là.

fhoudemon

30 déc. 2024 • 17:11

Merci de rendre hommage à charles James , amateurs et passionnés des 24 heures , procurez vous ces deux volumes récemments sortis qui retracent cette fabuleuse histoire humaine !
Dans la grande saga du Mans , on ne peut ignorer cette aventure épique qui aboutira à la victoire de 1980 , permettant à l'enfant de Champagné de réaliser son reve .....
Merci d'avoir permis cela , chapeau bas Mr.James....