Romain Grosjean : "Mixer IndyCar et Endurance..."

Si on vous dit que l'actualité de Romain Grosjean est brûlante, vous allez croire à un humour déplacé. Entre un déménagement aux Etats-Unis, une saison complète en IndyCar chez Andretti Autosport, des débuts attendus en IMSA à Daytona, le développement de son équipe de esport et quelques courses en Trophée Andros sur une AS01-GDM, Romain Grosjean est pourtant bien occupé. 

Quasiment un an jour pour jour après son effroyable accident à Bahrain, Romain Grosjean présentait son programme partiel pour le Trophée Andros dans le prestigieux cadre de Château Pavie - Saint-Emilion Premier Grand Cru "Classé A". Normal pour un passionné de cuisine qui par la même occasion a été intronisé Pair de la Jurade de Saint-Emilion. Après Thomas Pesquet et Sting, déjà intronisés, le pilote Andretti en IndyCar a reçu l'écharpe de Pair de la Jurade. Au moment de se faire attacher l'écharpe, le pilote y est allé de son humour qu'on apprécie : "Je suis un dur à cuire, vous pouvez y aller". C'est à l'issue de son intronisation que Romain Grosjean nous a parlé son avenir en Endurance sur le court terme. 

Avant de parler compétition, comment va votre main ? 

"Je pensais que la dernière opération ne serait qu'une formalité. Finalement, j'ai passé 4 heures au bloc et j'ai 20 points de suture. J'ai entamé une période de rééducation il y a trois jours et tout va pour le mieux. J'ai reçu le feu vert du chirurgien pour tenir un volant. J'ai toujours tendance à bouger la main, même la nuit, pour m'assurer qu'elle continue de se remettre." 

Revenir en Trophée Andros chez DA Racing est du pur plaisir ?

"La glace me manquait. J'ai débuté à Flaine à l'âge de 12, 13 ans sur la glace. Par la suite, j'ai rencontré Dominique Dubourg (DA Racing) à la FFSA. Nous avons sympathisé, j'ai roulé pour lui et je suis tombé amoureux du Trophée Andros. Sur un ovale, la règle est de ne jamais contrebraquer. Avec l'Andros, tu dois toujours être en contrebraquage."

La différence est que cette fois, vous allez rouler sur une voiture électrique...

"Je vais découvrir la voiture sous peu car le premier meeting va vite arriver. Je pense que le pilotage sera plus fin qu'avec le modèle thermique."

Venons-en à l'Endurance. On ne vous verra malheureusement pas au Mans en 2022 pour cause de clash avec l'IndyCar à Road America. Vous roulerez tout de même en Endurance ? 

"Il est prévu que je sois au départ des 24H de Daytona sur une Acura ARX-05 DPi. Cela fait un moment que je voulais disputer cette course mythique. J'espère bien avoir la possibilité de rouler à Sebring et Petit Le Mans dès 2022. Pour Sebring, il reste encore une inconnue car Texas Motor Speedway en IndyCar est dans la foulée de Sebring. J'ai clairement l'intention de rester sur le long terme aux Etats-Unis et c'est pourquoi je vais déménager là-bas. A l'avenir, j'ambitionne de mixer IndyCar et Endurance. Pour en venir aux 24 Heures du Mans, tout ce qui s'annonce va dans le bon sens et si je peux y être en 2023, ce sera avec plaisir. Le Mans ne se refuse pas." 

On vous sait fin cuisinier. Vous faites maintenant partie de la jurade de Saint-Emilion. Vous allez pouvoir représenter le bon vin français de l'autre côté de l'Atlantique...

"Je vais les représenter fièrement aux Etats-Unis. Le vin fait partie de la France. Lorsque j'étais en Formule 1, la tradition était de boire un bon verre de vin le samedi soir, de préférence un Saint-Emilion."