8H Indy, une course qui a fait grincer des dents...

On ne va pas tourner autour du pot, les 8 Heures d’Indianapolis n’ont pas séduit sur le plan sportif. Si la course a vu pas moins de 17 pilotes différents en tête de course, les (trop) longues neutralisations et des décisions ont fait pester quasiment l’ensemble du paddock. Sur les 8 heures de course, la voiture de sécurité est sortie à 10 reprises, soit un total de 41 tours et plus de 2 heures, sans oublier les 8 tours passés sous full course yellow. On a même entendu le mot fiasco à l'issue de la course. 

Dries Vanthoor fait partie des pilotes qui émettent des doutes sur les décisions prises par les officiels. Dans la dernière heure, alors que le pilote Audi Sport Team WRT était en lice pour la victoire, le Belge a écopé d’une pénalité pour ne pas avoir obéi aux instructions du directeur de course pendant une période sous safety car. Une fois le drive through marqué, Dries Vanthoor, Charles Weerts et Christopher Mies ont rallié l’arrivée au 5e rang. Le rapport des commissaires sportifs déclarait que Dries Vanthoor avait ignoré les instructions des officiels pour ralentir à la vitesse de la voiture de sécurité.

L’article 446.4 du règlement sportif de l’épreuve stipule que les voitures doivent ralentir durant un full course yellow et qu’aucun dépassement n’est autorisé. Reste à savoir à quelle vitesse. Dries Vanthoor estime avoir bien compris le règlement, comme il l’a confié à Sportscar365 après la course : « Nous avons suivi toutes les règles. Pour moi, c’est un point d’interrogation de savoir pourquoi ils nous ont donné une pénalité. C’est la plus grosse bêtise entendue jusqu’à présent dans ma carrière sous régime de fulll course yellow, même si lors du briefing ils ont dit qu’en cas de full course yellow, vous pouvez toujours aller vite, comme à plus de 150 km/h. Vous ne pouvez pas améliorer votre secteur et vous ne pouvez rien faire de dangereux. J’étais entre 100 et 110 km/h et la deuxième fois à 130 km/h, donc les deux fois sous la limite de vitesse. Donc, selon moi, cette pénalité est un gros, gros point d’interrogation. Je pense que personne ne le sait, ce qui est pire. »

Dries Vanthoor n’a rien su faire en piste : « Je roulais à 130 km/h dans le dernier virage, puis j’ai été rattrapé par la voiture de sécurité dans le virage 1. Je n’avais donc pas le temps ni même la possibilité de faire quelque chose. Je ne sais même pas ce que j’ai fait de mal. Je ne sais pas quoi en dire. C’est très étrange. Encore une fois, comme à Spa, on nous a encore volé. Nous avons fait une excellente stratégie pour doubler les pneus et faire un peu de carburant, puis nous étions toujours en tête. A la fin, j’avais vraiment du mal avec les pneus. Mais pour moi, j’aimerais vraiment savoir si j’ai fait quelque chose de mal. A mes yeux, je ne l’ai pas fait. J’aimerais vraiment savoir ce que c’est. »

Plus tôt dans la course, son coéquipier Charles Weerts a écopé d’un drive through suite à un contact avec la Mercedes-AMG GT3/Craft-Bamboo Racing de Maro Engel.

Christopher Mies a quant à lui tapé l’arrière d’une Porsche à l’entrée de la voie des stands après avoir dépassé une BMW M4 GT4 avant la ligne d’entrée des stands. « Je pensais que la BMW avait un problème car elle roulait lentement », a déclaré Mies à Sportscar365. « Ils roulaient peut-être à 30 ou 40 km/h. Je pensais qu’ils avaient un problème après un contact. J’ai vu que la Porsche était endommagée à l’avant. Je ne connais pas toutes les règles en Amérique, mais en Europe, s’il y a une voiture qui roule très lentement à l’entrée des stands et même sous régime de sécurité, vous êtes autorisé à la dépasser prudemment comme je l’ai fait avec la BMW. Soudainement, la Porsche a freiné. Je ne sais pas pourquoi. J’ai parlé à l’équipe et ils pensaient que leur pilote regardait le limiteur car le volant était cassé. Il cherchait le limiteur et en même temps, il a freiné. Je ne m’y attendais pas, alors je l’ai percuté et j’ai endommagé l’avant gauche. »

Christopher Mies n’a pas été pénalisé pour sa manœuvre, mais l’Audi a perdu un peu de vitesse de pointe suite au contact en perdant environ une demi-seconde au tour.

Jeroen Bleekemolen, qui roulait sur une Porsche Cayman GT4, a pointé du doigt l’utilisation des ‘wave-by’ avec un nouveau bulletin des commissaires publié samedi après-midi qui stipulait : « Pour éliminer toute confusion, l’article 46.6 section ‘wave-by’ sera appliqué pour les voitures GT4 pendant la course, si le directeur de course le juge nécessaire. »

Deuxième de la course pour le compte de AKKA-ASP Team, Daniel Juncadella fait lui aussi partie des mécontents : « Je n’ai jamais été aussi mécontent d’une deuxième place parce que j’ai eu l’impression que ce n’était pas une course. Je ne comprends pas pourquoi il y a eu autant de voitures de sécurité pour autant de raisons qui n’ont pas joué en notre faveur. Pour être honnête, je n’ai pas apprécié la course. Ce genre de course n’est pas ce pour quoi je me suis inscrit. »