Romain Dumas (Glickenhaus) : "Au Mans, tu vis toujours quelque chose"
Si vous connaissez bien le parcours manceau pilote officiel Porsche, cela ne vous aura pas échappé qu’il a déjà roulé pour des équipes qui n’avaient pas les moyens des grands. On peut citer Freisinger, Nasamax, Pescarolo Sport et maintenant Glickenhaus Racing. Cette année, Romain Dumas est venu au Mans avec femme et enfant, mais ce n’est pas pour autant que l’Alésien est là pour passer des vacances en famille. 2021 est synonyme pour lui de nouveau challenge avec l’équipe américaine Glickenhaus. Avant le début des hostilités sur la piste, Romain Dumas nous a parlé de la façon dont il a vécu l’évolution des 24 Heures du Mans depuis ses débuts, mais aussi de sa présence de chez Glickenhaus Racing.
Vous vous souvenez de vos débuts ici au Mans ?
« Je me vois encore ici en 2001 chez Freisinger Motorsport où Manfred Freisinger croyait avoir recruté Sébastien Dumez. Dumas/Dumez, c’est quasiment la même chose. Je suis arrivé au Mans grâce à Erik Comas et Yokohama. A cette époque, je roulais au Japon et Erik m’a fait savoir que Porsche allait faire rouler une auto au Mans avec Yokohama. Je suis arrivé au Mans sans avoir pris part aux essais préqualificatifs. J’avais cherché à rouler sur cette course les années précédentes, mais cela n’avait jamais pu se faire. Une équipe GT m’avait refoulé en me disant que j’étais trop jeune et que je n’avais pas la moindre expérience. En course, sous la pluie, je leur collais un tour à l’heure. »
Le Mans a beaucoup évolué au fil des années ?
« Selon moi, il y a eu une première ère de 2001 à 2006 où les LMP2 essayaient de terminer la course tant bien que mal. Chaque GT avait un vraiment pilote Am et dans la catégorie reine, Henri (Pescarolo) faisait son maximum face à Audi. Ensuite, Peugeot est arrivé avec le LMP1 qui a franchi une marche énorme. On y trouvait beaucoup plus d’ingénieurs où tout le monde était bien plus focalisé sur la performance que sur l’endurance. Le Mans a pris un sacré virage. C’était un peu la même chose en GT1 avec les Ferrari 550 Maranello et Aston Martin DBR9. A cette époque, quand tu roulais en moins de quatre minutes, t’étais un héros. »

Et depuis 2010 ?
« La course est restée quasiment la même, mais tout est devenu de plus en plus professionnel d’année en année. Pour Peugeot, qui doit faire son retour en 2022, les choses n’ont pas vraiment évolué. Les méthodes sont les mêmes. Je pense que c’est tout de même plus compliqué pour une équipe américaine qui vient tenter sa chance ici. »

C’est tout de même plus fermé…
« Je trouve vraiment dommage que l’arrière des stands soit caché par d’immenses panneaux. Les spectateurs, en temps normal, veulent voir les choses. C’est peut-être un métier pour un gamin qui se prépare. Le Mans, c’est aussi ce qu’il y a derrière. J’ai aussi vécu des histoires folles comme la fois où l’entrée au circuit m’a été refusée parce que j’avais attaché mon bracelet à mon pass et non à mon poignet. Le gars à l’entrée n’a rien voulu savoir même si ceux qui étaient autour lui disaient qui j’étais. Au Mans, tu vis toujours quelque chose. J’espère maintenant retrouver les vérifications en centre-ville et la parade. »
Dans le camp Glickenhaus, tout est prêt ?
« Le stand a de la gueule, les choses sont faites comme il faut. Qui s’attendait à ça avec une voiture neuve ? Il y a ce côté humain qu’on ne retrouve plus beaucoup. L’approche du constructeur est différente avec la volonté que justement ce soit différent. Jim Glickenhaus est spectateur de son propre show. Quand la voiture s’arrête et qu’elle repart, il lève les bras de joie alors qu’on pourrait penser tout le contraire avec du temps perdu. Tous les moyens sont mis dans l’équipe. On retrouve un peu de Henri Pescarolo. C’est Henri avec 15 ans de décalage à la différence près que Henri connaissait cette course par cœur. Il y a un peu moins ce côté pression sur la technique. L’équipe fait son possible pour avancer du mieux qu’elle le peut. »

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