Il y a 20 ans : la conférence de presse de lancement du GT3 à Monaco
Le 2 décembre 2005, sur la place du Casino de Monaco, neuf voitures sont alignées près de l'Hôtel de Paris. Si les supercars sont légions dans les rues de la Principauté, ces neuf GT sont un peu particulières puisque représentant le début d'une nouvelle saga dans les catégories du sport automobile : le GT3.
Ascari KZ1R, Aston Martin DBRS9, Corvette Z06, Dodge Viper Coupe, Lamborghini Gallardo, Ferrari F430, Maserati Gran Sport Light, Porsche 997, sans oublier une Lotus et une Venturi sont de la partie (les deux dernières étant finalement absentes de la saison inaugurale en 2006).
Une conférence de presse est organisée dans l'Hôtel de Paris avec SRO Motorsports Group et la FIA, représentés par Stéphane Ratel et Max Mosley pour annoncer la mise en place du nouveau FIA GT3 European Championship dès 2006, pour permettre aux équipes d'aligner les nouvelles voitures pour un coût espéré à 1/3 de celui d'une GT2.

« Lorsque vous partez d'une voiture GT – et nous voulons partir de voitures de série –, vous partez d'architectures très différentes, explique alors Stéphane Ratel. Vous avez des voitures avec des moteurs à l'avant, au milieu ou à l'arrière. Vous avez des six cylindres, des huit cylindres, des dix ou douze cylindres.
L'architecte de ce projet était Peter Wright, et l'idée venait en réalité du président Mosley, qui pensait que si l'on partait de voitures de série, il serait possible d'équilibrer ces voitures et de leur donner les mêmes performances. »

Peter Wright, le père de la BoP récemment décédé, est en effet au coeur du système d'équilibrage des performances de ces différentes autos, sur le même principe qu'en GT1.
« Nous mettrons toutes ces voitures en piste, à partir de demain au Paul Ricard, puis lors d'un autre test en mars et d'un dernier test en avril, enchaîne alors le fondateur de SRO. Nous comparerons leurs performances et, avec le même système que celui utilisé en GT1, grâce à l'expertise de Peter Wright et de tous les départements techniques de la FIA, nous mettrons ces voitures au même niveau de performance. Après ce que nous avons prouvé en GT1, nous sommes très confiants quant à notre réussite en GT3. »
Christophe Bouchut en action
Dès le 3 décembre en effet, le Paul Ricard accueille un ballet quelque peu spécial. Christophe Bouchut, vainqueur des 24 Heures du Mans en 1993 avec Peugeot, trois fois titré en FIA GT (N-GT puis GT entre 2000 et 2002 avec la Porsche 911 GT3 R et la Chrysler Viper GTS-R) et double lauréat des 24 Heures de Spa en 2001 et 2002 est réquisitionné par la FIA et SRO pour se glisser dans le baquet des différentes GT3.

Durant plus de quatre heures, le Français évolue dans huit modèles pour collecter le maximum de données utilisables pour l'établissement de la Balance de Performance.
« Ce fut une journée très chargée, avoue Bouchut. C'était épuisant, mais très satisfaisant, et je suis très heureux de n'avoir commis aucune erreur. Les voitures sont tellement différentes, c'est assez incroyable que leurs performances soient globalement si similaires. »

Le coup d'envoi d'une nouvelle ère en catégorie Grand Tourisme qui trouve aujourd'hui son expression avec les différentes séries GT World Challenge autour du monde, avec en tête d'affiche les 24 Heures de Spa, mais aussi en Intercontinental GT Challenge, en British GT, sans oublier les 24 Heures du Nürburgring, le Super GT, le Super Taikyu ... Depuis 2024, le WEC est aussi passé au GT3 via la catégorie LMGT3 pour remplacer le GTE.
En association avec Peter Auto, SRO lancera en 2026 le GT3 Revival Series, en quelque sorte hommage aux 20 ans de l'avènement du GT3. Pour perpétuer une saga que peu voyait atteindre son actuel statut.
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Yuritasha
2 déc. 2025 • 12:51