Peter Wright, l'inventeur de la BoP, est décédé
Son nom ne vous est peut-être pas familier mais Peter Wright fait partie des figures du sport automobile. Le célèbre aérodynamicien et ingénieur est décédé à l’âge de 79 ans. Respecté, compétent, le sport auto lui doit beaucoup de choses, notamment la mise en place de la très controversée Balance de Performance.
Avant de rejoindre la FIA, Peter Wright a été responsable du développement de la suspension active et de la première F1 à effet de sol, la Lotus 79. Wright a rejoint la FIA en 1995 dans un rôle de conseiller technique avant de devenir président de la commission de sécurité où il a œuvré au développement du dispositif HANS et du halo utilisé en monoplace.
C’est dans le cadre de ses fonctions techniques à la FIA que Peter Wright a travaillé avec Stéphane Ratel, président-fondateur de SRO Motorsports Group, et Max Mosley, alors président de la FIA, sur la série FIA GT en 1997 et 1998.

L’arrivée de la Porsche 911 GT1 en 1996 dans la série BPR (Barth, Peter Ratel) a mis en avant la dangerosité de voir des GT1 à un coût prohibitif bien loin du postulat de départ, d’où un championnat en déclin et une catégorie GT1 arrêtée fin 1998.
Bis repetita en 2004 avec l’arrivée de la Maserati MC12, que l’on peut qualifier vulgairement de « GT prototype. » De quoi irriter fortement les concurrents et les autres constructeurs présents en FIA GT. « Ce fut la plus grande crise à la fin de 2004, a déclaré Stéphane Ratel. À un moment donné, j'ai pensé que c'était fini, que tout allait s'effondrer parce que je n'aurais plus de grille de départ. »
C’est là que Peter Wright est entré en scène sur ordre de Max Mosley. Trouver une solution pour que la Maserati MC12 puisse rouler sans pour autant dénaturer la catégorie GT1 alors en plein essor.
« Je me demande parfois comment j'ai pu me retrouver impliqué dans les courses GT, car ce n'était pas du tout mon domaine, mais j'ai récemment retrouvé un e-mail que j'avais envoyé à Max Mosley un an ou deux auparavant, dans lequel je disais que la seule façon d'organiser des courses GT était d'utiliser un système de Balance of Performance basé sur la simulation », expliquait Peter Wright en 2017.
La Maserati MC12 entre en scène en 2004 à Imola sur une course de probation avec du poids en plus, une hauteur de caisse modifiée et un petit aileron. Dès le deuxième meeting à Oschersleben, Mika Salo et Andrea Bertolini raflent la mise. Une solution devait donc être trouvée pour la saison 2005.
La FIA informe alors Maserati que sa MC12 pourrait concourir en 2005 sous réserve d’une Balance de Performance, ce qui n’avait jamais été fait auparavant à ce niveau de compétition. Maserati devait coopérer, donnant ainsi six mois à Peter Wright pour trouver une solution.

Les données issues des courses de la MC12 à la fin de l'année 2004 ont été validées lors d'essais post-saison aux côtés de la Ferrari 550 Maranello construite par Prodrive, qui s'était imposée comme la voiture la plus performante de la catégorie jusqu'à ce moment-là. On connaît la suite de la carrière de la Maserati MC12 qui remportait le titre Equipes en 2005, la couronne Pilotes revenant à Gabriele Gardel sur une Ferrari 550 Maranello / Larbre Compétition.
Dès 2006, la BoP était en place sur le tout nouveau championnat FIA GT3 lancé par Stéphane Ratel. Depuis, qu'on l'aime ou qu'on la déteste, la BoP est incontournable dans plus de 80% des catégories d'endurance.
« C'est très triste, a confié Stéphane Ratel à l’annonce du décès de Peter Wright. C'était un homme formidable, tant sur le plan personnel que professionnel, qui a accompli beaucoup de choses tout au long de sa carrière. Ses réalisations en Formule 1 occuperont naturellement le devant de la scène, mais son héritage en tant que père de la BoP, aux côtés de Max Mosley, a probablement eu un impact beaucoup plus large sur le sport automobile à l'échelle mondiale. Sans lui, il n'y aurait pas de GT3, de GT4, d'Hypercars ou de TCR. Le sport lui doit une fière chandelle. »
Initiée pour le bien du sport et que tout le monde puisse participer d'une façon la plus équitable possible, la BoP est de nos jours de plus en plus critiquée, où la politique a une fâcheuse tendance à prendre le pas sur le sport.
Commentaires (2)
Connectez-vous pour commenter l'article
JV
7 nov. 2025 • 15:51
rené bozec
7 nov. 2025 • 16:42