Funyo, la marque sarthoise qui veut se faire un nom aux Etats-Unis
Où peut-on voir des Riley & Scott, Ferrari 333SP, Chevron, Radical, Praga sur un même plateau qu’une Funyo SP05 EVO ? Forcément aux Etats-Unis. Le constructeur sarthois basé à Allonnes dans la proche banlieue du Mans compte bien se faire un nom au pays de l’Oncle Sam et cela commence par une présence sur la série Historic Sportscar Racing managée par l’IMSA.
Présent sur le territoire américain depuis le début de l’année en collaboration avec Capone Motorsports, la structure de Ricky Capone, Funyo était en piste il y a deux semaines sur le Daytona International Speedway à l’occasion de Daytona Classic.
De quoi aller échanger avec les Gaulois sur leur présence américaine. Rémy « Papy Tartine » Brouard était associé pour l'occasion à Frank Lefèvre, concurrent du championnat français Funyo. Durant la saison, David Cheng, James French, Jérémy Siffert ou encore Bob Blain ont piloté la Funyo SP05 de 270 chevaux qui fait preuve d'une belle fiabilité.

« Nous avons connu Ricky Capone par Erwan Barreau qui a officié chez OAK Racing dans le passé et qui collabore avec Ricky, a déclaré Rémy Brouard à Endurance-Info. Romain (Angebeau) a de suite été séduit par les installations de Capone Motorsports et le sérieux de Ricky. »
Romain Angebeau, qui dirige Funyo, fait lui aussi le déplacement sur le continent étasunien afin de promouvoir la marque et apporter un soutien. « Capone Motorsports est le dépositaire de Funyo en Amérique du Nord, précise-t-il. Un châssis a été vendu à un client qui habite à Seattle. Le gros avantage des Etats-Unis est que les autos peuvent rouler dans différents championnats à travers le pays. »

« L’avantage de HSR est que l’on peut rouler en Michelin, ce qui est le cas du championnat français, poursuit Rémy Brouard. En plus de HSR, les Funyo sont éligibles en FARRA (Formula & Automobile Racing Association) et PSSA (Prototype Sprint Series Association). Ici, les promoteurs vendent une licence directement aux pilotes pour rouler dans tel ou tel championnat. Chaque série joue en quelque sorte le rôle d’une fédération. »
Funyo, qui a mis un châssis aux couleurs du pays, doit encore se faire connaître de ce côté de l’Atlantique où sont déjà implantées les marques Praga et Radical. « A l’avenir, créer un championnat dédié aux Etats-Unis fait partie des réflexions si nous parvenons à réunir une quinzaine de voitures, souligne Romain Angebeau. En-dessous, ce serait trop compliqué sur le plan de la viabilité. Il pourrait aussi y avoir la solution de créer une catégorie dans un championnat existant. La présence de Funyo en Amérique du Nord reste récente car nous sommes en place depuis le début de l’année. La voiture est arrivée ici en janvier dernier. La série HSR offre aussi la possibilité de montrer la voiture à de potentiels clients. »

Avec les taxes imposées par les Etats-Unis, faut-il y voir là un frein pour le développement ? « Tout le monde est logé à la même enseigne, précise Angebeau. De notre côté, la voiture est assemblée en France. Pour réduire les coûts, il faudrait que l’entièreté de la voiture soit faite aux Etats-Unis. »
Outre les clients américains, les pilotes qui roulent dans le championnat français voient d’un bon œil cette expansion de la marque. « Nous avons des clients français qui souhaitent aussi venir rouler aux Etats-Unis, se félicite le constructeur. C’est notamment le cas de Frank Lefèvre qui roule avec nous à Daytona. Des pilotes du championnat français réfléchissent à franchir le pas de venir ici. Des circuits comme Daytona et Sebring font rêver. De plus, ils connaissent le produit, ce qui enlève une grosse épine du pied. Il ne reste plus qu’à se concentrer sur la découverte des circuits. Le temps de roulage est important. Sur un meeting tel que Daytona, on compte plus de 7h de roulage contre un peu moins de trois heures en France. »

Qu'importe l'Europe ou les Etats-Unis, le prototype est identique. « La Funyo « américaine » a exactement les mêmes spécifications que le modèle qui roule en France, tient à souligner Angebeau. On peut aussi adapter la voiture au marché si besoin. S’il faut installer les palettes au volant, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, c’est quelque chose qui est tout à fait faisable. Nous sommes dans une démarche de se dire d’avoir tout ce qu’il faut pour vendre la voiture. »
A Daytona, c’est donc Frank Lefèvre qui est venu épauler Rémy Brouard. De quoi découvrir un nouvel environnement pour ce gentleman driver. « Il y a le côté découverte de nouveaux circuits qui est une chose à prendre compte, explique-t-il. Il faut aussi voir le coût de tout cela. Est-ce plus onéreux que la France ? Je vais dire que le prix est sensiblement identique mais le temps de piste est plus important aux Etats-Unis. C’est génial car cela permet en plus de combiner un voyage plus typé touristique. Pas une fois j’aurais pu imaginer dans ma vie venir rouler à Daytona. »

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