IMSA - Brad Keselowski fait un appel du pied à Ford

Pour la deuxième fois de la semaine, la Nascar attire notre attention. Et c'est cette fois une petite phrase lâchée en marge des finales de la saison 2025 à Phoenix (Arizona) qui n'a pas manqué de faire écho dans le monde de l'Endurance. 

Brad Keselowski, actuel pilote en Nascar Cup Series et co-propriétaire de RFK Racing avec Jack Roush et John W. Henry, n'a pas caché son souhait de voir ses troupes rejoindre l'Endurance, et pas à n'importe quel niveau. En effet, il souhaite que celle-ci soit soit tout simplement dans le programme LMDh de Ford, qui s'apprête à renouer avec la catégorie-reine de l'Endurance en 2027.

« Ford développe une Hypercar pour 2027 qui va courir au Mans et peut-être aux Etats-Unis, a indiqué Brad Keselowski, questionné sur le sujet de monter une structure en IMSA. Si la voiture court aux Etats-Unis, j'aimerais être propriétaire de cette équipe. »

“Ford is building a Hypercar for 2027 that is going to compete at Le Mans and maybe the United States. And if it competes in the United States, I’d like to own that team” -Brad when asked about owning an IMSA team pic.twitter.com/iA9XruN8nl

— RFK Racing (@RFKracing) November 1, 2025

Alors simple phrase pour défrayer la chronique ou vraie ambition pour le champion Nascar 2012 ?

Roush et Ford une histoire qui dure

Si vous ne suivez pas assidument la Nascar, derrière RFK Racing se cache en fait l'une des structures les plus connues aux Etats-Unis : Roush Racing. Avant de se lancer avec succès en Nascar à la fin des années 80, Jack Roush - employé Ford à ses débuts - a lancé sa propre affaire en ingénierie. C'est ainsi que sa structure a notamment été vue en drag race avant de s'associer à Zakspeed pour développer plusieurs voitures de compétition. Sont ainsi nées les Ford Mustang notamment vues en IMSA GT au début des années 80.

En 1988, Roush se lance en Nascar (Roush Racing devenant Roush Fenway en 2007, avec l'arrivée de Fenway Sports Group) et deviendra le bras armé de Ford en fournissant, en plus de sa propre équipe, moteurs et voitures aux autres équipes alignant des créations frappées de l'Ovale Bleu. Deux titres Cup (2003 et 2004 avec Matt Kenseth et Kurt Busch) viendront récompenser son engagement.

Et comment ne pas mentionner Roush Performance, qui modifie depuis les années 90 les modèles de route de Ford pour en faire des séries spéciales et très performantes ?

Brad Keselowski et Roush Racing, l'idée de l'expansion

Pilote badgé Penske durant ses premières et victorieuses années en Nascar (titre en 2012 avec la Dodge Charger n°2), Brad Keselowski a quitté son équipe de toujours fin 2021 pour s'engager avec Roush Fenway Racing.

Outre la poursuite de sa carrière de pilote, « Brad K » s'est associé à Jack Roush et John W. Henry, l'entité devenant RFK Racing. R pour Roush, F pour Fenway - entité co-fondée par Henry et qui détient notamment le club de football de Liverpool mais aussi les Red Sox de Boston - et K pour Keselowski. 

S'il défend l'ADN des ovales en Nascar, l'Américain s'est toujours montré très performant dans l'exercice des épreuves routières, comme en témoigne l'arrivée de Watkins Glen en 2012 (voir vidéo ci-dessous). Et Keselowski n'a jamais caché sa volonté d'étendre les activités de RFK Racing à d'autres disciplines dont l'IMSA.

« Alors que la NASCAR s'implique de plus en plus dans les courses sur circuit routier, je pense que le pedigree (IMSA) offre de nombreux avantages à l'écosystème d'une équipe de Cup performante, avait expliqué Keselowski à l'inter-saison 2023-2024 à Autoweek. Je ne nous vois pas nous lancer dans une équipe Xfinity ou Truck dans un avenir proche. Il n'y a aucune raison pour que la NASCAR soit en concurrence avec son propre produit IMSA. Il suffit de regarder le nombre de voitures participant à certaines de ces courses en IMSA et l'intérêt qu'elles suscitent, c'est énorme. Je pense qu'il est bon d'avoir deux produits et deux écosystèmes distincts. »

Une envie qui date mais qui ne s'est pas encore matérialisée. Ford a depuis lancé sa Mustang GT3 en 2024, ainsi que sa série monotype Mustang Challenge, qui s'est notamment produite en lever de rideau des 24 Heures du Mans en juin dernier. Et ce avant le retour au plus haut niveau attendu en 2027.

Ford, le WEC avant l'IMSA

Lors de l'annonce de son retour dans la catégorie reine de l'Endurance, Ford n'avait donné que peu de détails, indiquant se concentrer en premier lieu sur le WEC et les 24 Heures du Mans. Depuis, Oreca a été confirmé en tant que partenaire châssis. Ford a également officialisé le fait que le programme serait opéré en interne à 100%. De quoi mettre fin aux différentes possibilités de voir des équipes existantes gérer le projet LMDh de la marque de Dearborn. 

En revanche, aucune information n'a pour l'instant filtré sur un possible programme en IMSA et sur l'articulation de ce dernier. En interne ou via une équipe d'exploitation ? La logique veut voir Ford retrouver ses terres, le choix du LMDh offrant mécaniquement la possibilité de voir la voiture des deux côtés de l'Atlantique. Certes, Ford, revenu au Mans dans les années 2010 avec sa GT en GTE, vise avant tout un cinquième succès dans la Sarthe après les quatre glanés par la GT40 entre 1966 et 1969. Mais on voit mal la firme délaisser à terme des épreuves comme 24 Heures de Daytona ou les 12 Heures de Sebring.

On peut également citer l'exemple de Genesis Magma Racing qui réalisera en son nom propre son programme WEC après s'être appuyé sur IDEC Sport pour découvrir l'Endurance cette année en LMP2 en ELMS et aux 24 Heures du Mans. Pour l'IMSA, pas avant 2027, la GMR-001 sera en revanche confiée à une équipe d'exploitation locale. Bryan Herta Autosport, représentant officiel de Hyundai en TCR, se lance d'ailleurs en LMP2 avec PR1/Mathiasen dans l'unique but de prouver avoir les épaules pour se voir confier cette mission.

Un exemple à suivre pour Ford ?