Autopolis - Triplé surprise pour les Honda Civic GT

La course de Naoki Yamamoto et Tadasuke Makino sur la Civic #100 gagnante a été un modèle de stratégie. Partant d’une lointaine douzième place de grille, le team Kunimitsu a allongé au maximum le solide premier relais de Yamamoto, donnant à Makino des gommes plus fraîches que la concurrence à la mi-course et lui permettant de passer la majeure partie du plateau avant de parachever son œuvre avec un second arrêt court dont il repartait en tête devant la Civic ARTA #16 de Ren Sato, auteur d’une course sensiblement identique.

A ce point des deux tiers de la course, la troisième position était tenue par Riki Okusa sur la Honda Nakajima Racing #64, bien revenue après un début de course turbulent qui avait vu Takuya Izawa écoper d’un drive through après avoir sorti sans ménagement la Nissan Z #24 de Tsugio Matsuda.

Okusa est revenu comme un avion sur Ren Sato dans la dernière partie de l’épreuve et a passé les dix derniers tours à chercher l’ouverture à chaque freinage, avant de finalement la trouver dans l’avant-dernier tour et de rafler la seconde place à la voiture sœur.

On retrouve au pied du podium la Supra #38 Cerumo de Toshiki Oyu et Hiroaki Ishiura, meilleure représentante du clan Toyota malgré un tête-à-queue d’Oyu au premier virage, bien aidé par Bertrand Baguette dans la cohue du départ. Les deux Supra TOM’S, la #37 et la #1, ont pourtant dominé le milieu de l’épreuve en passant les deux Nissan Nismo parties en tête. Ukyo Sasahara, en particulier, a été très incisif et ne s’est pas laissé impressionner par Kenta Yamashita sur la #1, les deux hommes allant jusqu’aux coups de portière à un moment de l’épreuve. 

Mais, étonnamment, les deux voitures TOM’S ont perdu le rythme après le second ravitaillement et ont été victimes au même moment de surchauffe, obligeant le team à faire abandonner les deux voitures à quelques tours d’intervalle. La #38 sauve l’honneur, en particulier grâce à la belle prestation d’Oyu, qui termine devant la Supra #19 du team Bandoh, dont les gommes Yokohama ont bien fonctionné sur la surface abrasive d’Autopolis.

On attendait une belle prestation des Nissan à l’issue des qualifications, mais les Z Nismo #3 et #23 n’ont fait illusion que dans le premier tiers de l’épreuve, avant de succomber au retour des Toyota puis des Honda et de finir groupées aux sixième et septième rangs.

Le championnat, qui semblait promis à TOM’S, est relancé, et le team Kunimitsu arrivera à Motegi avec une chance de victoire face aux Supra, un scénario inespéré pour une dernière manche à suspense.

En GT300 la Ferrari Car Guy #7 et la Lamborghini JLOC #0 ont bataillé pendant la quasi-totalité de l’épreuve pour la victoire avant d’écoper coup sur coup de pénalités qui ont remis dans le jeu Harry King sur la Porsche #666, jusque-là lointain troisième. Rikuto Kobayashi, sur la Ferrari, paraissait cependant en mesure de l’emporter avant de devoir plonger à quelques tours du but dans la pitlane pour un splash & go, offrant à King et au team Seven x Seven de Kiyoto Fujinami leur première victoire en GT300, et la première victoire à Porsche dans la catégorie depuis 2013. Takashi Kogure et Yuya Motojima sauvent la troisième position sur la Lamborghini Huracan GT3 Evo2 #0.

La belle prestation de JP de Oliveira sur la Nissan GT-R GT3 #56 du Kondo Racing, qui termine au quatrième rang, et la sixième place de la Mercedes AMG GT3 #65 du Leon Racing resserrent les positions au championnat plus indécis que jamais avant la dernière épreuve à Motegi.

Au-delà de la course elle-même, notons également l’importante information du week-end, l’annonce par la GT Association de la mise en place à compter de la saison 2027 d’un fournisseur de pneus unique par catégorie, mettant fin à la concurrence entre les manufacturiers qui faisait l’originalité de la série qui rejoint ainsi les autres grands championnats GT. Les fournisseurs choisis seront annoncés d’ici la fin de l’année.