Ayhançan Güven (Manthey EMA) : « J'ai refusé de faire des calculs »
Son dépassement décisif dans le dernier tour, à quatre virages du but, au freinage de la courbe Sachs, avec deux roues dans l'herbe, restera l'une des images fortes de la saison 2025.
Repassé devant Marco Wittmann (BMW M4 GT3 EVO n°11 - Schubert Motorsport) qui venait de passer la Porsche 911 GT3 R n°90 - Manthey EMA en entrant dans le Stadium d'Hockenheim, Ayhançan Güven a forcé le destin pour s'emparer de la couronne 2025 en DTM.

Passé tout près d'une fin de course prématurée dans le premier tour après un contact avec René Rast (BMW n°33), resté lui sur le carreau, Güven a pris les commandes de la course pour ne presque plus les lâcher avant le final roue contre roue avec Wittmann.
Auteur de son cinquième succès en 2025, de loin le meilleur performer, Güven a su devancer les pilotes Mercedes Lucas Auer et Maro Engel et confirme une nouvelle fois tout son potentiel en GT3.
Quel est le sentiment au terme de cette journée ?
Quand j'ai commencé à courir, je ne pensais pas devenir professionnel et être ici. Gagner le DTM était un rêve bien trop éloigné. Je me souviendrai de cette journée pour toujours, c'est l'une des meilleures, voire la meilleure journée de ma vie jusqu'à présent. Je travaille pour atteindre ce succès depuis que j'ai commencé le sport automobile à l'âge de cinq ans. Remporter ce titre aujourd'hui, à 27 ans, est très important non seulement pour moi, mais aussi pour ma famille, mes fans et mon pays natal.

Comment avez-vous abordé cette dernière course de dimanche au vu de votre retard de 10 points sur Lucas Auer ?
L'approche était claire : il fallait gagner. Avant la course, je savais que seule une victoire me donnerait une chance réaliste de remporter le titre. C'était mon objectif et il n'y avait aucune autre option pour le top 7. Pendant la course, j'ai refusé de faire des calculs. J'ai débuté cette course comme si je n'avais jamais gagné de course et je ne me suis pas intéressé à ce que faisaient les autres. Je savais que si je gagnais, je serais champion. C'était également ce dont nous avions convenu avec mon équipe. J'en suis fier car en tant que pilote, vous calculez toujours un peu. Je me suis vraiment dit à moi-même de ne pas le faire. Nous nous sommes concentrés sur ce que nous pouvions faire. Jusqu'au moment où j'ai eu la radio, je n'étais pas certain, car je ne voyais que Marco Wittmann, et je ne savais pas qui était troisième. Je suis très fier et je tiens à remercier chaleureusement Manthey EMA. Faire partie de cette équipe signifie beaucoup pour moi et couronner notre deuxième saison ensemble avec cette victoire est incroyable.
Comment avez-vous géré le début de course ?
Gilles Magnus était un peu plus rapide que moi avec l'Aston Martin. Jack Aitken et Jordan Pepper me mettaient la pression et cela m'inquiétait un peu. Mais j'ai fait confiance à l'équipe pour la stratégie. Marco Wittmann a doublé Thomas Preining en réalisant l'undercut. Ensuite, j'ai pu bien chauffer mes pneus avec l'air un peu plus propre, mais je n'ai pas pu créer réellement l'écart en piste. Nous avons eu la chance de pouvoir contrôler la course en menant, et nous avons tenté l'undercut sur le dernier arrêt ce qui était le bon choix.
Pouvez-vous décrire ce dernier tour et cette lutte avec Marco Wittmann ?
J'ai vu que la BMW était rapide, même dès le début de course avec René Rast. Si Marco se retrouvait dans mon pare-chocs, je savais que cela allait être dur. J'ai survécu avec mes freinages tardifs à l'épingle. Dans le dernier tour, j'ai pris une mauvaise décision au premier virage, et j'ai choisi de bien respecter les limites de la piste. J'ai dû défendre à fond. Lorsque Marco Wittmann m'a dépassé dans le dernier tour, mon équipe m'a signalé par radio que je devais gagner. J'ai donc profité du petit écart et je me suis dit que c'était mon espace. J'ai freiné très tard pour le dépasser à nouveau. Il est mieux sorti que moi mais je suis resté devant.

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