Pourquoi la Lamborghini SC63 a débarqué à Indianapolis dotée de son premier EVO Joker

En mars dernier, en marge des 12 Heures de Sebring, le patron de Lamborghini Squadra Corsa nous avait confié travailler sur plusieurs possibilité d'évolution pour la SC63.  « Il nous faut optimiser la suspension arrière, qui nous pose souci, avait reconnu Maurizio Leschiutta. L'objectif est d'améliorer la traction et la souplesse du train arrière. » C'est enfin chose faite, et c'est dotée de son premier Evo Joker que la LMDh italienne aborde l'édition 2025 de The Battle on the Bricks, son avant-dernière apparition avant la mise sur pause du programme.

« Lorsque nous avons lancé la voiture l'année dernière, nous voyions principalement deux domaines d'amélioration pour la voiture, a expliqué hier Rouven Mohr, directeur technique et membre du board de Lamborghini. L'un concernait la dégradation des pneus. Nous avons toujours eu beaucoup de mal à les mettre en température, puis subissions ensuite une dégradation assez importante. »

« Le second concernait le grip mécanique de la voiture. Dès la troisième course, nous avions bien compris que la suspension arrière présentait certaines faiblesses d'un point de vue cinématique et élasto-cinématique, ainsi qu'au niveau de la rigidité. Nous savions que nous devrions, tôt ou tard, ajuster ce point. »

Mais alors pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ? « Nous voulions collecter davantage d'informations pour être sûr de prendre la décision appropriée, a-t-il répondu. Avons-nous pris cette décision avant d'annoncer la mise sur pause du programme ? Nous l'avons prise bien avant. Nous aurions pu y renoncer car nous ne serons pas sur la grille l'année prochaine, mais nous voulons en savoir plus sur le potentiel de la voiture. »

« C'est la première fois que nous nous lancions dans un tel projet, et nous étions bien conscients que la première saison serait une saison d'apprentissage, a-t-il enchaîné. Notre stratégie consistait donc à recueillir autant d'informations que possible, puis à mettre en évidence les principales faiblesses afin d'établir des priorités. C'est pourquoi nous n'avons utilisé aucun joker l'année dernière. »

Reste maintenant à voir quel résultat Romain Grosjean et Edoardo Mortara vont pouvoir décrocher avec cette nouvelle suspension arrière. « Les commentaires des pilotes ont été tout de suite sans équivoque, assure Rouven Mohr. L'un des principaux soucis, c'était que la voiture était très sensible sur les bosses. »

« Vous avez dû constater lors de certaines courses qu'elle était un peu instable, que la plate-forme mécanique bougeait un peu trop, en particulier sur les vibreurs. C'est la raison pour laquelle les pistes lisses ne nous ont pas trop posé de problèmes. Pour l'instant, tout semble se dérouler comme prévu et c'est un grand pas en avant. »

Huitième puis quatrième des deux séances d'essais libres, à chaque fois dans la seconde du chrono de référence, Romain Grosjean a signé le neuvième chrono des qualifications. Si cela peut paraître décevant, le Français n'a concédé que 0''601 à la pole position, signée par l'Acura ARX-06 n°60 de Tom Blomqvist (finalement déclassée). Pour rappel, l'an passé, Romain Grosjean avait fait un festival sous la pluie, s'offrant même le luxe de mener l'épreuve pendant dix tours.

Quid des autres EVO Jokers envisagés ? « Nous avons une liste d'actions à mener, notamment côté aérodynamique, a expliqué Rouven Mohr. Nous en avons déjà réalisé certaines, mais nous devions en premier lieu résoudre le problème de la suspension, car celui-ci influence la hauteur de caisse et donc l'aéro. Raison pour laquelle la suspension était la priorité. Nous espérons avoir réglé ce problème, et si c'est le cas, alors nous passerons au suivant. Nous avons également, si je puis dire, un autre ensemble de mesures comprenant quelques modifications mineures liées à la réduction du poids et à d'autres choses. Mais je les qualifierais plutôt d'ajustements. »